Emeutes: nouvelle réunion de la cellule de crise à visée «opérationnelle»

Le président français Emmanuel Macron (au centre) prend la parole lors d'une réunion de la Cellule interministérielle de crise (CIC) aux côtés du ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein, du ministre délégué à la Transition écologique et à la Cohésion des territoires Christophe Bechu, du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et du Premier ministre Elisabeth Borne, Le ministre français de l'Intérieur et de l'Outre-mer Gerald Darmanin (6eL), le ministre délégué à la Transition numérique et aux Télécommunications Jean-Noël Barrot, au centre de crise d'urgence du ministère de l'Intérieur à Paris, le 30 juin 2023. (Photo YVES HERMAN / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (au centre) prend la parole lors d'une réunion de la Cellule interministérielle de crise (CIC) aux côtés du ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein, du ministre délégué à la Transition écologique et à la Cohésion des territoires Christophe Bechu, du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et du Premier ministre Elisabeth Borne, Le ministre français de l'Intérieur et de l'Outre-mer Gerald Darmanin (6eL), le ministre délégué à la Transition numérique et aux Télécommunications Jean-Noël Barrot, au centre de crise d'urgence du ministère de l'Intérieur à Paris, le 30 juin 2023. (Photo YVES HERMAN / POOL / AFP)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

Emeutes: nouvelle réunion de la cellule de crise à visée «opérationnelle»

  • Le directeur de cabinet de la Première ministre, Aurélien Rousseau, a présidé à 11H00 au ministère de l'Intérieur cette réunion au caractère «très opérationnel, avec tous les services et les cabinets des ministères concernés»
  • Elisabeth Borne avait indiqué vendredi que cette cellule de crise était désormais activée «en continu» pour suivre la situation et «prendre les décisions nécessaires»

PARIS : Le gouvernement a organisé samedi matin une nouvelle réunion de la cellule interministérielle de crise (CIC), à visée «opérationnelle», pour faire le point après une quatrième nuit de violences urbaines, a indiqué Matignon samedi.

Le directeur de cabinet de la Première ministre, Aurélien Rousseau, a présidé à 11H00 au ministère de l'Intérieur cette réunion au caractère «très opérationnel, avec tous les services et les cabinets des ministères concernés», a précisé la même source.

Elisabeth Borne avait indiqué vendredi que cette cellule de crise était désormais activée «en continu» pour suivre la situation et «prendre les décisions nécessaires». Emmanuel Macron a présidé les deux premières CIC, jeudi puis vendredi.

Aucun ministre ne participe à cette troisième CIC. L'exécutif tient à «respecter le temps du deuil» alors qu'ont démarré samedi matin les obsèques du jeune Nahel, tué mardi à Nanterre par un policier, et dont la mort a embrasé de nombreuses villes en France.

Les ministres ont pour leur part été priés de rester à Paris ce week-end. Ils restent «mobilisés et attentifs» à la situation.

Plusieurs d'entre eux feront des déplacements ou «traiteront leur écosystème» (secteurs) en lien avec les violences des dernières nuits.

Le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein s'est rendu samedi midi à Persan (Val d'Oise), où la mairie et le poste de police municipale ont été partiellement incendiés.

«Ces actes sont inqualifiables, (...) malgré la douleur qui reste la nôtre» après le décès du jeune Nahel, a déclaré M. Klein, qui a appelé «à un retour au calme, par respect pour la famille» de l'adolescent, avec laquelle il a encore échangé au téléphone vendredi.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, et la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire se sont réunis pour leur part samedi après-midi à Bercy avec les représentants des commerçants, restaurateurs et hôteliers, assureurs ainsi que des banques françaises pour faire un point sur «les conséquences» des violences dans leurs secteurs.

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti se rendrait à 16H au tribunal judiciaire de Créteil au sujet de sa «circulaire pénale spécifique», qui prévoit notamment de renforcer les comparutions immédiates.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".