LONDRES: Les autorités iraniennes ont considérablement multiplié les menaces à l'encontre des journalistes associés à la BBC, rapporte The Guardian ce lundi.
Les journalistes de la BBC Persian, basée à Londres, ont reçu des messages offensants.
Le harcèlement a également pris la forme d'intimidations physiques et de menaces alarmantes d'agression sexuelle.
Il y a eu «une nette augmentation du harcèlement lors de la couverture par BBC News Persian des manifestations contre la mort en détention de Mahsa Amini en 2022», a déclaré Caoilfhionn Gallagher KC, l'avocat principal de BBC News Persian.
Le calvaire dure depuis plus de dix ans, les autorités iraniennes ciblant désormais non seulement les journalistes de BBC Persian basés à Londres mais aussi leurs proches en Iran.
The Guardian rapporte que les membres du personnel vivent dans une «peur constante» et qu'ils sont soutenus par des thérapeutes et des spécialistes du stress post-traumatique.
L'Iran, qui se classe au deuxième rang mondial en termes de nombre de journalistes emprisonnés par habitant, a commencé à harceler le personnel de la BBC Persian en 2009, lors de manifestations de masse déclenchées par une élection présidentielle contestée.
Des enquêtes ultérieures menées en 2017 ont qualifié le reportage de menace pour la «sécurité nationale» de l'Iran.
Menaces iraniennes
En octobre 2022, les autorités ont pris une autre mesure alarmante en ajoutant la BBC à une liste d'organisations et d'individus accusés de s'être engagés dans des «actions délibérées de soutien au terrorisme, d'incitation à la violence et de violations des droits de l'homme».
Cette mesure s'est traduite par de sévères restrictions financières visant 152 employés actuels et anciens de la BBC Persian, dont on a gelé les avoirs en Iran et auxquels on a interdit les transactions immobilières ainsi qu’à leurs familles.
Les menaces et pressions continues ont contraint les journalistes de BBC Persian à prendre des décisions difficiles, qui ont conduit certains à quitter leur poste et d'autres à travailler sans caméra ou sous des pseudonymes.
En outre, le personnel d'un autre organe d'information en farsi basé à Londres, Iran International, a également fait l'objet de menaces et d'intimidations de la part des autorités iraniennes en raison de ses reportages sur les soulèvements de l'année dernière, à la suite de la mort d'Amini.
Au début du mois de septembre, la chaîne a repris ses activités dans un nouveau studio hautement sécurisé situé dans le nord de Londres, après une période de fermeture depuis février en raison de menaces présumées de la part du gouvernement iranien.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com