Les communistes s'enhardissent vers une candidature à la présidentielle

Le secrétaire national Fabien Roussel (Photo, AFP).
Le secrétaire national Fabien Roussel (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 décembre 2020

Les communistes s'enhardissent vers une candidature à la présidentielle

  • Les dirigeants du Parti communiste français, qui fête un siècle d'existence fin décembre, installent dans les esprits une candidature autonome à la présidentielle de 2022
  • Un pari visant à endiguer leur marginalisation, avec l'effet collatéral d'accentuer l'émiettement à gauche

PARIS: Les dirigeants du Parti communiste français, qui fête un siècle d'existence fin décembre, installent dans les esprits une candidature autonome à la présidentielle de 2022. Un pari visant à endiguer leur marginalisation, avec l'effet collatéral d'accentuer l'émiettement à gauche.

Le 18 décembre, le secrétaire national Fabien Roussel a franchi un palier de plus dans son escalade vers une candidature, après deux ralliements à Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017 : « Je pense personnellement qu'il y a besoin d'une candidature communiste à l'élection présidentielle », a déclaré sur France info le secrétaire national, qui a fait adopter au PCF la tenue d'une convention en avril pour en décider, avant un vote des adhérents le 9 mai.

Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'en privé le député du Nord évoquait, avec de plus en plus de certitude, cette candidature communiste, vraisemblablement la sienne. Concernant une candidature commune, « j'ai dit non aux socialistes, à Mélenchon, aux écolos. Je leur demande d'accepter que le PCF retrouve une place dans le paysage », confiait-il récemment.

Et d'ironiser sur le chef de LFI : « Jean-Luc a déclaré il y a quelques semaines sa candidature tout seul, sans nous demander notre avis. Et maintenant il nous dit qu'il faut nous mettre ensemble ! ».

« Nous sommes la force anticapitaliste historique. Il y a un espace à occuper alors qu'on ne l'a pas fait pendant 10 ans », souligne Fabien Roussel.

L'absence d'une candidature PCF aux deux présidentielles précédentes a selon lui précipité le déclin du parti, qui compte de moins en moins de députés, de maires, de présidents de collectivités.

« L'élection présidentielle est ce qui structure notre vie politique. Faire une croix dessus, c'est de fait s'invisibiliser », résume le porte-parole Ian Brossat.

« Notre spécificité, à l'élection présidentielle, sera la défense du monde du travail. Fabien Roussel a déjà fait une trentaine de visites d'usines depuis l'été », ajoute l'élu parisien.

« C'est un peu tendu »

Cette perspective crispe l'ancien partenaire La France insoumise, dont le chef Jean-Luc Mélenchon, depuis déclaré candidat, s'était pourtant rendu en opération séduction à l'université d'été du PCF fin août. Une candidature PCF séparée, « je trouverais ça dommage pour la cause que nous avons en commun, nous partageons 80 à 90% du programme », estime le député Insoumis Eric Coquerel.

Il n'écarte pas que l'attitude du PCF pourrait consister à utiliser une candidature comme un levier tangible pour négocier. Ian Brossat a en tout cas le souvenir cuisant de novembre 2016, « lorsque sans préparation de la présidentielle, on s'est retrouvés à devoir se rallier au candidat Mélenchon sans être dans la position de pouvoir conclure un accord politique ».

Fabien Roussel ne devrait pas être désavoué au Congrès. Il a été porté à la tête du parti précisément sur la promesse d'une candidature autonome en 2022.

Mais celle-ci crée tout de même des remous. Les lignes de fracture du Congrès de novembre 2018, lorsque l'ancien chef Pierre Laurent avait été soutenu par une frange non négligeable du parti, restent vives. Et à travers elles, le débat sur la stratégie à adopter pour faire gagner les idées communistes au 21e siècle.

En témoignent les soutiens à Jean-Luc Mélenchon, en novembre, du maire PCF de La Courneuve Gilles Poux et de la députée et ancienne candidate communiste Marie-Georges Buffet. 

« Plutôt que d'être obnubilés par une candidature de témoignage, nous devrions nous mettre résolument au service du mouvement social », se désole aujourd'hui le Gilles Roux, selon qui « Mélenchon a objectivement le socle le plus large dans la gauche de transformation sociale ».

Une source parlementaire raconte le débat interne : « Il y a des fédérations départementales pour une candidature communiste, d'autres contre. C'est un peu tendu. Déjà que c'est pas facile à gauche... »

La trajectoire de Fabien Roussel vient pour l'instant compléter à gauche un paysage morcelé à l'approche de 2022, avec sa préparation dans des couloirs distincts par les écologistes et les socialistes et un Jean-Luc Mélenchon d'ores et déjà candidat.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.