Au 500e jour de la guerre, Zelensky célèbre le «courage» de l'Ukraine

Cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 8 juillet 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (au centre) assistant à un événement pour le retour des commandants des forces ukrainiennes qui ont tenu la résistance de Mariupol dans l'aciérie Azovstal de la ville, dans la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. (Photo fournie / Ukrainian Presidential Press Service / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 8 juillet 2023 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (au centre) assistant à un événement pour le retour des commandants des forces ukrainiennes qui ont tenu la résistance de Mariupol dans l'aciérie Azovstal de la ville, dans la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. (Photo fournie / Ukrainian Presidential Press Service / AFP)
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Publié le Dimanche 09 juillet 2023

Au 500e jour de la guerre, Zelensky célèbre le «courage» de l'Ukraine

  • Le cap symbolique des 500 jours est franchi alors que Kiev, engagé dans une contre-offensive contre Moscou, a obtenu vendredi l'engagement de Washington de lui livrer des bombes à sous-munitions
  • Pour marquer le 500e jour d'un conflit qui a tué plus de 9.000 civils selon l'ONU, le président ukrainien s'est rendu sur l'île des Serpents, dont Moscou s'était emparé peu après le début de l'invasion le 24 février 2022 avant de devoir l'abandonner

KIEV, Ukraine : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a célébré le «courage» de son peuple au 500e jour samedi de la guerre déclenchée par la Russie, qui a mené samedi un nouveau bombardement meurtrier dans l'est du pays.

Le cap symbolique des 500 jours est franchi alors que Kiev, engagé dans une contre-offensive contre Moscou, a obtenu vendredi l'engagement de Washington de lui livrer des bombes à sous-munitions, une arme très controversée, à quelques jours du sommet de l'Otan à Vilnius.

Pour marquer le 500e jour d'un conflit qui a tué plus de 9.000 civils selon l'ONU, le président ukrainien s'est rendu sur l'île des Serpents, dont Moscou s'était emparé peu après le début de l'invasion le 24 février 2022 avant de devoir l'abandonner.

«Aujourd'hui, nous sommes sur l'île des Serpents, qui ne sera jamais conquise par l'occupant, tout comme le reste de l'Ukraine, parce que nous sommes le pays du courage», a déclaré M. Zelensky dans une vidéo non datée publiée samedi sur les réseaux sociaux.

Le contingent ukrainien qui stationnait sur ce petit caillou au début de l'invasion avait refusé de se rendre et avait intimé au navire de guerre russe Moskva «d'aller se faire foutre», au cours d'un échange radio devenu culte et érigé en symbole de la résistance de Kiev.

Ces soldats ukrainiens avaient certes fini par être capturés avant d'être échangés avec des prisonniers russes. Mais le Moskva avait coulé en mer Noire après avoir été touché, selon Kiev, par des missiles ukrainiens. Moscou avait abandonné l'île en juin 2022.

A Istanbul, où il achevait samedi une tournée régionale, le président ukrainien a salué la mémoire des victimes du conflit lors d'une prière aux côtés du patriarche orthodoxe Bartholomée.

- Armes à sous-munitions -

Sur le terrain, une frappe russe sur l'important noeud ferroviaire de Lyman, repris en octobre par Kiev, a fait au moins huit morts et 13 blessés samedi, selon le ministère ukrainien de l'Intérieur.

De l'autre côté du front, un bombardement ukrainien a tué deux personnes dans la nuit dans la ville occupée d'Olechky, dans le Sud du pays, selon les services de secours locaux.

Vendredi, le président ukrainien a obtenu  de Washington de lui livrer des bombes à sous-munitions, qu'il a qualifiées d'«indispensable programme d'aide».

Les Etats-Unis ont ainsi franchi un pas supplémentaire dans leur soutien à l'Ukraine en acceptant de fournir à son allié ces armes interdites dans de nombreux pays, qui tuent à l'aveugle en dispersant des petites charges explosives avant ou après l'impact et accusée de faire de nombreuses victimes civiles collatérales.

La Russie a dénoncé samedi cette décision comme un «aveu de faiblesse» face à «l'échec» de la contre-offensive ukrainienne. Moscou a estimé que Washington se rend ainsi «complice» des victimes civiles que ces bombes feront.

Le président américain Joe Biden a lui confié à la chaîne CNN que la décision de livrer ces armes avait été «difficile» mais représentait «la bonne chose à faire».

- Exportations de céréales -

En revanche, Washington a douché les espoirs de M. Zelensky qui espérait le soutien des Occidentaux à l'entrée accélérée de son pays dans l'Otan lors du prochain sommet de Vilnius des 11 et 12 juillet.

Kiev «a encore de nombreuses étapes à franchir avant de pouvoir devenir membre», a prévenu le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, recevant vendredi M. Zelensky à Istanbul, a au contraire estimé que l'Ukraine «méritait» de rentrer dans l'Alliance atlantique et appelé les deux pays belligérants à «retourner aux pourparlers de paix».

Le Kremlin a, de son côté, fustigé samedi le rapatriement par le président ukrainien de plusieurs commandants ukrainiens qui devaient rester en Turquie jusqu'à la fin du conflit à la faveur d'un accord entre Moscou et Kiev.

La présidence ukrainienne a confirmé avoir obtenu le retour de ces membres du régiment Azov, après des «négociations avec la partie turque». Ils ont été accueilli à l'aéroport d'Istanbul par le président Zelensky.

Célébré comme des héros en Ukraine pour leur résistance tenace au sein de l'usine Azovstal lors du siège de Marioupol, les combattants d'Azov sont honnis en Russie pour leur liens avec les milieux ultranationalistes ukrainiens.

M. Zelensky a eu un long entretien avec le président turc, qui maintient des liens étroits à la fois avec Kiev et Moscou, pendant lequel a été évoqué l'accord de juillet 2022 qui permet à l'Ukraine d'exporter des céréales à travers la mer Noire malgré la guerre.

Cet accord expire le 17 juillet et la Russie a déclaré ne voir aucune raison de le prolonger. «Nous espérons que l'accord sera prolongé», a déclaré M. Erdogan, qui compte évoquer le sujet avec M. Poutine qu'il doit recevoir en août.

Interrogé samedi sur cette visite, le porte-parole du Kremlin est resté évasif. «Un contact est possible. Il n'y a pas encore de dates», a déclaré Dmitry Peskov, cité par les agences de presse russes.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.