La Russie revendique le «contrôle total» d'Avdiïvka après le retrait ukrainien

Cette photographie publiée sur le compte Telegram officiel du gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, le 15 février 2024, montre des sauveteurs travaillant dans un centre commercial endommagé à la suite d'une attaque aérienne sur Belgorod (Photo, AFP).
Cette photographie publiée sur le compte Telegram officiel du gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, le 15 février 2024, montre des sauveteurs travaillant dans un centre commercial endommagé à la suite d'une attaque aérienne sur Belgorod (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 18 février 2024

La Russie revendique le «contrôle total» d'Avdiïvka après le retrait ukrainien

  • Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a informé le président Vladimir Poutine de la conquête de cette cité industrielle
  • Samedi, près du village de Progres, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Avdiïvka, des journalistes de l'AFP ont vu des Ukrainiens établir de nouvelles lignes de défense

KIEV: La Russie a revendiqué samedi le "contrôle total" d'Avdiïvka, dans l'est de l'Ukraine, la Maison Blanche établissant un lien entre ce succès symbolique concédé à la Russie par les Ukrainiens et le blocage d'une aide militaire supplémentaire à Kiev par le Congrès américain.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a informé le président Vladimir Poutine de la conquête de cette cité industrielle qui était "un puissant nœud défensif des forces armées ukrainiennes", selon un communiqué de son ministère.

C'est "une importante victoire", a réagi le président russe.

L'armée ukrainienne avait annoncé dans la nuit de vendredi à samedi son retrait d'Avdiïvka après des mois de rudes combats et d'intensification des attaques russes en vue de s'emparer cette ville en grande partie en ruines. Et ce malgré des pertes en hommes et en matériel très élevées.

Cela été une "décision juste" destinée à "sauver le plus de vies possibles", a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Conférence de Munich sur la sécurité.

"Afin d'éviter d'être encerclés, il a été décidé de se retirer sur d'autres lignes", a-t-il ajouté.

Une «bonne décision»

"Dans la situation où l'ennemi avance en marchant sur les cadavres de ses propres soldats et a dix fois plus d'obus (...), c'est la seule bonne décision", a commenté à propos du retrait d'Avdiïvka le général ukrainien Oleksandre Tarnavsky, le responsable de cette zone.

Il s'agit de la première grande décision sur le terrain du nouveau commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky depuis sa nomination à ce poste le 8 février. Il l'a expliquée par la volonté de "préserver" la vie de ses hommes.

Peu avant l'annonce de cette mesure, le général Tarnavsky avait reconnu la capture de "plusieurs soldats" ukrainiens par des troupes russes "en surnombre en matière d'effectifs, d'artillerie et d'aviation".

Interrogé par l'AFP sous couvert d'anonymat, un militaire ukrainien présent sur le front Est a également qualifié le retrait d'Avdiïvka de "bonne décision compte tenu du manque d'armes et d'obus d'artillerie". "Car si nous ne sauvons pas la vie des soldats, nous n'aurons bientôt plus personne pour combattre", a-t-il dit.

De nouvelles lignes de défense

Samedi, près du village de Progres, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Avdiïvka, des journalistes de l'AFP ont vu des Ukrainiens établir de nouvelles lignes de défense avec des pelles et du matériel de chantier.

Une frappe russe sur la ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a quant à elle touché samedi des maisons, faisant au moins deux morts, selon les autorités locales. Des journalistes de l'AFP sur place ont vu des sauveteurs emporter un corps dans un sac mortuaire, tandis que d'autres déblayaient les décombres.

Quant à Avdiïvka, qui ne comptait plus que quelque 900 habitants ces derniers jours contre environ 34 000 avant la guerre, sa chute a une valeur symbolique importante.

Moscou espère que sa prise rendra plus difficiles les bombardements ukrainiens sur la grande ville voisine de Donetsk, la capitale des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine depuis dix ans.

La chute d'Avdiïvka, qui était brièvement tombée en juillet 2014 aux mains de séparatistes pilotés par Moscou avant de retourner sous contrôle ukrainien, est survenue au moment où Volodymyr Zelensky effectuait une tournée européenne pour obtenir plus de soutien.

A la Conférence sur la sécurité de Munich, il a regretté samedi le manque actuel dans les forces ukrainiennes d'armes de longue portée et de munitions qui favorise selon lui la progression des Russes.

La veille, M. Zelensky avait signé à Berlin puis à Paris des accords de sécurité bilatéraux.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.