L'Egypte obtient une rallonge de cinq milliards de dollars du FMI, la monnaie plonge

L'Egypte, fortement endettée et en grave crise économique, a déjà procédé à une dévaluation de sa monnaie de 50% ces derniers mois, alors qu'elle négocie de nouveaux crédits avec le Fond monétaire international (Photo, AFP).
L'Egypte, fortement endettée et en grave crise économique, a déjà procédé à une dévaluation de sa monnaie de 50% ces derniers mois, alors qu'elle négocie de nouveaux crédits avec le Fond monétaire international (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 mars 2024

L'Egypte obtient une rallonge de cinq milliards de dollars du FMI, la monnaie plonge

  • Le Fond monétaire international (FMI) a octroyé mercredi cinq milliards de dollars de prêts supplémentaires à l'Egypte
  • Mercredi, la Banque centrale égyptienne assure qu'elle a autorisé «le taux de change à être déterminé par les forces du marché» pour juguler l'inflation, à plus de 35%

LE CAIRE: Le Fond monétaire international (FMI) a octroyé mercredi cinq milliards de dollars de prêts supplémentaires à l'Egypte qui, prise à la gorge, a relevé son taux directeur à un record et fait perdre à sa monnaie un tiers de sa valeur face au dollar.

Le Caire, dont la dette extérieure a triplé en une décennie, avait procédé à une dévaluation de 50% ces derniers mois. Mais le FMI fait du flottement de la livre une condition à son aide.

Mercredi, la Banque centrale égyptienne assure qu'elle a autorisé "le taux de change à être déterminé par les forces du marché" pour juguler l'inflation, à plus de 35%.

En parallèle, elle a augmenté à l'issue d'une réunion surprise de son Comité de politique monétaire son taux directeur de six points à 27,25% --un record historique.

Aussitôt, la livre a entamé sa chute. A la fermeture des marchés, elle s'échangeait à près de 50 livres pour un dollar, soit le taux du marché noir, contre 31 livres le matin.

Après les décisions de la banque centrale qui ont surpris les 106 millions d'Egyptiens à l'approche du ramadan, mois traditionnel de grandes dépenses, il est impossible de savoir si Le Caire a dévalué sa monnaie ou a réellement adopté un taux de change flottant, une promesse qu'il a faite par le passé sans la respecter.

"L'unification du taux de change est cruciale car elle aide à éliminer les arriérés en devises en réduisant l'écart entre le taux de change officiel et celui du marché noir", indique le communiqué publié par la Banque centrale.

Huit milliards en tout

Le FMI avait accordé un prêt de trois milliards de dollars à l'Egypte fin 2022, mais les tranches de prêt et les examens de programme ont été maintes fois reportés jusqu'à ce que Le Caire avance sur les réformes économiques réclamées, en tête desquelles un "taux de change entièrement flexible".

Mercredi en fin d'après-midi, le Premier ministre égyptien Mostafa al-Madbouly a annoncé aux côtés du gouverneur de la Banque centrale et de la patronne de la délégation du FMI en Egypte Ivanna Vladkova Hollar, la rallonge qui porte la totalité du prêt à huit milliards de dollars.

Mme Hollar a "salué" les mesures du gouvernement comme autant d'"étapes décisives pour passer à un système de taux de change flexible, dont l'unification du taux de change officiel avec ceux des marchés parallèles est une première étape". Elle a aussi déclaré que ces mesures "contribueraient à fournir des liquidités en devises", dans un pays qui en manque cruellement.

Alors que l'inflation s'élevait ces derniers mois jusqu'à près de 40%, le marché noir a atteint un record à 70 livres pour un dollar. Il est ensuite redescendu brusquement aux alentours du nouveau taux officiel avec l'injection fin février par les Emirats arabes unis de 35 milliards de dollars d'investissements et de dépôts dans l'économie égyptienne.

Ecrasé par sa dette extérieure - près de 165 milliards de dollars -, le gouvernement compte sur ces investissements étrangers pour tenter de résoudre sa crise des devises.

Depuis sa prise de pouvoir en 2013, le président Abdel Fattah al-Sissi dit vouloir faire du "développement" sa priorité, quitte à faire tripler dans cet intervalle la dette nationale.

Raisons supplémentaires de s'inquiéter

Les économistes dénoncent ses mégaprojets (villes nouvelles dont la nouvelle capitale, trains à grande vitesse, ponts et routes) qui n'ont fait, selon eux, que siphonner les caisses de l'Etat sans créer de nouvelles sources de revenus.

L'Egypte est actuellement le deuxième pays le plus à risque de faire défaut de sa dette, juste derrière l'Ukraine en guerre, et les experts recensent des raisons supplémentaires de s'inquiéter.

Les rentrées en devises du tourisme sont en baisse depuis des années, après le Covid et la guerre en Ukraine. L'Egypte pâtit désormais de la guerre dans la bande de Gaza voisine.

Les attaques des rebelles houthis du Yémen en mer Rouge et dans le golfe d'Aden ont fait baisser les revenus en dollars du canal de Suez, passage crucial pour le commerce mondial, "de 40 à 50%" depuis le début de l'année.

Et, pire encore, les envois d'argent des travailleurs égyptiens à l'étranger, loin devant les recettes du tourisme et du canal de Suez, ont baissé d'un tiers au premier trimestre 2023/2024.

Deux tiers des 106 millions d'Egyptiens vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, alors que l'inflation s'élève aujourd'hui à 35%.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".