Xavier Niel se renforce dans Le Monde en rachètant les parts du Tchèque Kretinsky

L'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky pose lors d'une séance photo à Paris le 22 janvier 2020 (Photo, AFP).
L'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky pose lors d'une séance photo à Paris le 22 janvier 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 septembre 2023

Xavier Niel se renforce dans Le Monde en rachètant les parts du Tchèque Kretinsky

  • Le montant de cette opération n'a pas été communiqué
  • Xavier Niel et Daniel Kretinsky font partie des milliardaires de plus en plus présents au capital des grands médias français

PARIS: Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a annoncé samedi sortir du capital du groupe Le Monde en revendant ses parts à un autre milliardaire présent au capital du groupe de médias, le Français Xavier Niel.

Daniel Kretinsky, qui a multiplié ces dernières années les investissements dans de grands médias, précise qu'il "continuera à soutenir des titres français et à garantir leur indépendance en tant qu’actionnaire" par exemple chez Elle, Marianne ou la revue Franc-Tireur, "ou en tant que prêteur" pour le quotidien Libération.

"A l’heure de grands changements capitalistiques dans la presse française, nous souhaitons apporter les moyens nécessaires aux titres qui en ont besoin et que nous soutenons dans leurs projets de développement, tout en respectant absolument et pleinement leur liberté éditoriale", poursuit le groupe de Daniel Kretinsky (IMI) dans un communiqué.

Le montant de cette opération n'a pas été communiqué.

Du son côté, la holding de Xavier Niel (NJJ) a précisé que l'opération s'était faite après accord du "pôle d'indépendance du Monde", la structure minoritaire qui s'assure de son indépendance et a approuvé l'opération à l'unanimité.

De plus en plus présent 

Les parts seront ensuite transférées au Fonds pour l’indépendance de la presse, structure créée en 2021 par Xavier Niel, qui rend statutairement incessible le capital versé au média.

"Au terme de ces mouvements, les deux premiers actionnaires de la Société Éditrice du Monde seront d’une part le Fonds pour l’indépendance de la presse (...) et d’autre part le Pôle d’Indépendance qui regroupe les sociétés de rédacteurs, les sociétés de personnels et la société des lecteurs du Monde", précise la holding de Xavier Niel dans un communiqué.

Xavier Niel et Daniel Kretinsky font partie des milliardaires de plus en plus présents au capital des grands médias français.

Médias, distribution et industrie: les investissements variés du milliardaire Kretinsky

Le milliardaire tchèque de 48 ans Daniel Kretinsky multiplie les acquisitions, s'est fait connaître en France en 2018 grâce à son entrée fracassante au capital de grands médias.

Mais le magnat, dont la fortune s'élève à 8,6 milliards d'euros, selon Forbes, a également investi dans la distribution ou l'industrie, en France et dans d'autres pays.

Médias et édition

Déjà à la tête d'un petit empire médiatique dans son pays et d'un puissant groupe énergétique, mais inconnu en France, le magnat tchèque arrive sur le marché français avec fracas en 2018 en rachetant au groupe Lagardère Active plusieurs grandes publications, ainsi que ses stations de radio d'Europe de l'Est.

CMI France, filiale de Czech Media Invest (CMI), devient alors le propriétaire de titres comme Elle, Télé 7 Jours, France Dimanche, Ici Paris et Public (actuellement en cours de cession). Il prend également le contrôle de l'hebdomadaire Marianne.

Poursuivant sur sa lancée, l'homme d'affaires, qui a effectué une partie de ses études à l'université de Dijon, entre au capital du groupe Le Monde fin 2018. Il prend 49% des parts du banquier Matthieu Pigasse dans Le Monde libre (LML), société qui contrôle le journal, soulevant des inquiétudes parmi les salariés.

En septembre 2023, il annonce quitter l'actionnariat du groupe et céder toutes ses parts à Xavier Niel, pour se concentrer sur d'autres médias "qui en ont besoin".

Par ailleurs, Daniel Kretinsky a dit posséder, via sa société luxembourgeoise Vesa Equity Investment, 5,05% du capital et des droits de vote du groupe TF1.

En octobre 2022, CMI France a acquis le magazine trimestriel Usbek & Rica. Deux mois plus tard, le groupe de Daniel Kretinsky a indiqué entrer au capital du studio de podcasts Louis Media à hauteur de 47%.

Daniel Kretinsky a également annoncé le 12 juin l'acquisition de 45% du média vidéo Loopsider via CMI France.

L'entrepreneur tchèque devrait enrichir ce portefeuille avec l'acquisition de 100% du groupe d'édition Editis, un accord ayant été conclu en juin avec le géant français des médias Vivendi.

En septembre 2022, l'homme d'affaires a par ailleurs volé au secours du quotidien Libération, le renflouant à hauteur de 15 millions d'euros, sans pour autant en devenir actionnaire.

Distribution

Le milliardaire tchèque est entré au capital du groupe Casino en 2019, estimant à l'époque que le distributeur était "le mieux positionné sur le marché français et l'un des leaders européens le mieux à même de répondre aux profondes transformations du secteur".

Mi-juillet, Daniel Kretinsky, déjà deuxième actionnaire, a proposé au distributeur une offre de reprise conjointe avec l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor. Le plan prévoit l'injection de 1,2 milliard d'euros d'argent frais.

Un accord de principe a été conclu entre Casino et ses créanciers-clés fin juillet.

En outre, le 22 mars dernier, Daniel Kretinsky est devenu le premier actionnaire du groupe de distribution français Fnac Darty.

Le milliardaire détient également plus de 40% des droits de vote dans le capital du distributeur allemand Metro. Il est aussi présent au capital du groupe de courrier et logistique britannique Royal Mail.

Enfin, il possède une participation dans le géant britannique des supermarchés Sainsbury's.

Services et industrie

Daniel Kretinsky va acquérir la branche historique et lourdement endettée du groupe informatique français Atos. L'une des sociétés du milliardaire investira également près de 220 millions d'euros pour entrer au capital d'Eviden, aux activités secret défense.

Une décision vivement critiquée par plusieurs actionnaires minoritaires ainsi que des élus français.

L'homme d'affaires, qui détient l'énergéticien tchèque EPH et sa filiale GazelEnergie, avait racheté en 2019 les activités françaises du groupe d'énergie allemand Uniper, parmi lesquelles figuraient deux centrales à charbon: celle de Gardanne (Bouches-du-Rhône), transformée en centrale biomasse et mise en route en février, et celle de Saint-Avold (Moselle).

EPH, qui détient aussi deux centrales à gaz aux Pays-Bas, avait annoncé en juin 2022 être devenue la première entreprise tchèque en termes de chiffre d'affaires, devant le constructeur automobile Skoda.

Daniel Kretinsky était entré au capital du groupe Le Monde fin 2018, en prenant 49% des parts du banquier Matthieu Pigasse dans l'une des structures qui contrôlait le journal, et soulevant des inquiétudes parmi les salariés. Il a par ailleurs multiplié les investissements dans l'industrie ou la distribution.

Xavier Niel, lui, est l'une des très grandes fortunes françaises les plus présentes dans les médias: outre le groupe Le Monde, il est actionnaire de Nice-Matin, France-Antilles ou de Paris-Turf.

Il a aussi financé la création du média économique d'investigation en ligne "L'Informé".


AIE: les investissements dans les technologies énergétiques propres accélèrent la croissance économique mondiale

Les investissements dans les énergies propres représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023. (Shutterstock)
Les investissements dans les énergies propres représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023. (Shutterstock)
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  • Le rapport évoque la vitalité de la recherche et du développement pour accroître la croissance de la production d’énergies propres au niveau mondial
  • Selon l’AIE, plusieurs facteurs, dont la taille du marché intérieur, la disponibilité de travailleurs qualifiés et l’état de préparation des infrastructures, sont des éléments cruciaux qui influencent la décision des entreprises d’investir dans le secteur

RIYAD: L’essor des investissements dans les technologies énergétiques propres renforce l’économie mondiale en créant de nouvelles opportunités industrielles et de nouveaux emplois, indique un rapport.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements mondiaux dans la fabrication de cinq technologies énergétiques propres – les panneaux solaires photovoltaïques, les éoliennes, les batteries, les électrolyseurs et les pompes à chaleur – ont grimpé de 70% en glissement annuel en 2023, atteignant 200 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro).

L’AIE ajoute que les investissements dans la fabrication de technologies propres se multiplient et commencent à être pris en compte dans les données macroéconomiques plus générales.

D’après le rapport, ces investissements représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023.

«Concernant la croissance, la contribution est encore plus marquée: en 2023, la fabrication de technologies propres représentait à elle seule environ 4% de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) mondial et près de 10% de la croissance de l’investissement mondial», précise l’AIE. 

 

Le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque atteint ses objectifs pour 2030

L’analyse révèle que les investissements dans la fabrication de panneaux solaires photovoltaïques ont plus que doublé l’année dernière pour atteindre 80 milliards de dollars, tandis que le financement de la production de batteries a augmenté d’environ 60% pour atteindre 100 milliards de dollars.

En raison de l’explosion des investissements, la capacité de production de modules solaires photovoltaïques est aujourd’hui déjà conforme à ce qui sera nécessaire en 2030 selon le scénario «zéro émission nette» de l’AIE.

De même, pour les cellules de batteries, si l’on tient compte des projets annoncés, la capacité de production est à 90% en mesure de répondre à l’objectif «zéro émission nette» d’ici à la fin de la décennie, souligne le rapport.

«La production record de panneaux solaires photovoltaïques et de batteries stimule la transition vers les énergies propres. Par ailleurs, les investissements importants dans les nouvelles installations et dans les agrandissements d’usines devraient donner un nouvel élan à cette transition dans les années à venir», estime Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. 

«Bien que des investissements plus importants soient encore nécessaires pour certaines technologies, et que la production d’énergies propres pourrait être plus largement répandue dans le monde, la direction à suivre est claire», ajoute-t-il.

«Les décideurs politiques ont la possibilité de concevoir des stratégies industrielles axées sur la transition vers les énergies propres.»

L’AIE indique également qu’environ 40% des investissements dans la production d’énergies propres en 2023 concernaient des installations qui devraient entrer en service en 2024. Pour les batteries, cette proportion s’élève à 70%.

 

La fabrication de batteries en plein essor

 

La fabrication de batteries a connu une année record en 2023, avec une production totale de plus de 800 gigawattheures (GWh), soit une hausse de 45% par rapport à 2022.

Le rapport révèle que la capacité de production de batteries a également augmenté, avec près de 780 GWh de capacité de production de cellules ajoutés en 2023, soit environ un quart de plus que l’année précédente.

«Au niveau mondial, la capacité de fabrication de batteries pourrait dépasser 9 térawattheures d’ici à 2030 si tous les projets se concrétisent», ajoute le rapport de l’AIE. 

De même, les nouvelles capacités de production des éoliennes et des électrolyseurs ont connu une croissance plus rapide en 2023.

Selon l’agence, la capacité éolienne existante pourrait couvrir près de 50% des besoins en 2030, tandis que les projets annoncés pourraient en couvrir 12% supplémentaires.

En revanche, la capacité de production des pompes à chaleur s’est ralentie en raison de la stagnation de la plupart des principaux marchés. Le rapport ajoute que la capacité existante ne pourrait répondre qu’à environ un tiers des besoins en 2030.

 

La Chine domine les énergies propres

 

La production d’énergies propres est encore dominée par quelques régions, notamment la Chine qui abrite 80% de la capacité mondiale de production de modules solaires photovoltaïques.

Selon le rapport, la fabrication de cellules de batteries pourrait être moins concentrée géographiquement d’ici à la fin de la décennie si tous les projets annoncés se concrétisent.

Après avoir évalué plus de 750 usines, l’AIE a constaté que la Chine reste le producteur de technologies énergétiques propres le moins cher.

«La construction d’usines de fabrication de batteries, d’éoliennes et de panneaux solaires photovoltaïques est généralement 20 à 30% plus chère en Inde qu’en Chine, et 70 à 130% plus chère aux États-Unis et en Europe», mentionne l’AIE. 

«Toutefois, on estime que la grande majorité des coûts totaux de production de ces technologies (70 à 98%) provient des coûts opérationnels, qui comprennent des intrants tels que l’énergie, la main-d’œuvre et les matériaux, ce qui implique que les écarts de coûts de production observés aujourd’hui ne sont pas immuables et peuvent être influencés par la politique», ajoute le rapport.

Outre la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud ont investi massivement dans les technologies énergétiques propres au cours des dernières années.

Le rapport relève cependant que les investissements similaires en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud sont négligeables.

 

Des investissements influencés par de nombreux facteurs

 

D’après l’AIE, le coût n’est pas le seul facteur qui attire les investissements dans le secteur des technologies énergétiques propres.

Selon l’agence, plusieurs autres facteurs, dont la taille du marché intérieur, la disponibilité de travailleurs qualifiés et l’état de préparation des infrastructures, sont des éléments cruciaux qui influencent la décision des entreprises d’investir dans le secteur.

«Les interventions politiques peuvent donc accroître l’attrait des investissements dans une région donnée sans subventionner directement les coûts de fabrication», explique l’AIE. 

«Les programmes de formation et de certification des travailleurs, la réduction des délais d’exécution des projets tout en maintenant les normes environnementales, l’élargissement des marchés intérieurs et la réduction de l’incertitude grâce à des politiques climatiques solides et stables figurent parmi les principales mesures “quasi sans regrets” qui peuvent accroître les incitations à investir, indépendamment du rôle des incitations directes dans les stratégies industrielles», poursuit-elle. 

En outre, le rapport évoque la vitalité de la recherche et du développement pour accroître la croissance de la production d’énergies propres au niveau mondial. 

«Si la recherche et le développement dans le secteur privé peuvent être stimulés par des politiques qui encouragent les investissements et l’expérience dans le secteur manufacturier, un soutien direct à l’innovation est également nécessaire», affirme l’AIE. 

Enfin, l’agence note que les initiatives gouvernementales, notamment les subventions ou les prêts à la recherche et au développement, le financement de projets, le soutien au prototypage rapide et la promotion des start-ups accéléreront les progrès dans la production d’énergies propres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Saudi Aramco enregistre un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre

Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
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  • «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco», affirme le PDG d’Aramco
  • Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année

RIYAD: Le géant de l’énergie Saudi Aramco a déclaré un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de janvier à mars de cette année, soit une augmentation de 2,04% par rapport au trimestre précédent.

Selon le communiqué de la société, le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période.

Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, confie: «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco. Elle renforce notre position de principal fournisseur d’énergie pour les économies, les industries et les populations du monde entier.»

Cependant, par rapport au premier trimestre de l’année précédente, le bénéfice net de la société cotée à Tadawul avait diminué de 14,44% à la fin de mars 2024.

Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année et prévoit de distribuer son quatrième dividende de 10,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Suisse: UBS préoccupée par un durcissement des règles

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
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  • L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses
  • Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète

ZURICH: Le gouvernement suisse se prépare à durcir les règles applicables aux banques comme l'ont demandé des élus et organisations internationales, ce qui préoccupe UBS, en particulier concernant les capitaux supplémentaires que la banque devra mettre de côté.

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS.

Si le géant bancaire avait rapidement pu stabiliser la situation et se passer de ces aides, ce sauvetage a fait craindre que la Suisse ne soit plus en mesure d'affronter une nouvelle crise si UBS devait un jour se trouver en difficulté à l'avenir.

Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète. Dans les mois suivant le rachat de Credit Suisse, le Parti socialiste suisse avait exigé une réforme "de toute urgence" des règles applicables au secteur bancaire.

Crise 

En avril, le Conseil fédéral a adopté un rapport qui a procédé à une analyse complète de la crise de Credit Suisse et proposé un train de mesures pour renforcer les règles applicables aux banques jugées trop grosses pour faire faillite afin de réduire les risques pour l'économie, l’État et les contribuables.

Ces mesures encore à l'étude visent à améliorer la prévention des crises, renforcer les liquidités des banques d'importance systémique et élargir la palette d'instruments aidant les banques à se sortir d'une crise.

En mars, le Fonds monétaire international (FMI) a également recommandé à la Suisse de renforcer son cadre réglementaire, entre autres en donnant davantage de pouvoirs à l'autorité de surveillance, alors que "la complexité" d'UBS suite à cette fusion rend, selon lui, l'établissement plus difficile à superviser.

Selon les estimations d'experts qui ont circulé dans la presse, UBS risque de devoir mettre de côté 15 à 25 milliards de dollars supplémentaires, des montants jugés "plausibles" par la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter.

Lors de l'assemblée générale d'UBS, Colm Kelleher, son président, a évoqué un "mauvais remède" qui risque surtout de pénaliser la banque par rapport à ses concurrents internationaux.

Credit Suisse était une des banques les mieux capitalisées d'Europe au moment où elle a succombé mais a été confrontée à une grave crise de confiance qui a entrainé des retraits massifs de fonds. Or "la confiance ne peut pas être réglementée", a estimé M. Kelleher.