Pyxo: l'avenir des emballages durables vers une économie circulaire

Avec un historique de réduction de 132 000 tonnes de déchets d'emballages en France depuis 2021 et un score Net Promoter (NPS; pourcentage de clients qui évaluent leur probabilité de recommander une entreprise, un produit ou un service à un ami ou à un collègue) de 68, PyxoME a prouvé la disponibilité du marché pour son système de réutilisation. (Photo fournie)
Avec un historique de réduction de 132 000 tonnes de déchets d'emballages en France depuis 2021 et un score Net Promoter (NPS; pourcentage de clients qui évaluent leur probabilité de recommander une entreprise, un produit ou un service à un ami ou à un collègue) de 68, PyxoME a prouvé la disponibilité du marché pour son système de réutilisation. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 08 décembre 2023

Pyxo: l'avenir des emballages durables vers une économie circulaire

  • Depuis le 1er janvier 2023, la loi Agec interdit aux établissements de restauration rapide d'utiliser de la vaisselle jetable pour tout ce qui est consommé sur place
  • Pyxo vise à éliminer les déchets issus des contenants à usage unique et de les remplacer par des contenants réutilisables intelligents et connectés

DUBAÏ: Vingt entreprises françaises participent à la COP28, parmi lesquelles Pyxo, une start-up innovante fondée en 2018 par Benjamin Peri et François des Beauvais.

Chaque année, près de 100 millions de tonnes de déchets plastiques polluent notre environnement, une partie importante provenant des emballages de restauration rapide.

Pyxo a pour objectif d'éliminer les déchets issus des contenants à usage unique et de les remplacer par des contenants réutilisables intelligents et connectés.

Les contenants à usage unique finissent dans les décharges ou dans la mer. Afin d’intégrer des contenants réutilisables, Pyxo «a développé une technologie qui permet de tracer les contenants depuis le client, dans le restaurant, au centre de lavage avant d’être redistribués», indique Cédric Lheure, représentant de Pyxo pour le Moyen-Orient.

Ce système gère et surveille le cycle de vie complet des contenants via des QR Codes, de la distribution au lavage, simplifiant l'ensemble du processus pour les entreprises et les consommateurs et faisant de la durabilité un choix accessible.

«Les restaurants se focalisent sur ce qu'ils savent faire en termes de production et de vente, et nous, on fait le reste: la collecte des contenants, la logistique, s'assurer qu'ils ont suffisamment de contenants en stock, entre autres», ajoute M. Lheure.

Ce processus est rendu possible grâce à deux applications: une application pour le restaurateur qui va permettre de gérer le stock de contenants disponible au restaurant et une application dédiée au consommateur.

Avec un historique de réduction de 132 000 tonnes de déchets d'emballages en France depuis 2021 et un score Net Promoter (NPS; pourcentage de clients qui évaluent leur probabilité de recommander une entreprise, un produit ou un service à un ami ou à un collègue) de 68, Pyxo a prouvé la disponibilité du marché pour son système de réutilisation.

L’idée est d’encourager le consommateur à restituer les contenants rapidement, en lui attribuant un système de récompense qu'il pourra utiliser pour bénéficier de réductions sur des achats futurs. «Ce système est appliqué par tous les restaurants faisant partie du réseau, ce qui génère un sentiment d'appartenance à une communauté», explique Cédric Lheure.

«En France, nous obtenons désormais un taux de retour de 98%. Il y a très peu de pertes et ce chiffre concerne nos 2 000 points de vente sur le territoire», souligne M. Lheure.

Avec un historique de réduction de 132 000 tonnes de déchets d'emballages en France depuis 2021 et un score Net Promoter (NPS; pourcentage de clients qui évaluent leur probabilité de recommander une entreprise, un produit ou un service à un ami ou à un collègue) de 68, Pyxo a prouvé la disponibilité du marché pour son système de réutilisation. La mise en œuvre réussie dans plus de 2 000 points de vente, dont des géants de l'industrie comme McDonald's France et Sodexo, témoigne de la marge de progression et de l'efficacité du système.

Pyxo est déployée dans des chaînes de fast-food, où l’offre de contenants réutilisables est une solution à impact immédiat au regard des milliers de transactions enregistrées dans cette branche de la restauration chaque jour.

«Nous opérons désormais à Dubaï et notre objectif est de développer notre activité aux Émirats arabes unis. Nous connaissons déjà des collaborations réussies avec des marques telles que New York Fries, et nous souhaitons également étendre notre activité dans d'autres pays de l'Union européenne (UE)», déclare Cédric Lheure.

Depuis le 1er janvier 2023, la loi Agec interdit aux établissements de restauration rapide servant plus de 20 couverts simultanément d'utiliser de la vaisselle jetable pour tout ce qui est consommé sur place. Ainsi, la vaisselle réutilisable remplace la vaisselle jetable.

Cette loi vise à transformer l'économie en une économie circulaire, antigaspillage, en impliquant le consommateur et en se tournant vers le réutilisable entre autres mesures à l’horizon 2030. Elle constitue un exemple de cadres réglementaires nécessaires pour stimuler l'adoption généralisée de pratiques respectueuses de l'environnement.

«Notre rôle est d’aider les fast-foods dans cette transition. Nous sommes en négociation avec l’UE pour que les 26 autres pays adoptent une loi similaire», précise le représentant de Pyxo pour le Moyen-Orient.

Pyxo travaille également avec des institutions gouvernementales telles que le ministère de la Transition écologique pour accélérer le passage vers la réutilisation.

Des études sont actuellement menées par des ONG scientifiques, dont le Food Packaging Forum, pour analyser l'impact environnemental des différents types d'emballages réutilisables par rapport au recyclage.

«Le recyclage est important, mais pour recycler le plastique, il faut ajouter plus de plastique pour stabiliser le matériel. Vous ne résolvez donc pas le problème. Avec la réutilisation, c'est une boucle fermée et il faut veiller à ce que ces contenants soient utilisés autant de fois que possible pour maximiser le rendement», explique Cédric Lheure.

«Le réutilisable est le système d'emballage de l'avenir», conclut-il.


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.