La fête sauvage près de Rennes est finie, plus de 1 200 verbalisations effectuées

Vue générale à l'intérieur d'un hangar désaffecté après que les gendarmes français ont évacué les derniers fêtards qui ont assisté à une rave à Lieuron à environ 40 km au sud de Rennes. (AFP)
Vue générale à l'intérieur d'un hangar désaffecté après que les gendarmes français ont évacué les derniers fêtards qui ont assisté à une rave à Lieuron à environ 40 km au sud de Rennes. (AFP)
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

La fête sauvage près de Rennes est finie, plus de 1 200 verbalisations effectuées

  • Dans la nuit de vendredi à samedi le son de la techno qui retentissait depuis jeudi soir dans deux hangars transformés en boîte de nuit sauvage, s'est tu. Dès 05h30 les fêtards ont commencé à quitter ce hameau de la campagne bretonne
  • Selon un tweet du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin «Plus de 1 200 verbalisations» ont été effectuées et «Camion, matériel de sons et générateurs ont été saisis dans le lieu de la #raveparty illégale»

LIEURON : La rave party sauvage qui se tenait à Lieuron, au sud de Rennes, depuis jeudi soir avec environ 2 500 personnes venues de France et de l'étranger pour fêter le Nouvel An, s'est terminée samedi matin. Plus de 1 200 verbalisations ont été effectuées et le matériel saisi.

Dans la nuit de vendredi à samedi le son de la techno qui retentissait depuis jeudi soir dans deux hangars transformés en boîte de nuit sauvage, s'est tu. Dès 05h30 les fêtards ont commencé à quitter ce hameau de la campagne bretonne et à 10H15 le site était sous contrôle des forces de l'ordre, a expliqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

Selon un tweet du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin «Plus de 1 200 verbalisations» ont été effectuées et «Camion, matériel de sons et générateurs ont été saisis dans le lieu de la #raveparty illégale».

Plus de 800 verbalisations ont été dressées au titre des infractions Covid, pour non respect du couvre-feu, non port du masque et participation illicite à un rassemblement, a détaillé Emmanuel Berthier, préfet d'Ille-et-Vilaine et de Bretagne, lors d'une conférence de presse samedi matin à Lohéac, près de Lieuron.

Il a aussi précisé que plusieurs centaines d'amendes délictuelles ont été dressées pour usage de stupéfiant et que 400 personnes faisaient encore l'objet de contrôles au moment de la conférence de presse.

Les forces de l'ordre procédaient samedi au contrôle systématique de tous ceux qui sortaient du périmètre, à pied ou en voiture. Les personnes contrôlées étaient notamment interrogées sur la prise de stupéfiants, et leur sensibilité oculaire vérifiée à l’aide d’une lampe, a constaté un photographe de l'AFP.

«Ça fait un an qu'on ne peut plus rien faire», explique un des teufeurs, Antoine, 24 ans, commercial. Il fait partie d'un groupe de cinq bretons venus du Morbihan participer à cette fête.

Les traits tirés, une bière à la main, ils étaient «venus fêter le 31 ici parce que c’était une grosse teuf». «On savait ce qu'on risquait... il fallait faire la fête, depuis un an tout est bloqué», lâche une fille du groupe, serveuse, âgée de 20 ans.

«La plus grosse fête de l'année»

«A un moment donné on se dit je vais forcer mon nouvel an», renchérit Alexis, 22 ans, boulanger. «Normal qu'on en a parlé à l'étranger même dans le New York Times. C'était la plus grosse fête de l'année», assure-t-il.

Des renforts de gendarmerie sont arrivés sur place samedi matin et les gendarmes ont resserré peu à peu le dispositif jusqu'aux hangars où ils ont réveillé les derniers teufeurs et les ont regroupé pour les contrôler, le tout dans le calme.  

L'Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne rappelle samedi dans un communiqué que ce rassemblement «présente un très fort risque de diffusion de la Covid-19» et invite notamment les fêtards à «observer sans délai un isolement à domicile strict de sept jours» et à se faire tester à l'issue.

«Ils ont mis leur vie en danger, leur santé, il faut maintenant que ces personnes préservent leur entourage», a expliqué le préfet, expliquant qu'était venu le temps de la «phase d'une responsabilité retrouvée»

Les organisateurs, qui sont toujours recherchés, avaient mis en place «une organisation extrêmement fugace, avec des points de chute nombreux», a expliqué lors de la conférence de presse le général commandant la région de gendarmerie de Bretagne, Pierre Sauvegrain.

Jeudi soir, les gendarmes avaient tenté en vain «d'empêcher cette installation et ont fait face à la violente hostilité de nombreux teufeurs», avait expliqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine vendredi.

Lors de ces affrontements un véhicule de la gendarmerie a été incendié et trois gendarmes légèrement blessés après avoir essuyé des jets de bouteilles et de pierres.

Faute de pouvoir empêcher la tenue de cette fête sauvage, la préfecture avait déployé les gendarmes aux abords de la fête. Des secouristes étaient venus sur place pour distribuer gel et masques «afin de limiter les risques de propagation du virus au sein du rassemblement» interdit par arrêté préfectoral.

Côté judiciaire une enquête a été ouverte pour «organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical», «violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique», «dégradation du bien d’autrui en réunion» ou encore «travail dissimulé», «tenue illicite d’un débit de boissons» et «infractions à la législation sur les stupéfiants et notamment la facilitation de l’usage».

 


France/Algérie : Retailleau souhaite la suspension de l'accord de 1968

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France.
  • Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

PARIS : Dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a souhaité dimanche la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France. « L'Algérie, a-t-il dit, n'a pas respecté le droit international » en refusant l'accès à ce ressortissant algérien qui possédait « un passeport biométrique » certifiant sa nationalité.

Le ministre a également évoqué le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

« La France doit choisir les moyens de répondre à l'Algérie », a poursuivi M. Retailleau. « On est allé au bout du bout (...). Je suis favorable à des mesures fortes, car sans rapport de forces, on n'y arrivera pas. »

Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. « Cet accord est dépassé et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table », a-t-il jugé.

Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d'immigration.

Leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s'établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d'autres pays à la délivrance d'un titre de séjour de 10 ans.

Dénonçant "l'agressivité" d'Alger vis-à-vis de Paris, M. Retailleau a fait valoir que "la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression".

"La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France", a-t-il dit encore.


Bruno Retailleau sur l'AME: "on y touchera"

Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.
  • M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

PARIS : Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré samedi que le gouvernement Bayrou allait « toucher » à l'aide médicale d'État (AME), un dispositif permettant à des étrangers en situation irrégulière de se soigner.

« On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.

M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

Dans ce document, l'ancien ministre socialiste Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l'AME.

Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter l'aggravation de l'état de santé des migrants en situation irrégulière, ainsi que la propagation de maladies à l'ensemble de la population.

La droite et l'extrême droite, quant à elles, réclament la réduction du périmètre des soins éligibles à l'AME, voire sa suppression pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste.

En décembre, dans le cadre de l'examen du budget de l'État, le Sénat a approuvé, avec l'appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d'euros du budget alloué à l'AME, pour un total de 1,3 milliard d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2024.

L'Aide médicale d'État (AME) permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.

Plus largement, concernant la politique migratoire, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d'abolir le droit du sol à Mayotte, même s'il a reconnu que les conditions politiques n'étaient pas encore réunies.

Il a fait le même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole.

« Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d'un acte volontaire », a déclaré le ministre, qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l'ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993, avant d'être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

La loi Pasqua soumettait l'obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d'une carte de séjour, à une déclaration préalable à ses 18 ans.


50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.