Le Brexit effraie les pêcheurs néerlandais

Un pêcheur trie et charge des plateaux de têtes de saumon qui serviront d'appâts pour les casiers à crabes et à homards alors qu'il se prépare pour son prochain voyage en mer, sur la jetée sud du port de pêche de Bridlington Harbour à Bridlington, dans le nord-est de l'Angleterre, le 11 décembre 2020. (OLI SCARFF / AFP)
Un pêcheur trie et charge des plateaux de têtes de saumon qui serviront d'appâts pour les casiers à crabes et à homards alors qu'il se prépare pour son prochain voyage en mer, sur la jetée sud du port de pêche de Bridlington Harbour à Bridlington, dans le nord-est de l'Angleterre, le 11 décembre 2020. (OLI SCARFF / AFP)
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Publié le Samedi 19 décembre 2020

Le Brexit effraie les pêcheurs néerlandais

  • Les pêcheurs du port néerlandais d'IJmuiden ramènent leur dernier butin de l'année attrapé dans les eaux territoriales britanniques
  • Sans accord, les pêcheurs néerlandais ne seront plus en mesure de sillonner les eaux britanniques à la recherche de poisson, comme ils le font depuis des siècles

IJMUIDEN : Les pêcheurs du port néerlandais d'IJmuiden ramènent leur dernier butin de l'année attrapé dans les eaux territoriales britanniques et qui pourrait être le dernier de ce type si les négociations sur le Brexit venaient à échouer.

Alors que les dockers déchargent de leurs chalutiers des palettes de poissons congelés sur les quais du port très fréquenté d'IJmuiden, à l'ouest d'Amsterdam, la tempête politique qui se prépare pourrait bien faire couler leurs affaires.

Le sujet très sensible des droits de pêche menace de torpiller tout espoir d'un accord commercial avant la fin de la période de transition prévue jusqu'au 31 décembre et à l'issue de laquelle le Royaume-Uni doit quitter le marché unique européen.

Sans accord, les pêcheurs néerlandais ne seront plus en mesure de sillonner les eaux britanniques à la recherche de poisson, comme ils le font depuis des siècles.

"Il reste à savoir si nous devrons pêcher uniquement dans les eaux européennes ou si nous pourrons également encore le faire dans les eaux britanniques", affirme Arnout Langerak, 47 ans, directeur de l'entreprise de pêche Cornelis Vrolijk, en activité depuis cinq générations.

Depuis 400 ans 

"Les Néerlandais, les pêcheurs néerlandais y pêchent déjà depuis 400 ans, si ce n'est plus. Nous aimerions continuer à le faire au cours des 400 prochaines années", a-t-il déclaré vendredi à l'AFP.

Si la pêche commerciale représente une part relativement modeste des économies de pays côtiers comme la Grande-Bretagne, la France et les Pays-Bas, elle revêt une importance politique considérable.

Le sort réservé aux communautés menacées de pêcheurs comme celle d'IJmuiden est au coeur des problématiques de souveraineté, d'identité nationale et du commerce.

À IJmuiden, les camions défilent au rythme des palettes de poissons qui y sont chargés, pour la dernière fois de l'année.

De nombreux navires quitteront le port après Noël, dans l'espoir de revenir avec ce qui deviendra la première prise de la nouvelle année, mais cette fois sans aucune certitude.

Dans l'usine voisine de Cornelis Vrolijk, des équipes de travailleurs dépiautent et nettoient un flux constant de harengs, destiné à être emballé pour les consommateurs belges, néerlandais et allemands.

L'une des frustrations des Néerlandais - qui raffolent du hareng cru - est que les Britanniques ne consomment qu'une partie restreinte du poisson qui se trouve dans leurs propres eaux territoriales.

"Les Britanniques mangent surtout du fish and chips, pas de harengs, ni de maquereaux, tout ce que nous, nous mangeons. Eux mangent de la morue", a déclaré Arnout Langerak.

"C'est typique des Britanniques de vouloir davantage du quota qu'ils ne consomment même pas eux-mêmes."

Les pêcheurs n'ont aucun doute sur les conséquences d'un "no-deal".

"Les chalutiers congélateurs néerlandais pêchent 70 pour cent de leurs prises dans les eaux britanniques", déclare Gerard van Balsfoort, 68 ans, président de l'Association européenne des chalutiers congélateurs pélagique, basée aux Pays-Bas.

"Dévastateur" 

"Un non-accord est synonyme de non-accès. Cela signifie que nous perdons 70 pour cent de notre chiffre d'affaires. C'est dévastateur."

Les chalutiers congélateurs pélagiques pêchent des poissons vivant près de la surface de la mer comme le hareng, le maquereau et la sardine, avant de les congeler pour les garder au frais jusqu'à leur retour au port.

Le Royaume-Uni assure vouloir décider lui-même qui sera autorisé ou non à pêcher dans ses eaux territoriales, mais Bruxelles souhaite obtenir un accord sur le long terme, garantissant un accès aux navires de pêche de l'UE.

Le négociateur de l'UE, Michel Barnier, a déclaré vendredi qu'il ne restait "que quelques heures" afin de surmonter les divisions avec le Royaume-Uni et a confirmé que la pêche reste le sujet le plus glissant des négociations.

Dans les ports de pêche néerlandais comme IJmuiden, les sentiments sont exacerbés, mais les Néerlandais affirment qu'ils veulent un accord équitable.


Des dizaines de séismes dans la région de Naples

Les habitants se rassemblent près d'un camp de fortune installé par la protection civile dans la zone portuaire après qu'une vague de secousses d'une intensité jamais vue depuis des décennies a été enregistrée à Pozzuoli, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
Les habitants se rassemblent près d'un camp de fortune installé par la protection civile dans la zone portuaire après qu'une vague de secousses d'une intensité jamais vue depuis des décennies a été enregistrée à Pozzuoli, le 21 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Les écoles resteront fermées mardi à Pouzzoles où des centres d'hébergement ont été ouverts et des tentes installées sur un parking
  • Elle a été précédée quelques minutes plus tôt par une secousse de magnitude 3,5 et suivie de dizaines de répliques

 

ROME: Des dizaines de secousses sismiques d'une intensité inédite depuis 40 ans ont été enregistrées lundi soir sur les Champs phlégréens, près de Naples, dans le sud de l'Italie, sans faire de dégâts majeurs mais semant la panique parmi les habitants, ont rapporté les autorités.

Une secousse d'une magnitude de 4,4 a été enregistrée à 20H10 locales (18H10 GMT), à 2,5 kilomètres de profondeur, a annoncé l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).

Elle a été précédée quelques minutes plus tôt par une secousse de magnitude 3,5 et suivie de dizaines de répliques.

"Depuis 19H51 (17H51 GMT, NDLR) est en cours un essaim sismique dans la région des Champs phlégréens", une zone volcanique, et "49 tremblements de terre ont été mesurés", a précisé l'institut dans un communiqué peu avant minuit.

Selon Mauro Di Vito, de l'INGV, "il s'agit du plus puissant essaim sismique de ces 40 dernières années".

Les pompiers ont fait état sur le réseau social X de "fissures" et de "chutes de corniches" tandis que des vidéos amateur montraient le sol d'un supermarché jonché de bouteilles de lait ou d'alcool tombées des rayons à Pouzzoles, commune située dans la zone d'activité des Champs phlégréens dans laquelle résident un demi-million de personnes.

Nouvelles secousses 

Les écoles resteront fermées mardi à Pouzzoles où des centres d'hébergement ont été ouverts et des tentes installées sur un parking et une place en bord de mer pour accueillir les habitants paniqués, a annoncé le maire de la ville, Luigi Manzoni, sur Facebook.

L'INGV n'exclut pas de nouvelles secousses dans la nuit.

Le volcan, qui s'étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression typique à fond plat laissée après une éruption. Il s'agit de la caldera ("chaudière" en espagnol) en activité la plus vaste d'Europe, située aux confins des communes de Naples et de Pouzzoles en bord de mer.

Dans cette région, les Champs phlégréens sont éclipsés par le tout proche Vésuve, qui domine la baie de Naples et dont l'éruption a rayé Pompéi de la carte en l'an 79.

Les Champs phlégréens, dont une éruption il y a 40.000 ans avait affecté le climat de la planète, inquiètent riverains et scientifiques en raison d'une résurgence de son activité due aux gaz émis par le magma et qui font pression sur la surface en fissurant le sol.

"On doit vivre avec la peur, tout le temps", a témoigné un habitant de Pouzzoles sur la chaîne publique Rainews. "Combien de temps les bâtiments pourront tenir en subissant toutes ces secousses, c'est ce qu'on se demande, il ne sont pas faits pour en absorber autant."

"La terre continue à se soulever au rythme de deux centimètres par mois, c'est un rythme plus élevé que l'an dernier, et il semble que cela doive se poursuivre malheureusement", a estimé le volcanologue Mauro Di Vito sur la chaîne Canale 21.

Le scénario catastrophe, à savoir l'expulsion de lave, de cendres et de pierres, est cependant improbable dans un futur proche, selon les spécialistes.


Amal Clooney parmi les experts ayant conseillé la CPI sur les crimes de guerre à Gaza

 L'avocate libano-britannique Amal Clooney. (AFP).
L'avocate libano-britannique Amal Clooney. (AFP).
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  • L'avocate Amal Clooney a indiqué lundi qu'elle faisait partie d'un groupe d'experts ayant conseillé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI)
  • "Nos conclusions juridiques ont été unanimes", a-t-elle assuré

WASHINGTON: L'avocate Amal Clooney a indiqué lundi qu'elle faisait partie d'un groupe d'experts ayant conseillé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui a demandé des mandats d'arrêt contre deux ministres israéliens, dont Benjamin Netanyahu, et trois dirigeants du Hamas.

Dans un message sur le site de la "Clooney foundation for justice", fondée avec son mari acteur George Clooney, l'avocate et militante des droits humains explique qu'elle a été contactée "il y a plus de quatre mois" par le procureur de la CPI pour rejoindre un groupe d'experts en droit international chargé d'"examiner des preuves de crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés" commis en Israël et dans la bande de Gaza.

"Nos conclusions juridiques ont été unanimes", a-t-elle assuré.

"Nous avons unanimement établi qu'il y a des motifs raisonnables pour penser que les chefs du Hamas Yahya Sinouar, Ismaïl Haniyeh et Mohammed Deif ont commis des crimes de guerre et contre l'humanité, notamment prise d'otage, assassinat et crime sexuel. Nous avons unanimement établi qu'il y a des motifs raisonnables pour penser que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant ont commis des crimes de guerre et contre l'humanité, notamment l'emploi de la famine comme arme de guerre, assassinat, persécution et extermination", a-t-elle écrit.

Au sujet des demandes de mandats d'arrêt réclamés lundi par le procureur Karim Khan, l'avocate libano-britannique a assuré qu'elle soutenait cette "étape historique" visant à "faire justice aux victimes d'atrocités en Israël et en Palestine".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes emmenées comme otages, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.

Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien, a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.


Biden affirme que l'offensive d'Israël à Gaza «  n'est pas un génocide »

Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".
Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".
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  • "Ce qui se passe n'est pas un génocide, nous rejetons" ce terme, a-t-il dit, faisant référence à une affaire portée devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU
  • Pendant une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a aussi répété que les Etats-Unis s'opposaient à la démarche du procureur d'une autre juridiction, la Cour pénale internationale (CPI)

WASHINGTON: Joe Biden a pris lundi la défense d'Israël face à la justice internationale, jugeant "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens et balayant l'accusation de "génocide" pour l'offensive à Gaza.

"Ce qui se passe n'est pas un génocide, nous rejetons" ce terme, a-t-il dit, faisant référence à une affaire portée devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, devant laquelle Israël est accusé de "génocide".

Pendant une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche, le démocrate de 81 ans a aussi répété que les Etats-Unis s'opposaient à la démarche du procureur d'une autre juridiction, la Cour pénale internationale (CPI).

Ce magistrat a réclamé lundi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et contre son ministre de la Défense.

"Nous rejetons" cette demande, a dit Joe Biden, répétant que son soutien à Israël était "inébranlable".

« Scandaleuse »

"Nous sommes aux côtés d'Israël pour éliminer (le chef du Hamas à Gaza Yahya) Sinouar et le reste des bouchers du mouvement palestinien", a-t-il encore déclaré, en promettant de s'activer "contre vents et marées" pour libérer les otages enlevés lors de l'attaque du 7 octobre.

Auparavant, le président américain avait déjà publié un communiqué lapidaire qualifiant de "scandaleuse" la demande du procureur de la CPI, tandis que le chef de la diplomatie Antony Blinken a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".

Les Etats-Unis continueront cependant à "apporter (leur soutien à la CPI) en ce qui concerne les crimes commis en Ukraine", a de son côté souligné le chef du Pentagone Lloyd Austin.

La CPI avait émis en 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, accusé du crime de guerre d’expulsion illégale d’enfants ukrainiens.

"Je vais être clair: quoi qu'insinue le procureur, il n'y a pas d'équivalence entre Israël et le Hamas, il n'y en a aucune", a asséné Joe Biden dans son communiqué.

Antony Blinken a estimé dans un communiqué que la demande du procureur "pourrait compromettre" les pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza.

Par ailleurs, la CPI n'a "pas de juridiction" sur Israël, a-t-il rappelé.

Ni Israël ni les Etats-Unis ne sont membres de la CPI.

« Génocide »

Au huitième mois de la guerre dans la bande de Gaza, le procureur de la CPI a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense ainsi que trois dirigeants du Hamas pour crimes contre l'humanité présumés.

Karim Khan a déclaré avoir réclamé des mandats contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinouar, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

La CPI est une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre.

Fondée en 2002, cette institution qui compte aujourd'hui 124 Etats membres n'a prononcé depuis sa création qu'une poignée de condamnations.

La CIJ, elle, est l'organe judiciaire principal des Nations unies et juge des différends entre Etats.

Elle a été saisie par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de "génocide" dans la conduite de son offensive militaire à Gaza.

La CPI et la CIJ siègent à La Haye (Pays-Bas).