La présidence Trump au bord de l'implosion

Les manifestants tiennent une banderole appelant à la destitution du président américain Donald Trump lors d'une manifestation devant le Barclays Center de Brooklyn, New York, le 7 janvier 2021, un jour après que la foule pro-Trump a pris d'assaut et saccagé le Capitole. (AFP)
Les manifestants tiennent une banderole appelant à la destitution du président américain Donald Trump lors d'une manifestation devant le Barclays Center de Brooklyn, New York, le 7 janvier 2021, un jour après que la foule pro-Trump a pris d'assaut et saccagé le Capitole. (AFP)
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

La présidence Trump au bord de l'implosion

  • Appels à la démission, projets de procédure de destitution, feu de critiques contre un président accusé d'avoir sapé les institutions et jeté de l'huile sur le feu
  • Le Congrès pourrait par ailleurs lancer une procédure de destitution. Un groupe d'élus démocrates à la Chambre des représentants, contrôlée par leur parti, se préparaient à présenter des articles d'"impeachment"

WASHINGTON: deux jours après les violences qui ont endeuillé le Capitole, ébranlé l'Amérique et sidéré le monde, la présidence Trump était vendredi au bord de l'implosion.

Appels à la démission, projets de procédure de destitution, feu de critiques contre un président accusé d'avoir sapé les institutions et jeté de l'huile sur le feu: à 12 jours de la fin de son mandat, Donald Trump, reclus dans la Maison Blanche, est extraordinairement seul.

Dans un message vidéo diffusé jeudi soir, le tempétueux milliardaire a enfin reconnu sa défaite, même s'il n'a aucun moment cité - encore moins félicité - son successeur démocrate Joe Biden.

Dans cet exercice destiné à tenter de sauver la fin de son mandat, il a également dénoncé "une attaque odieuse" sur le Capitole, sans jamais évoquer sa responsabilité dans ce drame qui a durablement terni l'image de l'Amérique à travers le monde.

"Trop tard", ont réagi à l'unisson nombre de responsables démocrates et républicains excédés, alors que les démissions au sein de son équipe rapprochée et de son gouvernement se multiplient.

Vendredi matin, il a annoncé d'un tweet laconique qu'il n'assisterait pas, contrairement à la tradition, à la prestation de son successeur le 20 janvier.

"Partez à Mar-a-Lago" 

Certains de ses détracteurs estiment que le plus simple serait que le 45e président se taise et laisse de facto le vice-président Mike Pence aux commandes jusqu'au 20 janvier, date à laquelle Joe Biden prêtera serment.

Pour Jeh Johnson, ancien ministre de la Sécurité intérieure, toute personne ayant un peu d'influence sur Donald Trump devrait lui faire passer un message simple: "Montez dans Air Force One, partez à Mar-a-Lago et restez-y."

"Moins il en fera sur les 12 derniers jours, mieux ce sera", a estimé en écho le sénateur républicain Ben Sasse sur la radio NPR. "Donald Trump a menti aux Américains et les mensonges ont des conséquences."

Le Wall Street Journal, propriété du magnat Rupert Murdoch, qui fut un allié de Trump, a appelé dans un éditorial ce dernier à prendre ses responsabilités et à démissionner. "C'est mieux pour tout le monde, y compris lui-même, s'il s'en va tranquillement."

Depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware, Joe Biden a endossé, sans attendre, le rôle du dirigeant chargé de panser les plaies d'une Amérique meurtrie qui a, selon lui, vécu "l'un des jours les plus sombres" de son histoire.

Donald Trump a, depuis quatre ans, "multiplié les assauts" contre les institutions démocratiques américaines et sa campagne a "culminé" mercredi, a-t-il accusé.

Les ténors démocrates ont exhorté Mike Pence à déclarer, avec une majorité du gouvernement, que Donald Trump était "inapte" à remplir ses fonctions, sur la base du 25e amendement de la Constitution.

Mike Pence n'y est toutefois pas favorable parce qu'il craint d'aggraver les tensions, selon un de ses proches cité dans le New York Times.

Articles d' "impeachment" 

Le Congrès pourrait par ailleurs lancer une procédure de destitution. Un groupe d'élus démocrates à la Chambre des représentants, contrôlée par leur parti, se préparaient à présenter des articles d' "impeachment". 

"Ce qui s'est produit au Capitole était une insurrection contre les Etats-Unis, incitée par le président", a tancé le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer. Il "ne peut pas rester au pouvoir un jour de plus".

En écho, Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a estimé que démettre Donald Trump était une "urgence de la plus haute importance.

Dans un tweet envoyé vendredi matin, Donald Trump n'a pas évoqué les appels à la démission, mais assuré que les "75 millions de grands patriotes américains qui ont voté" pour lui auraient "une ENORME VOIX à l'avenir". "Ils ne seront en aucun cas traités de manière injuste!!!", a-t-il ajouté.

Les images prises de l'intérieur du majestueux bâtiment marqueront l'Histoire: élus portant des masques à gaz, agents de la police en civil arme au poing, manifestants installés dans les bureaux des parlementaires.

Quatre protestataires sont morts durant ces incidents, dont une femme touchée par une balle tirée par la police, et un policier a succombé à ses blessures jeudi soir à l'hôpital.

Très critiqué pour son manque d'anticipation, le chef de la police du Capitole, Steven Sund, a présenté sa démission.

La justice a, elle, commencé la traque des responsables. Selon le procureur fédéral de Washington, Michael Sherwin, 55 procédures ont été ouvertes en 36 heures. "Ce n'est que le début", a-t-il assuré, en expliquant que des centaines d'agents épluchaient les réseaux sociaux pour identifier les acteurs de ce coup de force.

Deux membres du gouvernement, les ministres de l'Education, Betsy DeVos, et des Transports, Elaine Chao, ont démissionné.

"Il est indéniable que votre rhétorique a eu un impact sur la situation, et c'est un point de bascule pour moi", a accusé Mme DeVos dans une lettre adressée à Donald Trump.

Inquiet de cette possible hémorragie, le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche du président, les a exhortés à "rester". "Nous avons besoin de vous plus que jamais", a-t-il dit.

Dans le camp démocrate, les critiques se multiplient contre ces élus ou responsables qui ont travaillé avec Donald Trump, l'ont défendu inlassablement sur les plateaux de télévision, y compris dans son refus obstiné de reconnaître sa défaite, et prennent aujourd'hui leurs distances en se disant scandalisés.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.