En temps de guerre, le combat des enseignants ukrainiens pour leurs élèves

Un professeur ukrainien donne des cours aux élèves dans le salon de sa maison à Shandrigolovo, dans la région de Donetsk, le 24 janvier 2023 (AFP).
Un professeur ukrainien donne des cours aux élèves dans le salon de sa maison à Shandrigolovo, dans la région de Donetsk, le 24 janvier 2023 (AFP).
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Publié le Mardi 18 juillet 2023

En temps de guerre, le combat des enseignants ukrainiens pour leurs élèves

  • Le maintien des cours près de 17 mois après le début de l'invasion russe a poussé les enseignants à la limite de leurs capacités, tout comme les élèves, qui persévèrent malgré les difficultés
  • Parfois, les élèves sont absents parce que l'accès à l'internet est instable à Kostiantynivka, située à seulement une petite trentaine de kilomètres de Bakhmout, théâtre de combats intenses dans l'Est

VARSOVIE: Dans l'est de l'Ukraine, l'école de la ville industrielle de Kostiantynivka proche d'une ligne de front, a été endommagée dans un bombardement, mais une poignée d'élèves continuent toujours de suivre les cours, en ligne.

Les enfants de "sept familles sont encore là (...) malgré ce qui se passe", explique leur enseignante, Svitlana Dotsenko, qui s'est réfugiée avec son fils à Odessa (sud), au bord de la mer Noire, pour échapper aux combats quotidiens, et qui donne des cours à distance.

Le maintien des cours près de 17 mois après le début de l'invasion russe a poussé les enseignants à la limite de leurs capacités, tout comme les élèves, qui persévèrent malgré les difficultés.

Comme Mme Dotsenko, un millier d'enseignants ukrainiens ont participé à Varsovie, la capitale polonaise, à une formation destinée à les former aux spécificités de l'enseignement en temps de guerre.

Selon Svitlana Dotsenko, qui enseigne l'anglais, l'assiduité en classe n'est ainsi pas garantie.

Parfois, les élèves sont absents parce que l'accès à l'internet est instable à Kostiantynivka, située à seulement une petite trentaine de kilomètres de Bakhmout, théâtre de combats intenses dans l'Est.

Tout aussi souvent, leur absence aux cours en ligne est liée au stress de la guerre, un problème auquel l'enseignante de 45 ans apprend à faire face.

"La plupart du temps, les enfants se renferment sur eux-mêmes. Ils n'allument ni la caméra ni le microphone", explique Ganna Skydane, 41 ans, qui participe également à la formation à Varsovie.

Quelques-uns participent en classe, mais "il y a ceux qui ont subi un certain stress et qui ne veulent pas se montrer et entrer en contact", ajoute-t-elle.

Double scolarité

La ville d'origine de Ganna Skydane, Tokmak, dans le sud-est de l'Ukraine, a été conquise par les forces russes au tout début de la guerre, et elle s'est réfugiée peu après à Lviv, dans l'ouest du pays.

Dans les zones contrôlées par les forces de Moscou, des dizaines de milliers d'enfants poursuivent leur scolarité ukrainienne en ligne, avait révélé le ministère de l'Education l'année dernière.

Parfois, ils suivent à la fois une scolarité russe et ukrainienne, explique Mme Skydane, qui continue elle aussi d'enseigner à distance.

"Ils fréquentent les écoles russes et viennent ensuite suivre nos cours. C'est parce que les parents ont peur que leurs enfants leur soient pris", ajoute-t-elle.

Dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, les autorités ont autorisé début juillet la reprise de l'enseignement en présentiel.

Les écoles ne seront toutefois autorisées à rouvrir que si elles disposent d'un "abri adapté" en cas d'attaque aérienne, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.

Malgré l'imprévisibilité du conflit, de nombreux élèves sont restés concentrés et ont même manifesté un intérêt accru pour leur éducation, selon leurs enseignants.

Aider les enseignants

Cette nouvelle attitude est perceptible dans la classe virtuelle de Svitlana Dotsenko.

"Certains enfants ont même commencé à mieux étudier, à prêter plus d'attention à leur apprentissage et à devenir plus actifs", explique-t-elle. "Peut-être ont-ils pris conscience de l'importance de ces choses".

Mais parfois, ce sont les enseignants qui ont besoin de soutien.

"C'est extrêmement difficile", confie Natalia Selivanova, qui n'avait que huit mois d'ancienneté professionnelle lorsque la guerre a éclaté.

Cette jeune enseignante de 27 ans prend exemple sur ses élèves pour continuer à travailler.

Aider les enseignants était ainsi l'objectif de la formation organisée par le British Council à Varsovie, qui leur apprend à créer un sentiment de sécurité dans la salle de classe et à se concentrer sur les aspects positifs, selon la formatrice Lioudmyla Klymenko.

Les enseignants doivent "s'aider eux-mêmes avant tout (...) et aussi aider les enfants à faire face à ces conditions", explique cette femme de 68 ans.

Les nouvelles tragiques en provenance du front sont permanentes et la formation vise à faire en sorte que "ce traumatisme qu'ils ont vécu ne laisse pas de traces aussi lourdes pour l'avenir".


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
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  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.