NICE: Après treize interdictions successives, toutes invalidées par la justice, le préfet des Alpes-Maritimes a finalement cédé et renoncé à s'opposer à la dernière manifestation pro-palestinienne annoncée à Nice, a-t-on appris vendredi auprès des organisateurs et de la préfecture.
La manifestation "pour un cessez-le-feu immédiat" à Gaza, prévue samedi à 15h00 dans le centre de Nice, sera la première depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas à n'être pas passée par le tribunal administratif.
Après une première interdiction validée par le tribunal puis le Conseil d'Etat en octobre, le collectif "Nice à Gaza" a fait invalider toutes les suivantes, pour onze manifestations et deux veillées aux chandelles.
A chaque fois, quelques dizaines de personnes ont participé aux rassemblements, sans incident.
Mais le préfet Hugues Moutouh avait toujours tenu à les interdire, évoquant dans ses arrêtés "un climat grave et particulièrement inquiétant que les manifestations, uniquement en soutien au peuple palestinien, contribuent à exacerber".
Sujet brûlant
"Le sujet est plus brûlant ici qu'ailleurs", avait-il expliqué fin novembre à l'AFP, rappelant que les Alpes-Maritimes étaient "dans le trio de tête des départements" en matière d'actes antisémites.
Jointe par l'AFP, la préfecture a confirmé que le rassemblement de samedi n'était pas interdit, sans préciser la raison de ce revirement.
Chaque invalidation coûtait 800 euros à l'Etat au titre du remboursement des frais d'avocat du collectif, auquel le tribunal avait ajouté dans ses décisions les plus récentes 800 euros de dédommagement aux deux organisatrices.
Israël combat le Hamas dans la bande de Gaza depuis l'attaque sans précédent menée sur son sol par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, qui avait entraîné la mort d'environ 1.140 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Les bombardements israéliens incessants et l'invasion terrestre menés en représailles ont tué 22.600 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.