Des centaines de Russes devant la tombe de Navalny au lendemain de ses funérailles

Des porteurs tiennent le cercueil du défunt leader de l'opposition russe Alexeï Navalny dans l'église de la Mère de Dieu Quench My Sorrows pour ses funérailles, dans le quartier de Maryino à Moscou, le 1er mars 2024. (AFP)
Des porteurs tiennent le cercueil du défunt leader de l'opposition russe Alexeï Navalny dans l'église de la Mère de Dieu Quench My Sorrows pour ses funérailles, dans le quartier de Maryino à Moscou, le 1er mars 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 02 mars 2024

Des centaines de Russes devant la tombe de Navalny au lendemain de ses funérailles

  • Dans l'après-midi et sous un soleil d'hiver, des dizaines de personnes faisaient la queue devant la sépulture de l'opposant
  • Dans la matinée, sa mère, Lioudmila Navalnaïa, déjà présente vendredi, s'était de nouveau recueillie sur la tombe de son fils

MOSCOU: Des centaines de Russes défilaient samedi à Moscou sur la tombe d'Alexeï Navalny, principal détracteur de Vladimir Poutine mort en prison, pour lui rendre hommage, au lendemain d'obsèques où des milliers de Moscovites s'étaient rassemblés malgré les mises en garde du Kremlin.

Dans l'après-midi et sous un soleil d'hiver, des dizaines de personnes faisaient la queue devant la sépulture de l'opposant, bouquets de fleurs en mains, a constaté un journaliste de l'AFP. Comme la veille, la police avait installé des portiques de détection métalliques à l'entrée du cimetière.

Certaines des personnes venues, dont beaucoup de jeunes --l a base des soutiens de Navalny --, passaient devant la tombe de l'opposant les larmes aux yeux.

Dans la matinée, sa mère, Lioudmila Navalnaïa, déjà présente vendredi, s'était de nouveau recueillie sur la tombe de son fils, largement recouverte de fleurs et de couronnes, au cimetière de Borissovo, dans le sud de la capitale russe.

Elle était accompagnée d'Alla Abrossimova, la mère de la veuve de M. Navalny, Ioulia Navalnaïa.

Sa femme, Ioulia Navalnaïa, ainsi que les deux enfants du couple et son frère, vivent à l'étranger et n'ont eux pas pu pas assister aux funérailles, où ils auraient pu être arrêtés pour opposition au Kremlin.

La veuve d'Alexeï Navalny s'est engagée à poursuivre le travail de son mari et a déclaré à plusieurs reprises ces derniers jours que Vladimir Poutine l'avait "assassiné", ce que le Kremlin nie fermement.

M. Navalny, le plus féroce critique de Vladimir Poutine depuis plus de 10 ans, est décédé le 16 février dernier à l'âge de 47 ans dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique, où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme".

Les multiples procès qui lui avaient été intentés avaient été largement dénoncés comme étant une manière de le punir pour son opposition à Vladimir Poutine.

«Se battre»

Au cimetière Borissovo dans le sud-est de Moscou, à environ 20 kilomètres des murs rouges du Kremlin, Natalia, une artiste de 50 ans, dit samedi matin à l'AFP ressentir un mélange de "chagrin, de désespoir et d'espoir".

"Mais après tout, Alexeï nous avait demandé de ne pas désespérer et de nous battre", relève-t-elle, à l'heure pourtant où la répression de toute voix critique du Kremlin bat son plein, à deux semaines de la présidentielle qui doit voir Vladimir Poutine être réélu sans opposition.

Vadim, un consultant de 52 ans, dit lui aussi être "triste et amer face à la perte d'un homme digne de notre époque", tout en exhortant ses compatriotes à "continuer à vivre comme Alexeï le voudrait: faire en sorte que les gens dans notre pays et dans le monde entier vivent plus heureux".

Mais pour d'autres personnes interrogées samedi, la mort de Navalny signifie réellement la fin des espoirs de changement, alors que Vladimir Poutine est au pouvoir en Russie depuis quasiment un quart de siècle.

"Tout ce qui a été construit ici pendant toutes ces années avec lui a été enterré ici", se désole Roman, un jeune homme de 29 ans qui dit travailler dans l'informatique.

Macron salue le «courage» des Russes qui lui ont rendu hommage

Emmanuel Macron a salué vendredi le "courage" des Russes venus par milliers à Moscou, malgré le risque d'être arrêtés, pour assister aux obsèques d'Alexeï Navalny.

"Il en fallait du courage pour aller rendre hommage à Alexeï Navalny. Des milliers de Russes n’en ont pas manqué. Son héritage est là. Mémoire éternelle", a écrit le président français dans un message sur le réseau social X.

Opposition à Poutine

Vendredi, des milliers de partisans de M. Navalny avaient fait la queue pendant des heures pour lui rendre hommage, tout d'abord devant l'église où a eu lieu une courte cérémonie religieuse, avant de marcher en direction du cimetière.

Certains ont scandé "Non à la guerre !" et d'autres slogans en faveur de Navalny, qualifiant notamment Poutine de "meurtrier" et appelant à la "libération des prisonniers politiques".

L'ONG de défense des droits humains OVD-Info a déclaré que la police russe avait arrêté vendredi au moins 128 personnes participant à des hommages à Navalny dans 19 villes.

Le Kremlin avait averti les sympathisants de l'opposant de potentielles sanctions en cas de participation à toute manifestation "non autorisée" à l'occasion de ces funérailles.

Les scènes de milliers de personnes défilant en soutien à M. Navalny, réclamant la fin de l'assaut russe en Ukraine et fustigeant le Kremlin, n'ont pas été vues en Russie depuis les premiers jours qui ont suivi l'ordre donné par Moscou à des centaines de milliers de soldats de franchir la frontière, fin février 2022.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.