BRUXELLES, Belgique : Le président français Emmanuel Macron a indiqué vendredi qu'il n'entendait pas «juger» la rencontre entre le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président russe Vladimir Poutine, mais souligné que cela ne devrait pas «affaiblir» l'Union européenne dans son soutien à l'Ukraine.
«On n'a absolument pas à interdire à un chef d'Etat ou de gouvernement de voir tel ou tel autre dirigeant», a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.
«Cela ne me choque pas», a-t-il ajouté, évoquant la rencontre, mi-octobre en Chine, entre M. Orban et M. Poutine devenu un paria aux yeux des Occidentaux depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022.
«Ce que je demande (...) c'est que, dans la situation où nous sommes vis-à-vis de la Russie, on n'utilise pas ces contacts bilatéraux pour négocier des choses (...) qui viendraient affaiblir l'unité qui est la nôtre», a-t-il ajouté.
Lors de son arrivée à Bruxelles jeudi, le Premier ministre hongrois a revendiqué haut et fort ce tête-à-tête qui a fait grincer des dents au sein de l'UE.
«Nous maintenons ouvertes toutes les lignes de communication avec les Russes. Sinon, il n'y aura aucune chance de paix», a-t-il lancé. «Il s'agit d'une stratégie, nous en sommes fiers», a-t-il insisté.
Le président français a lui mis en garde contre les comparaisons entre l'UE et la Russie. «Très souvent dans les discours de Viktor Orban ou d'autres, la comparaison est faite entre Bruxelles et Moscou. Il y a une différence fondamentale: c'est que l'Union européenne n'a pas envahi la Hongrie; la Hongrie a décidé souverainement de rejoindre notre Europe», a-t-il expliqué.
«Le peuple hongrois vit beaucoup mieux depuis qu'il a rejoint notre Europe, mais c'est un choix souverain (...) Si on confond un choix souverain avec un acte de domination militaire, alors c'est la confusion des esprits, et c'est grave», a-t-il conclu.
La Hongrie a approuvé toutes les sanctions décidées par l'UE pour punir la Russie de son invasion de l'Ukraine, mais M. Orban s'est efforcé d'en adoucir certaines, a obtenu des dérogations et adopté une posture conciliante à l'égard de la Russie, qui reste une source-clé pour ses besoins énergétiques.