PARIS: Les députés PS ont présenté mardi leur contre-budget "contre la vie chère", une démarche menée sans le reste de la coalition de gauche Nupes après les déchirements avec LFI sur la situation au Proche-Orient.
Ce contre-budget se "concentre sur un certain nombre d'urgences", comme se "loger, se soigner", l'éducation, l'écologie et le pouvoir d'achat, a indiqué le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud, lors d'un point presse à l'Assemblée nationale.
Avec le recours au 49.3, "la Première ministre ne s'embarrasse plus de débat parlementaire sur le budget, le gouvernement ne rend pas de comptes. Mais en plus de cela, il se dispense d'écouter les propositions alternatives", a critiqué l'élu des Landes.
En matière d'éducation, la députée Fatiha Keloua Hachi a plaidé pour un dispositif de limitation du nombre d'élèves à 19 par classe à l'école élémentaire et à 24 au collège, une mesure chiffrée à un milliard d'euros.
Pour le pouvoir d'achat, les socialistes veulent revaloriser le Smic à 1 600 euros net (2 milliards), augmenter de 5% tous les fonctionnaires (10 milliards), et de 7,5% les minima sociaux (3 milliards).
Côté santé, le groupe PS réclame un "plan de reconstruction" de l'hôpital public à hauteur de 3,9 milliards d'euros.
Dans le volet écologie, les députés socialistes veulent une rénovation énergétique "efficace" de 125 000 logements supplémentaires (2,2 milliards d'euros) et un abonnement pour tous les voyages de train hors TGV à 48 euros par mois sur le modèle allemand (3 milliards).
Pour financer leur plan, les élus PS réclament notamment la taxation des "superprofits" des grandes entreprises (6,4 milliards d'euros) ou l'annulation de la baisse des impôts de production (15 milliards). Ils veulent aussi rétablir l'impôt sur la fortune.
La coalition de la Nupes entendait au départ présenter un contre-budget commun, mais le PS s'est retiré de cette démarche, après les déchirements de la gauche sur la situation au Proche-Orient en raison du refus de Jean-Luc Mélenchon et de son cercle rapproché de qualifier le Hamas de "terroriste".
En matière budgétaire, LFI reproche par ailleurs au PS de ne pas demander explicitement la retraite à 60 ans.
"Notre proposition dans notre contre-budget, c'est l'abrogation de la réforme des retraites à 64 ans" pour un "retour" de l'âge légal à 62 ans, dit Jérôme Guedj (PS), mais "notre horizon, c'est le retour à 60 ans en commençant par les carrières hachées, les métiers pénibles", assure-t-il.