Mali: La junte reporte à nouveau la présidentielle et le retour des civils au pouvoir

Les dates initialement retenues du 4 et du 18 février 2024 pour les deux tours de la présidentielle «connaîtront un léger report pour des raisons techniques», a dit le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga (Photo, ORTM/AFP).
Les dates initialement retenues du 4 et du 18 février 2024 pour les deux tours de la présidentielle «connaîtront un léger report pour des raisons techniques», a dit le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga (Photo, ORTM/AFP).
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Publié le Mardi 26 septembre 2023

Mali: La junte reporte à nouveau la présidentielle et le retour des civils au pouvoir

  • La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a annoncé lundi le report de la présidentielle prévue en février 2024
  • Le gouvernement renonce par ailleurs à organiser des législatives prévues à l'origine fin 2023

BAMAKO: La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a annoncé lundi le report de la présidentielle prévue en février 2024, différant à nouveau le retour des civils à la tête de ce pays en proie au djihadisme et à une crise multidimensionnelle profonde.

Il s'agit d'un nouvel ajournement de la part des colonels par rapport aux engagements pris sous la pression de la communauté des pays ouest-africains Cédéao.

Les dates initialement retenues du 4 et du 18 février 2024 pour les deux tours de la présidentielle "connaîtront un léger report pour des raisons techniques", a dit le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, dans une déclaration lue à Bamako. De nouvelles dates seront communiquées "ultérieurement", a-t-il dit.

Le gouvernement renonce par ailleurs à organiser des législatives prévues à l'origine fin 2023. Il dit laisser aux futures autorités le soin d'établir un nouveau calendrier.

Les autorités invoquent des facteurs liés à l'adoption en 2023 d'une nouvelle Constitution et à la révision des listes électorales, mais aussi un litige avec une société française, Idemia, impliquée selon elles dans le processus au niveau du recensement.

Dans une réaction transmise à l'AFP lundi soir, Idemia assure pour sa part qu'il n'existe "pas de litige en cours" avec les autorités maliennes et qu'il n'y a "plus de cadre contractuel en vigueur" entre le groupe et le ministère malien de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, "en raison du non-paiement des factures".

Auteurs de coups d'Etat successifs en août 2020 et mai 2021, les militaires s'étaient d'abord engagés à céder la place à des civils élus après des élections présidentielle et législatives programmées en février 2022.

Mais la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait fait savoir fin 2021 être dans l'incapacité de respecter le calendrier convenu avec la Cédéao. Elle avait même envisagé de rester jusqu'à cinq années supplémentaires.

La Cédéao avait alors infligé début 2022 de lourdes sanctions commerciales et financières qui avaient durement éprouvé le Mali, pays pauvre et enclavé. Elle les avait levées le mois de juillet suivant quand les colonels avaient consenti à partir en mars 2024, et annoncé un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024.

Le report de la présidentielle est un défi supplémentaire vis-à-vis de la Cédéao. L'organisation de 15 pays membres, qui proclame un principe de "tolérance zéro" pour les coups d'Etat, est confrontée depuis le premier putsch à Bamako à une succession de coups de force, au Burkina Faso et au Niger voisins du Mali et gagnés par l'expansion djihadiste, mais aussi en Guinée.

Au Mali, au Burkina, en Guinée, les militaires se sont engagés sous la pression ouest-africaine à repasser les commandes à des civils élus à l'issue de périodes dites de "transition" de 24 mois ou plus, au cours desquelles ils mèneraient les réformes rendues indispensables à leurs yeux par la situation de leurs pays.

Au Niger, dernier pays secoué par un putsch en juillet 2023, le régime a promis une transition de trois ans maximum, sans évoquer clairement de date pour d’éventuelles élections.

Organisations internationales «neutralisées»

La Cédéao a pris de sévères mesures de rétorsion pour forcer les militaires nigériens à rétablir le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions, et a même brandi la menace d'une intervention militaire.

Presque deux mois après, cette menace est pour l'instant restée lettre morte.

La Cédéao n'a pas réagi publiquement au report de la présidentielle malienne.

Le président sénégalais Macky Sall, dont le pays est membre de la Cédéao, reconnaissait dans un entretien la semaine passée que les "transitions" supposées limitées avaient tendance à devenir "illimitées". Avec la propagation djihadiste et le contexte international, "nos organisations sont neutralisées comme l'ONU est neutralisée sur les grandes crises", admettait-il.

Dans un discours devant l'assemblée générale des Nations unies samedi, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop attaquait "ces organisations (qui) se transforment ainsi en instruments de perpétuation et d'imposition d'un ordre néocolonial et hégémonique", dans une claire référence à la Cédéao.

La présidentielle malienne est différée alors que le pays reste en butte à la violence au centre et à l'est, et fait face dans le nord à une reprise des hostilités par les groupes séparatistes et une intensification des activités djihadistes.

Le communiqué du gouvernement ne fait pas référence à ces derniers développements sécuritaires.

La junte a poussé la force antidjihadiste française vers la sortie en 2022 et la mission de l'ONU en 2023. Elle s'est tournée politiquement et militairement vers la Russie. Elle fait du rétablissement de la souveraineté sur la totalité du territoire l'un de ses mantras. Elle assure inverser la tendance sécuritaire.

Un récent rapport publié par l'ONG Acled, qui répertorie les victimes des conflits dans le monde, dit au contraire que les violences contre les civils, imputables aux groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation Etat islamique, mais aussi aux forces armées maliennes et à leurs alliés du groupe paramilitaire russe Wagner, ont augmenté de 38% cette année.


TikTok annonce sa fermeture dimanche aux États-Unis, suite à la décision de la Cour suprême

Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
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  • TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre
  • La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

WASHINGTON : « TikTok sera contraint de fermer le 19 janvier, soit dimanche, a annoncé la populaire application sur X vendredi soir, à moins que le gouvernement de Joe Biden ne garantisse la non-application de la loi qui interdit la plateforme aux États-Unis à moins que son propriétaire chinois n'accepte de la vendre.

TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre, scellant le sort du réseau social dans le pays, sauf intervention de dernière minute.

« Il ne fait pas de doute que, pour plus de 170 millions d'Américains, TikTok offre un important mode d'expression, d'interaction et d'appartenance à une communauté », ont estimé les neuf hauts magistrats, unanimes.

« Mais le Congrès a établi que sa cession était nécessaire pour répondre à ses inquiétudes légitimes en matière de sécurité nationale », ont-ils observé.

La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

La loi impose théoriquement aux fournisseurs d'accès à Internet et aux boutiques d'applications de bloquer les téléchargements et les mises à jour à partir de minuit dans la nuit de samedi à dimanche. Les principales d'entre elles, contactées par l'AFP, n'ont pas répondu.

Selon une déclaration de la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, « l'application de la loi (devait) revenir au prochain gouvernement, qui prendra ses fonctions lundi ».

- « Besoin de temps » -

Le ministère américain de la Justice a de son côté fait savoir vendredi que l'application de la loi allait s'étaler dans le temps, ce qui pose la question de ses effets à très court terme.

« Les déclarations publiées aujourd'hui par la Maison Blanche et le département de la Justice n'ont pas apporté la clarté et l'assurance nécessaires aux fournisseurs de services qui font partie intégrante du maintien de la disponibilité de TikTok pour plus de 170 millions d'Américains », a indiqué TikTok, avant d'avertir que l'application serait certainement contrainte d'afficher un écran noir dimanche.

Donald Trump s'est, à plusieurs reprises, dit favorable à ce que l'application soit préservée aux États-Unis, et avait même plaidé en ce sens auprès de la Cour suprême, en vain.

Vendredi, il a souligné que la décision de la Cour devait être « respectée », mais dit avoir « besoin de temps » pour statuer sur le sort du réseau social, promettant une décision « dans un avenir assez proche ».

Celui qui doit prendre ses fonctions lundi à midi a évoqué le sort de TikTok lors d'une conversation téléphonique avec le président chinois, Xi Jinping, vendredi.

Signe de l'ouverture de Donald Trump vis-à-vis du réseau social préféré des jeunes, le PDG de TikTok, Shou Chew, a été invité à la cérémonie d'investiture en tant qu'invité d'honneur.

« Je tiens à remercier le président Trump pour son engagement à travailler avec nous afin de trouver une solution qui permette à TikTok de rester disponible aux États-Unis », a déclaré Shou Chew dans une vidéo postée sur la plateforme vendredi.

« Nous allons mettre en place des mesures pour empêcher que TikTok n'éteigne la lumière » aux États-Unis, a assuré jeudi sur la chaîne Fox News Mike Waltz, élu républicain à la Chambre des représentants et nommé conseiller à la Sécurité nationale par Donald Trump.

- « Victoire » -

Adoptée en avril 2024 par les élus américains, cette loi vise à empêcher les autorités chinoises d'accéder aux données des utilisateurs du réseau social aux États-Unis ou de tenter de manipuler l'opinion américaine.

ByteDance a jusqu'ici systématiquement refusé de céder TikTok, même si plusieurs investisseurs américains, en premier lieu l'homme d'affaires Frank McCourt, se sont positionnés, prêts à mettre 20 milliards de dollars sur la table.

« Les créateurs de contenu présents sur TikTok se préparent à une possible interdiction, dans un contexte de grande incertitude », explique Courtney Spritzer, la patronne de l'agence de marketing numérique Socialfly, spécialisée dans les réseaux sociaux.

Quant aux annonceurs, « certains parient sur une extinction de la plateforme, tandis que d'autres sont plus optimistes et pensent qu'elle continuera après dimanche », a-t-elle ajouté.

La perspective d'une disparition potentielle de TikTok a suscité l'agitation sur Internet, les trois applications les plus téléchargées sur l'App Store d'Apple étant trois plateformes vidéo : la chinoise Xiaohongshu, Lemon8, une autre filiale de ByteDance, et l'application américaine Clapper. TikTok figurait lui-même dans le top 10.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.