PARIS: Les présidents français Emmanuel Macron et centrafricain Faustin-Archange Touadéra ont échangé mercredi à l'Elysée sur la situation en Centrafrique et la relation bilatérale, marquant leur volonté de retisser des liens après des années de brouille.
"Ils sont convenus de continuer à œuvrer ensemble pour la souveraineté, la stabilité et la conduite du dialogue positif et inclusif en République centrafricaine", a indiqué l'Elysée, dans un communiqué.
La France a dénoncé ces dernières années l'emprise croissante du groupe de mercenaires russe Wagner en République centrafricaine, l'accusant d'exactions et de pillage des ressources naturelles.
Paris a aussi déploré des campagnes de désinformation, qui seraient alimentées depuis Moscou et nourrissent le sentiment antifrançais dans ce pays et au-delà.
Ancienne puissance coloniale
Ces derniers mois, le président Touadéra a fait part de sa volonté de relancer la relation avec Paris, tout en expliquant que son partenariat avec la Russie, marqué par la présence de Wagner, était appelé à se poursuivre.
L'avenir de Wagner est toutefois en suspens en Afrique depuis la mort de son chef Evguéni Prigojine en août.
Les deux chefs d'Etat s'étaient déjà rencontrés en mars à Libreville en marge d'un sommet sur la préservation des forêts tropicales.
Le président Macron a aussi remercié son homologue pour son rôle de "facilitateur" régional dans le processus politique au Gabon, où l'armée a renversé le 30 août le président Ali Bongo Ondimba.
Il a réitéré le soutien de la France aux efforts entrepris par les pays de la région pour "avancer rapidement sur la durée de la transition" et sur l'organisation d'"élections libres et transparentes" au Gabon.
Le général Brice Oligui Nguema, proclamé Président de la transition, a promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d'une période dont il n'a pas annoncé la durée.
Le Premier ministre Raymond Ndong Sima, nommé par les militaires, a évoqué pour sa part un délai de deux ans avant des élections libres.
Ancienne puissance coloniale, la France avait déployé en 2013 plus d'un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, avec le feu vert de l'ONU, pour y faire cesser les violences inter-communautaires. Sangaris, qui a compté jusqu'à 1.600 hommes, a duré jusqu'en 2016.