Au Pérou, haut lieu de la gastronomie mondiale, les soupes populaires fleurissent

Une femme repart avec son déjeuner d’une soupe populaire du district de Villa Maria del Triunfo, dans la banlieue sud de Lima, le 21 septembre 2023. (Photo par Ernesto Benavides AFP)
Une femme repart avec son déjeuner d’une soupe populaire du district de Villa Maria del Triunfo, dans la banlieue sud de Lima, le 21 septembre 2023. (Photo par Ernesto Benavides AFP)
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Publié le Samedi 30 septembre 2023

Au Pérou, haut lieu de la gastronomie mondiale, les soupes populaires fleurissent

  • «C'est une tragédie d'avoir une telle richesse gastronomique et de ne pas pouvoir accéder à la nourriture que le sol péruvien fournit», estime la représentante de la FAO au Pérou
  • Selon le rapport de la FAO, sur les 33 millions d'habitants que compte le pays, 16,6 millions sont en situation d'insécurité alimentaire modérée ou grave, soit deux fois plus qu'en 2019.

LIMA, Pérou : Son fils d'un an sur le dos, Ana Cristina Sucño attend avec deux bols en plastique les nouilles aux abats de volaille distribués lors d'une soupe populaire dans un bidonville de Lima. Il est midi et ce sera leur seul repas de la journée.

Les pattes et os de poulet sont devenus la principale alternative alimentaire de nombreux Péruviens, dans un pays considéré par l'Organisation des Nationes unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) comme le plus touché par l'insécurité alimentaire en Amérique du Sud, selon un rapport de 2022.

Le repas coûte 0,37 centime d'euro, dans une ville où les délices des chefs Gaston Acurio ou Virgilio Martinez, dont l'établissement, le «Central», a été sacré en juin «meilleur restaurant au monde» 2023, peuvent coûter jusqu'à 330 dollars par convive.

Le restaurant a été récompensé pour sa cuisine célébrant «la diversité des ingrédients» ainsi que «l'histoire et les traditions» du Pérou.

«C'est une tragédie d'avoir une telle richesse gastronomique et de ne pas pouvoir accéder à la nourriture que le sol péruvien fournit», estime la représentante de la FAO au Pérou, Mariana Escobar.

«Manger de la viande est un luxe, je n'en achète pas», assure Ana Cristina Sucño, 23 ans, en faisant la queue pour recevoir son plat de nouilles.

La soupe populaire est située au sommet d'une colline dans le quartier populaire de Villa Maria del Triunfo, qui compte quelque 459.000 habitants.

- Malnutrition -

Avec la pandémie, la pauvreté dans le pays s'est aggravée et les soupes populaires ont fleuri. Rien qu'à Lima, il en existe quelque 2.500, fournissant de la nourriture à environ 250.000 familles depuis 2020.

«Nos enfants ne sont pas nourris. On n'achète pas la nourriture en grande quantité, on n'en a pas les moyens», déplore Rosa Huachaca, 39 ans, mère de trois enfants de trois mois, cinq ans et 18 ans.

Née dans la région andine d'Apurimac, Rosa Huachaca assure que les enfants et les femmes enceintes du quartier souffrent de malnutrition et d'anémie en raison d'une faible consommation de fer et de protéines telles que la viande.

La soupe populaire Corazon de Jesus, où Ana Cristina Sucño se rend, est installée dans une baraque en bois au toit de tôle. Elle fournit 90 rations par jour à 23 familles.

Chaque matin, deux femmes allument un feu sur lequel elles placent une marmite noircie par la suie contenant des oignons, des abats de volaille et des nouilles.

«Les perspectives sont très complexes, sombres, dans un pays dont l'économie ralentit et dont la croissance sera faible cette année», avance Mariana Escobar.

Selon le rapport de la FAO, sur les 33 millions d'habitants que compte le pays, 16,6 millions sont en situation d'insécurité alimentaire modérée ou grave, soit deux fois plus qu'en 2019.

La pauvreté est passée de 20% en 2019 à 27,5% en 2022, selon l'Institut national des statistiques (INEI), qui évalue le nombre de pauvres dans le pays à 9,18 millions.

La FAO mesure l'insécurité alimentaire sur une échelle allant de légère à sévère, en utilisant des variables telles que le manque de revenus pour se procurer de la nourriture, le fait de ne pas avoir accès à trois repas par jour, la sous-alimentation, l'anémie, l'obésité ou le surpoids, entre autres facteurs.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.