Yvelines: un adolescent en état de «mort cérébrale» après une collision avec une voiture de police

Un adolescent de 16 ans est mort mercredi soir dans une collision en deux-roues avec un véhicule de police à Elancourt dans les Yvelines en France (Photo d'illustration, AFP).
Un adolescent de 16 ans est mort mercredi soir dans une collision en deux-roues avec un véhicule de police à Elancourt dans les Yvelines en France (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Jeudi 07 septembre 2023

Yvelines: un adolescent en état de «mort cérébrale» après une collision avec une voiture de police

  • Les deux policiers au volant de deux véhicules impliqués ont été placés en garde à vue dès mercredi
  • Le décès de Sefa intervient à peine plus de deux mois après la mort de Nahel M., 17 ans, tué à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un policier lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier

VERSAILLES: L'adolescent gravement blessé dans une collision avec un véhicule de police mercredi à Elancourt (Yvelines), annoncé mort peu après les faits, se trouve "en état de mort cérébrale", a indiqué jeudi le parquet de Versailles, et les gardes à vue de deux policiers impliqués ont été levées.

Mercredi soir, le ministère public avait initialement assuré à l’AFP que le décès de Sefa, âgé de 16 ans, était "confirmé" et avait été "annoncé à la famille".

L'avocat de sa famille, Yassine Bouzrou, l'a contredit jeudi en affirmant à l'AFP que le "décès [du jeune homme n'avait] pas [été] annoncé à la famille qui est à l’hôpital".

Dans un entretien accordé au média Brut, Me Bouzrou a jugé "totalement irrespectueux à l’égard de la famille d'annoncer un décès alors que l’hôpital ne l'a pas annoncé à la famille".

Selon des sources policières, l'adolescent est accusé d'un refus d'obtempérer alors qu'il circulait en fin d'après-midi à Elancourt, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Paris, au guidon d'une moto-cross.

Il a ensuite était "suivi à distance" par une voiture de police, selon les mêmes sources. A une intersection, le deux-roues est entré en collision avec "un autre véhicule de police".

Deux enquêtes ont été ouvertes peu après les faits: une pour "refus d'obtempérer", confiée à la sûreté territoriale des Yvelines, l'autre pour "blessures involontaires par conducteur", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Les deux policiers au volant de deux véhicules impliqués ont été placés en garde à vue dès mercredi dans le cadre de cette dernière procédure.

Ces gardes à vue ont été levées jeudi sans poursuite à ce stade et une information judiciaire sera ouverte "dans les jours qui viennent", a précisé le parquet.

Me Bouzrou a affirmé à Brut n'avoir "aucune incertitude" sur les circonstances du choc.

 Plainte 

"Par des constatations" et "par les images que l'on a pu voir, on voit les traces du choc entre le véhicule et la moto donc il n'y a aucune incertitude sur la question: le véhicule de police a bien percuté la moto", a assené l'avocat.

Il a également annoncé son intention de déposer une plainte pour "tentative d'homicide volontaire qui pourrait malheureusement se transformer en homicide volontaire", dans une déclaration publiée sur son site Instagram.

Me Bouzrou a en outre souhaité un dépaysement de l'enquête au motif que les policiers des Yvelines et le parquet de Versailles sont, a-t-il estimé "dans l'incapacité (...) de gérer cette affaire de manière sereine et objective".

Mercredi matin, les habitants rencontrés par l'AFP dans le quartier où a eu lieu cette collision se disaient "en deuil" et partageaient leur incompréhension quant aux circonstance du drame. Certains ont assuré que les relations avec la police dans le quartier étaient "très compliquées".

Gérald Darmanin a ordonné, selon son cabinet, le déploiement jeudi à Elancourt de la CRS 8, une unité spécialisée dans les violences urbaines. Un escadron de gendarmes mobiles avait été envoyé dès mercredi soir pour prévenir d'éventuels troubles dans cette ville de 25.000 habitants.

Le décès de Sefa intervient à peine plus de deux mois après la mort de Nahel M., 17 ans, tué à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un policier lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier.

Les images du motard tirant à bout portant sur le garçon, largement diffusées sur les réseaux sociaux, avaient soulevé une vague de colère et de violences qui a embrasé pendant plusieurs nuits consécutives de nombreuses villes de France, les plus graves depuis 2005.

Au 31 août, 32 enquêtes étaient menées par l'IGPN pour des violences lors de ces émeutes et une par l'IGGN, son équivalent pour la gendarmerie.

Près de 4.000 personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre et environ 2.000 condamnées par la justice en lien avec ces violences urbaines, selon les derniers chiffres officiels.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".