PARIS: Une parure africaine fabriquée avec des déchets en plastique ou une tapisserie qui fait parler les plantes: la fondation EDF à Paris propose à partir de mercredi une étonnante exposition sur la "sobriété" face à la "surconsommation planétaire".
Présentées sur 550 m2, une trentaine d'oeuvres - installations, photographies, vidéos, peintures, musiques - conçues par 23 artistes français et internationaux proposent "une réflexion sur ce que pourrait être un monde plus sobre, qui ferait émerger une société plus juste et les chemins (...) à emprunter" pour y parvenir, explique Dominique Bourg, philosophe et commissaire scientifique de l'exposition, gratuite, en la présentant à la presse.
Intitulée "Demain est annulé", elle s'ouvre sur un jardin où des hommes en costume, ambassadeurs des Conférences mondiales sur le climat, ont la tête dans le sable. Une façon de dénoncer "une certaine inertie, comme s'ils faisaient l'autruche sur la réalité sociale et écologique qui les entoure", relève Nathalie Bazoche, responsable culturelle de la fondation et commissaire artistique.
Retour à l’envoyeur
A côté, l'artiste zimbabwéen Moffat Takadiwa propose une éclatante parure géante et colorée faite à partir de bouchons et autres "déchets en plastique envoyés en Afrique par l'Occident", décrit M. Bourg.
Des photos montrent aussi le rapport des différents peuples aux médicaments, avec "un couple français gavé d'anxiolitiques et des Haïtiens n'ayant recours qu'aux plantes" pour se soigner, poursuit Mme Bazoche.
La Franco-Américaine Chloé Bensahel a, elle, conçu une "tapisserie tactile": lorsqu'on glisse la main sur elle, elle émet des lumières dorées et des sons.
"Je fais le lien entre le corps du spectateur et le système de sons et lumières installé derrière le tissage en fibres végétales d'ortie, de pissenlit et de mûrier", explique-t-elle à l'AFP. "Ce sont des capteurs posés sur les plantes qui enregistrent leurs fréquences et les traduisent en sons de piano ou de tambour grâce à une sorte d'intelligence artificielle", déroule-t-elle.
L'expérience se conclut sur une sensation forte: l'image du visiteur apparaît sur un écran noir géant et se désagrège pour ne former qu'une série de points lumineux perdus au milieu du cosmos.