Le salon auto de Détroit a ouvert, les nouveautés éclipsées par la menace d'une grève

Jim Duchovny, co-fondateur et PDG d'Alef Aeronautics, dévoile la voiture volante Alef lors d'une présentation au Salon de l'auto de Détroit le 13 septembre à Détroit (Photo, AFP).
Jim Duchovny, co-fondateur et PDG d'Alef Aeronautics, dévoile la voiture volante Alef lors d'une présentation au Salon de l'auto de Détroit le 13 septembre à Détroit (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 14 septembre 2023

Le salon auto de Détroit a ouvert, les nouveautés éclipsées par la menace d'une grève

  • Ce ne sont pas les belles calandres qui attirent l'attention au salon de Détroit mais la menace d'une grève chez les trois grands constructeurs américains
  • Joe Biden veut que la moitié des voitures vendues en 2030 aux États-Unis soient sans émissions ou à faibles émissions

DETROIT: Le salon automobile de Détroit a ouvert ses portes mercredi à la presse, mais cette année, ce ne sont pas les belles calandres qui attirent l'attention, mais la menace d'une grève chez les trois grands constructeurs américains.

"Cela fait la Une", a déclaré Alan Amici, président du Center for Automotive Research, un groupe de réflexion d'Ann Arbor (Michigan). "Les gens sont un peu nerveux à ce sujet et nous connaîtrons les résultats demain peu avant minuit", a-t-il ajouté.

Jeudi soir à minuit, les conventions collectives des "Big Three" ("Trois Grands") expireront: Ford, General Motors et Stellantis. Une échéance cruciale car le puissant syndicat United Auto Workers (UAW) menace d'un arrêt de travail faute d'accord satisfaisant.

Les négociations ont débuté il y a plusieurs mois, sous la houlette de son nouveau président Shawn Fain qui demande notamment pour ses quelque 150.000 membres dans les trois groupes des hausses salariales conséquentes au vu des bénéfices record.

Rassemblement avec Bernie Sanders
Des sources du secteur se montrent prudemment optimistes, avec cependant une dose de méfiance, certains observant des signaux qui pourraient être annonciateurs d'un arrêt de travail.

Et notamment l'annonce par l'UAW d'un rassemblement vendredi dans le centre-ville de Détroit, avec Shawn Fain et le sénateur Bernie Sanders, proche de la gauche radicale, l'un des plus fervents défenseurs au Congrès des syndicats.

Le patron de Ford, Jim Farley, s'est dit mardi soir optimiste. Il a indiqué, en marge d'un événement à Detroit, que Ford a fait mardi une troisième offre à l'UAW, la "plus généreuse" en 80 ans de collaboration entre le constructeur et le syndicat, comprenant augmentations de salaire, mesures de protection contre l'inflation, 17 jours de congés payés et des cotisations plus importantes pour la retraite.

Il a cependant souligné qu'il y a des limites à ce que le constructeur peut accepter, mentionnant la semaine de 32 heures ou de quatre jours, pour "la viabilité de l'entreprise".

M. Fain réclame des hausses salariales de 40%, de même ampleur que celles octroyées aux dirigeants ces dernières années. Il plaide aussi entre autres pour la sécurité des emplois pendant la transition vers des véhicules électriques.

Les constructeurs ont proposé à ce stade entre 10 et 14,5% de hausses salariales, des offres qualifiées d"'insultantes" par le syndicaliste.

Nouvelle version du pick-up F150
L'ancien président Donald Trump, qui espère se faire réélire à la Maison Blanche en 2024, a appelé les membres de l'UAW a "faire de l'abrogation complète et totale de l'insensé obligation de véhicules électriques de Joe Bdien, leur principale et non-négociale demande dans toute grève". Sans cela, a-t-il prédit, "l'industrie automobile américaine cessera d'exister, et tous vos emplois seront envoyés en Chine".

Joe Biden veut que la moitié des voitures vendues en 2030 aux États-Unis soient sans émissions (électriques, à hydrogène) ou à faibles émissions (hybrides rechargeables).

"Joe la Crapule vous a vendu pour apaiser les extrémistes écologistes dans son parti. Ne vous rendez pas!", a encore exhorté le républicain.

Les conséquences économiques d'une grève, si elle se produit, dépendront de son ampleur et de sa durée.

Dans le pire des scénarios, à savoir les trois groupes touchés sur une longue durée, la consommation des ménages en pâtirait et des licenciements chez les fournisseurs des constructeurs pourraient s'ensuivre, selon des experts du secteur.

Le Salon automobile de Détroit se tenait auparavant en janvier mais il a changé de saison en 2022, en se réorientant vers le grand public auquel il ouvrira ses portes samedi.

Ford a donné le coup d'envoi mardi soir avec une nouvelle version de son pickup F-150, véhicule le plus vendu aux Etats-Unis depuis plusieurs décennies. Une véritable fête avec des performances, dont celle du chanteur de country Darius Rucker.

GM et Stellantis ont dévoilé de nouveaux véhicules mercredi matin.

Mais sur le terrain, les employés, eux, ont commencé à s'organiser: la branche de l'UAW dans l'usine de pick-up Ford à Dearborn (Michigan) a assigné des rôles pour les sept premiers jours d'un arrêt de travail. Des directives sur les piquets de grève enjoignent les employés à patrouiller "pacifiquement" hors de l'enceinte des usines, à ne pas y laisser de détritus et à ne pas apporter d'alcool.


Droits de douane: une «pause fragile», l'UE doit continuer à «mobiliser tous les leviers disponibles» affirme Macron 

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà". (AFP)
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  • "Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douanes
  • Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a prévenu vendredi que le rabaissement des droits de douane américains à 10% étaient "une pause fragile" et estimé que l'Europe devait continuer de "mobiliser tous les leviers disponibles pour se protéger", dans un message posté sur X.

"Avec la Commission européenne, nous devons nous montrer forts: l'Europe doit continuer de travailler sur toutes les contre-mesures nécessaires", a-t-il déclaré après l'annonce surprise de Donald Trump mercredi d'une pause dans la hausse de droits de douane, limitée à 25% pour l'acier, l'aluminium, les automobiles, et 10% pour les autres produits.

Il a notamment alerté sur la nécessité pour l'Union européenne de se protéger "des flux de pays tiers", en particulier la Chine, qui reste taxée au maximum, et dont l'afflux de produits pourrait "déséquilibrer notre marché".

Emmanuel Macron a donc rappelé que l'objectif de la Commission européenne était "simple: négocier pour faire retirer ces tarifs injustes et obtenir un accord équilibré, sans asymétrie", car cette pause de trois mois représente "90 jours d'incertitude pour toutes nos entreprises, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique et au delà".

"Nous avons raison de nous battre, ce sont des emplois et la vie de nos territoires qui sont ici en jeu", a encore insisté le président français.

Son Premier ministre François Bayrou devait se rendre vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers (Seine-et-Marne) pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com