Dernier jour des élections générales en Inde, qui étouffe de chaleur

Des fonctionnaires vérifient les machines à voter électroniques (EVM) et d'autres matériels de vote dans un centre de distribution à Jalandhar le 31 mai 2024, à la veille de la septième et dernière phase des élections générales en Inde. (Photo Shammi Mehra AFP)
Des fonctionnaires vérifient les machines à voter électroniques (EVM) et d'autres matériels de vote dans un centre de distribution à Jalandhar le 31 mai 2024, à la veille de la septième et dernière phase des élections générales en Inde. (Photo Shammi Mehra AFP)
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Publié le Samedi 01 juin 2024

Dernier jour des élections générales en Inde, qui étouffe de chaleur

  • Selon les prévisions, les températures à Varanasi, l'une des dernières villes où l'on vote, devraient atteindre 44 degrés samedi, tandis qu'elles ont dépassé les 45°C dans de nombreuses villes ces derniers jours
  • Varanasi est la ville où le soutien de l'opinion publique à la politique de resserement des liens entre l'hindouisme et le pouvoir, mené par M. Modi est le plus fort

VARANASI, Inde : L'Inde achève samedi un long processus de six semaines d'élections générales, avec le vote, en pleine canicule, dans la capitale spirituelle de l'hindouisme, place forte du Premier ministre indien Narendra Modi pour sa campagne nationaliste.

Une victoire du Premier ministre pour un troisième mandat est l'issue la plus probable alors que les résultats sont attendus mardi, en grande partie grâce à son image de farouche défenseur de la religion majoritaire en Inde.

L'opposition a elle accusé M. Modi de tenir des propos stigmatisant les musulmans et alimentant, en plein processus électoral, les tensions sectaires.

Varanasi (ou Bénarès), la circonscription  du Premier ministre de 73 ans dans le nord du pays, est la capitale spirituelle de l'hindouisme, et le lieu où des fidèles de toute l'Inde viennent incinérer leurs proches décédés au bord du Gange.

C'est l'une des dernières villes où l'on vote, à l'issue d'un processus électoral par étapes, souvent dans une chaleur éprouvante.

Selon les prévisions, les températures à Varanasi devraient atteindre 44 degrés samedi, tandis qu'elles ont dépassé les 45°C dans de nombreuses villes ces derniers jours.

Au point qu'un tribunal indien du Rajasthan, dans le nord-ouest, a exhorté le gouvernement à décréter l'urgence nationale face à cette vague de chaleur qui a, selon lui, fait des»centaines» de morts.

-« Sentiment de fierté» -

Varanasi est la ville où le soutien de l'opinion publique à la politique de resserement des liens entre l'hindouisme et le pouvoir, mené par M. Modi est le plus fort.

«Modi est manifestement en train de gagner», dit à l'AFP Vijayendra Kumar Singh, qui travaille dans l'un des nombreux hôtels de ce lieu de pèlerinage très prisé.

«Il y a un sentiment de fierté pour tout ce qu'il fait, et c'est pour cela que les gens votent pour lui».

Narendra Modi a déjà offert à son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), deux victoires écrasantes en 2014 et 2019, en grande partie grâce à son appel à l'électorat hindou.

Cette année, il a inauguré avec faste un grand temple dédié à la divinité Rama, à Ayodhya sur le site occupé précédemment par une mosquée vieille de plusieurs siècles qui a été rasée par des fanatiques hindous en 1992.

La construction du temple, longtemps réclamé par les promoteurs de l'hindouisme, a été célébrée dans tout le pays, avec des retransmissions en direct et des fêtes de rue.

Cette inauguration, ainsi que de nombreux autres signaux en faveur de la religion majoritaire de l'Inde cette dernière décennie, ont attisé les inquiétudes de la minorité musulmane, forte de plus de 200 millions de personnes, pour son avenir.

Narendra Modi lui-même a tenu des propos controversés envers les musulmans au cours de sa campagne, les qualifiant d'«infiltrés». Il a également accusé la coalition de l'opposition, formée par deux dizaines de partis de divers bords de vouloir redistribuer les richesses de l'Inde aux musulmans.

Les analystes tablent depuis longtemps sur une victoire de M. Modi face à une alliance d'opposition, qui n'a pas désigné de candidat au poste de premier ministre.

Plusieurs enquêtes de justice ouvertes contre ses opposants et une enquête fiscale qui a gelé cette année les comptes bancaires du Congrès, le plus grand parti d'opposition de l'Inde, ont encore renforcé son ascendant.

Les démocraties occidentales ont largement fermé les yeux sur les menaces contre les droits et les libertés dans le pays, afin de préserver un allié précieux face à l'affirmation croissante de la Chine.

L'image de Narendra Modi a été confortée dans son pays par l'influence diplomatique et économique croissante de l'Inde, qui a dépassé la Grande-Bretagne en tant que cinquième économie mondiale en 2022.

«En tant qu'Indienne, j'ai le sentiment qu'il a apporté beaucoup de respect et de prestige à l'Inde pendant son mandat», a déclaré à l'AFP Shikha Aggarwal, 40 ans, à la sortie d'un bureau de vote samedi.

Les électeurs indiens ont voté en sept phases sur six semaines pour faciliter l'immense opération logistique que représente l'organisation d'une élection dans le pays le plus peuplé du monde.

Le dépouillement et les résultats sont attendus mardi, mais les sondages de sortie des urnes publiés après la fermeture des bureaux de vote samedi devraient donner quelques indications sur le vainqueur.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.