En Mongolie, le pape salue le «potentiel de bien» des religions

Le pape François rencontre des chefs religieux lors d'une réunion œcuménique et interreligieuse à Oulan-Bator, le 3 septembre 2023. (Photo d'Alberto Pizzoli / AFP)
Le pape François rencontre des chefs religieux lors d'une réunion œcuménique et interreligieuse à Oulan-Bator, le 3 septembre 2023. (Photo d'Alberto Pizzoli / AFP)
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Publié le Dimanche 03 septembre 2023

En Mongolie, le pape salue le «potentiel de bien» des religions

  • «Le fait d’être ensemble dans le même lieu est déjà un message: les traditions religieuses, dans leur originalité et leur diversité, représentent un formidable potentiel de bien au service de la société», a déclaré le pape jésuite
  • Le pape veut aussi saisir l'occasion de sa présence aux portes de la Chine pour tenter d'améliorer les relations entre le Vatican et Pékin

OULAN-BATOR, Mongolie : Le pape François a salué dimanche le «potentiel de bien» des religions lors d'une rencontre en Mongolie avec les représentants de différentes croyances, appelant les responsables politiques à s'en inspirer en choisissant «la voie de la rencontre et du dialogue».

Le souverain pontife de 86 ans s'exprimait lors d'une réunion à Oulan-Bator avec dix leaders de différentes religions, au dernier jour de sa visite qui a aussi été l'occasion pour lui de tendre la main à la Chine voisine.

«Le fait d’être ensemble dans le même lieu est déjà un message: les traditions religieuses, dans leur originalité et leur diversité, représentent un formidable potentiel de bien au service de la société», a déclaré le pape jésuite durant cette rencontre organisée dans le théâtre Hun, dont la forme rappelle celle de la yourte traditionnelle mongole.

«Si les responsables des nations choisissaient la voie de la rencontre et du dialogue avec les autres, ils contribueraient de manière décisive à mettre fin aux conflits qui continuent à faire souffrir tant de peuples», a-t-il ajouté.

Des représentants du bouddhisme et du chamanisme - les deux croyances majoritaires en Mongolie - ainsi que de l'Islam, du judaïsme, de l'hindouisme et de l'église orthodoxe russe étaient notamment présents, chacun s'adressant au pape dans un court discours.

Dans l'après-midi, le pape présidera une messe dans une arène de hockey sur glace récemment construite. Il quittera la Mongolie lundi à la mi-journée.

- Message à Pékin -

Dans cette jeune démocratie enclavée entre deux superpuissances que sont la Chine et la Russie, François a aussi profité de sa visite pour envoyer un message à Pékin.

«Les gouvernements et les institutions séculières n'ont rien à craindre de l'action évangélisatrice de l'Eglise parce que celle-ci n'a pas d'agenda politique», a déclaré samedi le souverain pontife dans la cathédrale des Saints Pierre-et-Paul à Oulan-Bator.

Pendant cette première visite en Mongolie, le pape semble vouloir encourager la modeste communauté catholique (environ 1.400 membres) qui vit au sein d'une population en majorité bouddhiste de plus de trois millions d'âmes.

Le pays ne compte que 25 prêtres. Seulement deux sont Mongols.

Le pape veut aussi saisir l'occasion de sa présence aux portes de la Chine pour tenter d'améliorer les relations entre le Vatican et Pékin.

Le parti communiste chinois se méfie de toute organisation, notamment religieuse, pouvant menacer son autorité, et n'entretient pas de relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

Ce qui n'a pas empêché le gouvernement chinois et le Vatican de reconduire l'année dernière un accord sur l'épineuse question de la nomination des évêques.

Un accord critiqué par certains comme une concession dangereuse du Vatican en échange de sa présence dans le pays.

- «Intérêts terrestres» -

Arrivé vendredi à Oulan-Bator, François a été accueilli au cours d'une cérémonie officielle sur un tapis rouge avec les honneurs de cavaliers mongols défilant en armure métallique.

Sur l'immense place Sukhbaatar qui abrite le coeur du pouvoir mongol à Oulan-Bator, il a salué, au côté du président Ukhnaa Khurelsukh, plus de mille fidèles et de curieux présents pour guetter son arrivée.

François a loué «la sagesse» de la Mongolie dont beaucoup d'habitants vivent depuis des siècles en harmonie avec la nature, en particulier son peuple nomade «respectueux du délicat équilibre de l'écosystème».

Mais il s'est inquiété de la corruption - un mal récurrent dans ce pays - et a prôné un «engagement urgent et désormais incontournable en faveur de la protection de la planète Terre».

La Mongolie est l'un des plus gros exportateurs de charbon de la planète et l'air de sa capitale figure régulièrement parmi les plus pollués du monde.

De vastes étendues du territoire mongol sont également menacées de désertification en raison du changement climatique, du surpâturage et de l'exploitation minière.

Dimanche, le pape François a réitéré son appel à mieux protéger l'environnement.

Il a ainsi dénoncé une «humanité qui, dans son cheminement, est souvent désorientée par des recherches à court terme du profit et du bien-être».

«Tournée uniquement vers les intérêts terrestres, elle finit par ruiner la terre elle-même, confondant progrès et régression, comme le montrent tant d'injustices, tant de conflits, tant de dévastations environnementales, tant de persécutions, tant de rejet de la vie humaine».

La visite papale inédite a également attiré des pèlerins des pays voisins, dont beaucoup de Chinois qui se sont couvert la tête et ont dissimulé leur visage derrière un masque chirurgical et des lunettes de soleil pour ne pas être identifiés.

En Mongolie, le pape appelle les catholiques de Chine à être de «bons citoyens»

 

Le pape François a envoyé dimanche un «salut chaleureux au noble peuple chinois», à l'occasion de sa visite en Mongolie, appelant les catholiques de ce pays à être de «bons citoyens» alors qu'il tente d'améliorer les relations entre le Vatican et Pékin.

 

«Je souhaite le meilleur au peuple» de Chine, a dit le pape. «Aux catholiques chinois, je vous demande d'être de bons chrétiens et de bons citoyens», a-t-il ajouté.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.