Pour les bouquinistes, le Paris des JO ne sera pas une fête

Des personnes regardent des livres et des affiches en passant devant des bouquinistes, près de la Seine, le 12 mai 2013 à Paris. (AFP)
Des personnes regardent des livres et des affiches en passant devant des bouquinistes, près de la Seine, le 12 mai 2013 à Paris. (AFP)
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Publié le Mardi 01 août 2023

Pour les bouquinistes, le Paris des JO ne sera pas une fête

  • Lors des Jeux olympiques de l'été 2024, ils devront plier bagage pour raisons de «sécurité», la cérémonie d'ouverture ayant lieu sur le fleuve, à quelques mètres à peine
  • Dans la capitale, près de 600 des quelque 900 boîtes «vert wagon» fixées au parapet, renfermant livres d'occasion et autres curiosités glanés par les bouquinistes, vont être démontées et déplacées

PARIS: Sur les quais de Seine, à Paris, Albert Abid doit l'avouer: "le moral n'est pas au beau fixe". Le bouquiniste peine à digérer l'idée que ses emblématiques "boîtes" de livres vont être délogées l'été prochain, lorsque la capitale française accueillera les JO.

Quai de la Tournelle, à deux pas de la cathédrale Notre-Dame de Paris, lui et ses confrères sont concernés par le courrier que leur a adressé la préfecture de police le 25 juillet. Lors des Jeux olympiques de l'été 2024, ils devront plier bagage pour raisons de "sécurité", la cérémonie d'ouverture ayant lieu sur le fleuve, à quelques mètres à peine.

Dans la capitale, près de 600 des quelque 900 boîtes "vert wagon" fixées au parapet, renfermant livres d'occasion et autres curiosités glanés par les bouquinistes, vont être démontées et déplacées. Certaines n'ont pas bougé depuis une centaine d'années.

Albert Abid, 62 ans, s'est installé il y a dix ans. Pipe en bois au creux des lèvres, l'homme est formel: "Techniquement, c'est infaisable", prévient-il.

Défaire les auvents rouillés, transporter les boîtes "fragiles" et "difficiles à empiler", sans compter le recours à "trois ou quatre personnes" pour les soulever... Autant de contraintes qui nécessiteraient "plusieurs mois" pour tout déménager, juge cet ancien libraire.

Quatre boîtes vertes par bouquiniste, chacune contenant l'équivalent d'une vingtaine de cartons. Là encore, ça coince: "L'organisation des bouquins, c'est un travail de plusieurs années... On ne peut pas les ranger en vrac, mélanger les Pléiade avec les livres de poche !", lance-t-il.

La Ville de Paris a indiqué qu'elle prendrait en charge les réparations des boîtes endommagées, montant susceptible d'atteindre 1,5 million d'euros selon Jérôme Callais, représentant de l'Association culturelle des bouquinistes de Paris.

Aucune indemnité n'a été proposée à ce jour aux 140 vendeurs concernés en guise de compensation, dit-il, mais la mairie a évoqué la création d'un "village des bouquinistes" pour les reloger le temps des Jeux.

«Une partie de Paris»

Une "carotte", selon Pierre Dalous, 82 ans, venu saluer son confrère Albert: "Nous, on travaille avec le passage, et un peu avec notre clientèle habituelle. Là, on n'aura ni l'un, ni l'autre. Les gens n'iront pas nous chercher ailleurs!", assure-t-il.

Seize millions de touristes sont attendus dans la Ville Lumière pendant les Jeux, du 26 juillet au 11 août 2024: un "manque à gagner" pour les bouquinistes, déjà délaissés par les Parisiens et fragilisés par la pandémie de Covid-19.

"Je ne peux pas imaginer cette ville sans ses bouquinistes !", lâche tristement Jovita Minceviciute, Lituanienne de 31 ans en visite dans la capitale. "A chaque fois que je rentre chez moi, je suis contente de montrer mes trouvailles à mes proches", explique-t-elle.

De quoi interroger aussi Albert Abid: "Comment on peut imaginer les JO de Paris sans une partie de Paris ?" Murés dans le décor parisien depuis 450 ans, les bouquinistes convoitent l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, déjà accordée aux rives de la Seine en 1991.

Une situation "paradoxale" qu'il peine à comprendre: "Est-ce qu'on aurait délogé Notre-Dame ou la Tour Eiffel ?"

"Les bouquinistes vont être effacés de la carte postale pour laisser place à la foule. Toute la ville va célébrer les JO, sauf nous", se désole-t-il.

Une pétition, lancée sur le site change.org le 26 juillet, rassemblait mardi près de 40 000 signatures. Le projet de déloger les bouquinistes a également été dénoncé lundi par plusieurs intellectuels, tels que l'ancien ministre Luc Ferry ou l'écrivain et académicien Jean-Marie Rouart, dans une tribune publiée par l'hebdomadaire Marianne.

En "guerre", les bouquinistes, souhaitent que la préfecture de police revienne sur cette décision "prise à la légère", précise Jérôme Callais. Dans le cas contraire, ils espèrent obtenir la garantie que les boîtes de livres retrouvent, après les Jeux, leur emplacement d'origine.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.