Niger: la justice ouest-africaine ordonne la remise en liberté et le retour au pouvoir de Bazoum

Le président nigérien Mohamed Bazoum assiste à une réunion avec le secrétaire général des Nations Unies (ONU) Antonio Guterres au palais présidentiel de Niamey le 2 mai 2022 (Photo d'Issouf SANOGO / AFP).
Le président nigérien Mohamed Bazoum assiste à une réunion avec le secrétaire général des Nations Unies (ONU) Antonio Guterres au palais présidentiel de Niamey le 2 mai 2022 (Photo d'Issouf SANOGO / AFP).
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Publié le Vendredi 15 décembre 2023

Niger: la justice ouest-africaine ordonne la remise en liberté et le retour au pouvoir de Bazoum

  • La Cedeao «ordonne au défendeur la mise en liberté immédiate et sans condition de tous les requérants», à savoir le président Bazoum, son épouse et son fils, a affirmé le juge, qui a délibéré à Abuja
  • La Cour a également demandé que Mohamed Bazoum soit réinstallé dans ses fonctions et a donné un mois au Niger pour exécuter sa décision

ABUJA: La Cour de justice de la Cedeao a ordonné vendredi la libération et le retour au pouvoir du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d'Etat militaire fin juillet, au moment où l'organisation régionale ouest-africaine, a commencé à discuter de la transition avec le régime de Niamey.

La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) "ordonne au défendeur (le pouvoir militaire à Niamey, ndlr) la mise en liberté immédiate et sans condition de tous les requérants", à savoir le président Bazoum, son épouse et son fils, a affirmé le juge, qui a délibéré à Abuja.

"Le défendeur a violé leur droit à ne pas être détenus arbitrairement", a-t-il déclaré.

La Cour a également demandé que Mohamed Bazoum soit réinstallé dans ses fonctions et a donné un mois au Niger pour exécuter sa décision.

"C'est Mohamed Bazoum qui représente l'Etat du Niger", il "demeure président de la République", a assuré le juge.

Mohamed Bazoum est séquestré dans sa résidence présidentielle avec sa femme Haziza et leur fils Salem, depuis qu'il a été renversé par un coup d'Etat le 26 juillet.

Mi-septembre, le président déchu avait saisi la Cour de justice de la Cedeao pour obtenir sa libération et le rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays.

"Les décisions de la Cour ne sont susceptibles d'aucun recours", a écrit le collectif d'avocats de Mohamed Bazoum dans un communiqué transmis à l'AFP.

Selon Seydou Diagne, l'un d'entre eux, la Cour a "condamné, pour la première fois, des autorités militaires qui, avec leur coup d'Etat, ont violé les principes de convergence constitutionnelle de la Cedeao".

"C'est la responsabilité de la Cedeao et de ses Etats membres de s'assurer que cette décision de justice soit effectivement appliquée", a ajouté Me Florence Loan, citée dans le document.

Ces décisions, censées s'imposer aux États parties, ne sont toutefois pas toujours appliquées par ceux-ci.

Et la victoire judiciaire du président déchu pourrait s'avérer largement symbolique. Réunie en sommet dimanche, la Cedeao a pris acte du changement de régime, reconnaissant pour la première fois que Mohamed Bazoum a "été effectivement renversé par un coup d'Etat militaire".

Si l'organisation en tire les conséquences logiques, annonçant la suspension du Niger de l'ensemble de ses "organes de décision" jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays, elle a dans la foulée repris langue avec le pouvoir militaire à Niamey.

«Timing» de la transition

Ainsi, le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey, en visite jeudi à Niamey, a affirmé à la télévision nationale nigérienne Télé Sahel avoir "convenu du contenu" et du "timing de la transition" au Niger avec le Premier ministre de ce pays, un civil nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine.

"Nous allons d'ores et déjà présenter aux chefs d'Etats médiateurs et à la Commission de la Cedeao ce contenu (...) convenu ensemble", a-t-il ajouté.

Selon Télé Sahel, M. Dussey reviendra à Niamey en janvier avec son homologue de la Sierra Leone, Timothy Kabba.

Dimanche, lors de son sommet à Abuja, la Cedeao a ouvert la voie à un allègement de ses lourdes sanctions économiques et financières à l'encontre du Niger, le conditionnant à une "transition courte" avant un retour des civils au pouvoir.

Il a aussi été décidé à Abuja qu'un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de la Sierra Leone négocierait avec le régime militaire nigérien les engagements à mettre en œuvre, avant un éventuel assouplissement des sanctions.

En août, le chef du régime militaire, le général Abdourahamane Tiani, avait déclaré que la durée de la transition n'excèderait pas trois ans et serait fixée par "un dialogue national inclusif".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.