SAIX: Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues jeudi à Saïx (Tarn), à proximité immédiate d'un camp d'opposants à la future autoroute A69, qu'elles ont investi en fin de journée après avoir repris le contrôle d'une route attenante.
Des dizaines de CRS se sont présentés sur place aux alentours de 13H30 et ont délogé à grand renfort de gaz lacrymogène les activistes de la route qui longe leur "zone à défendre" (ZAD) installée dans un bosquet privé présent sur le tracé de l'autoroute.
Cette intervention visant à libérer la voie publique, comme l'ont expliqué la préfecture du Tarn et des gendarmes sur place, avait atteint son objectif en milieu d'après-midi, les opposants ayant rejoint le périmètre de la ZAD et les forces de l'ordre s'apprêtant à dégager le sentier des barricades qui y avaient été installées.
Mais, fait inhabituel, les CRS ont ensuite investi le camp et s'y trouvaient encore à 22H00, selon des opposants joints par l'AFP et repoussés vers les abords de la ZAD.
Contactée par l'AFP, la préfecture du Tarn a confirmé que les CRS se trouvaient toujours sur place, sans plus de précision.
De puissants projecteurs ont été braqués sur la parcelle afin de l'éclairer et les gendarmes auraient brûlé une structure en bois, ont indiqué des militants.
"Ils vont passer la nuit ici", a estimé l'un d'eux.
Dans un communiqué publié vers 20H00, le groupe parlementaire LFI avait appelé à un "retour au calme", dénonçant un "important dispositif policier" et des "départs de feux volontaires avec mise en danger et intoxication possible des militants sur place".
Dans l'après-midi, au début de l'intervention, les forces de l'ordre avaient fait un usage massif de gaz lacrymogène et les militants, aux visages couverts pour la plupart, avaient répliqué en lançant des projectiles, notamment des pierres et des feux d'artifices.
Cette opération policière intervient à une date significative: c'est au 15 février qu'Atosca, le concessionnaire désigné par l'Etat pour ce projet controversé d'autoroute Toulouse-Castres, estimait pouvoir reprendre les coupes d'arbres sur le tracé.
Les opposants au projet, dont plusieurs dizaines occupent la ZAD de Saïx baptisée la Crém'arbre et où se trouvent notamment des cabanes perchées dans les arbres, estiment toutefois que cette position d'Atosca repose sur une interprétation erronée des réglementations en vigueur.
"Les abattages ne sont autorisés entre le 15 février et le 31 mars uniquement dans les zones identifiées à +moindre enjeu+. Or, le site occupé à la Crém'arbre est identifié dans l'étude d'impact environnemental comme à +enjeu fort+. Il ne peut par conséquent être défriché qu'entre le 1er septembre et le 15 octobre", a expliqué dans un communiqué La Voie est Libre.
Ce collectif fait partie des quatre associations qui ont annoncé avoir déposé un "référé pénal environnemental" le 9 février auprès du parquet de Toulouse pour faire interdire la reprise du défrichage.