Thomas, enterré dans la Drôme, après des funérailles émouvantes

Des personnes se rassemblent à Romans-sur-Isere, dans le sud-est de la France, le 22 novembre 2023, lors d'une "Marche Blanche" en hommage à Thomas, un adolescent décédé le 19 novembre 2023 à Crépol après avoir été blessé à l'arme blanche lors d'un bal dans ce petit village de la Drôme. (Photo Olivier Chassignole AFP)
Des personnes se rassemblent à Romans-sur-Isere, dans le sud-est de la France, le 22 novembre 2023, lors d'une "Marche Blanche" en hommage à Thomas, un adolescent décédé le 19 novembre 2023 à Crépol après avoir été blessé à l'arme blanche lors d'un bal dans ce petit village de la Drôme. (Photo Olivier Chassignole AFP)
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Publié le Samedi 25 novembre 2023

Thomas, enterré dans la Drôme, après des funérailles émouvantes

  • Dénonçant «une bande de jeunes», pour certains dotés d'un casier, «qui se croient en toute impunité fondés à aller mener leur guerre dans un village», le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a souhaité des «condamnations très lourdes»
  • L'émotion était vive à Saint-Donat-sur-l'Herbasse, où environ 2.000 personnes ont assisté aux funérailles de Thomas, mort dimanche à 16 ans des suites de coups de couteau reçus devant la salle des fêtes du village voisin de Crépol

SAINT-DONAT-SUR-L'HERBASSE, France : Après des funérailles émouvantes et avant des hommages ce week-end sur les terrains de rugby, le jeune Thomas, poignardé à la sortie d'un bal de village, a été enterré vendredi dans la Drôme, où neuf personnes restaient en garde à vue.

Ces jeunes, dont trois mineurs âgés de 16 à 18 ans, seront remis en liberté ou présentés à un juge en vue de leur mise en examen au plus tard samedi après-midi, 96 heures après leur interpellation.

Dénonçant «une bande de jeunes», pour certains dotés d'un casier, «qui se croient en toute impunité fondés à aller mener leur guerre dans un village», le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a souhaité des «condamnations très lourdes».

«Il faut juste les punir et il faut que le message soit envoyé très fortement à tout le monde», a-t-il ajouté vendredi, lors d'un échange avec des lecteurs du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

L'émotion était vive également à Saint-Donat-sur-l'Herbasse, où environ 2.000 personnes ont assisté aux funérailles de Thomas, mort dimanche à 16 ans des suites de coups de couteau reçus devant la salle des fêtes du village voisin de Crépol.

«Thomas était un brave garçon, réservé, bien élevé et serviable» qui «croquait la vie à pleines dents», aimait «le ski, le rugby et la pêche», a dit son grand-père au début de la célébration retransmise par haut-parleurs sur le parvis bondé de l'église trop petite.

«Une bande de loubards qui avaient un couteau à la place du coeur lui ont enlevé la vie» plongeant la famille «dans une tristesse indescriptible», s'est-il étranglé, en disant attendre lui aussi que «ces jeunes, des sauvages» soient «châtiés».

«Nous te promettons de profiter de la vie comme tu aurais voulu le faire», a déclaré un des amis de l'adolescent lors de la cérémonie, se remémorant «les journées piscine» chez Thomas, «les vacances à la mer» et les «sorties moto».

- «Respect et solidarité» -

Sur le parvis, Francine Gabriel, 63 ans, amie d'une des tantes de Thomas, dit son incompréhension face au drame. «Pourquoi tant de haine? Il faudrait que ça cesse, que ça ne se reproduise pas».

Pierre Bard, 56 ans, un habitant de la région, confie ressentir de la tristesse mais aussi «beaucoup de haine».

La foule s'est dispersée au départ du corbillard. L'adolescent a été inhumé dans l'intimité familiale.

Ce week-end, un dernier hommage lui sera rendu sur les terrains de rugby. Une minute de silence sera observée lors des matches «reflétant notre profond respect et notre solidarité», a indiqué la fédération de rugby sur son site, en adressant «sa sincère compassion» aux proches du jeune capitaine de l'équipe junior du RC Romans-Péage.

Thomas a reçu un coup de couteau mortel dans la nuit de samedi à dimanche devant la salle des fêtes de Crépol, où se tenait un «bal de l'hiver» avec près de 400 personnes.

Après minuit, un groupe d'une dizaine de personnes a tenté de s'y introduire. L'une d'elle a blessé au couteau un vigile qui tentait de les bloquer. Des participants sont intervenus et s'en est suivie une «rixe» généralisée, selon les mots du procureur Laurent de Caigny.

Neuf personnes, dont sept interpellées à Toulouse, ont été placées en garde à vue mardi dans le cadre de l'enquête pour «meurtre» et «tentatives de meurtres en bande organisée» ouverte par le parquet de Valence, dont un jeune de 20 ans «formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel», selon le parquet.

Les investigations se poursuivent pour identifier et interpeller d'autres suspects.

Depuis le drame, l'extrême droite et une partie de la droite ont abondamment commenté la mort de Thomas, qui illustre à leurs yeux l'arrivée de l'insécurité dans les zones rurales. Vendredi, des militants de l'ultradroite ont fait circuler sur les réseaux sociaux une photo avec un nom, correspondant selon eux à celui du meurtrier présumé.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.