Une célébration unifiée de l’Aïd al-Adha rassemble 3000 musulmans à Sao Paulo

L’initiative a été lancée par Omar Mohammed Hindi, président de l’Esporte Clube Sultan. (Photo fournie)
L’initiative a été lancée par Omar Mohammed Hindi, président de l’Esporte Clube Sultan. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 01 juillet 2023

Une célébration unifiée de l’Aïd al-Adha rassemble 3000 musulmans à Sao Paulo

  • L’augmentation du nombre de musulmans et les progrès réalisés par la communauté ont obligé les dirigeants communautaires à construire de nouvelles mosquées à Sao Paulo
  • Les mosquées construites dans chaque quartier reflètent en partie les divisions initiales des groupes, une grande partie des fidèles ayant des liens avec une région spécifique du Levant

SAO PAULO : Le 28 juin, une célébration unifiée de l’Aïd al-Adha a rassemblé les membres de dix-sept mosquées de l’État de Sao Paulo, au Brésil, pour la première fois dans l’histoire de la communauté.

Au moins 3000 personnes ont participé à l’événement, qui s’est déroulé dans un lieu privé de la ville de Sao Bernardo do Campo, à la périphérie de la ville.

L'initiative a été lancée par Omar Mohammed Hindi, président de l’Esporte Clube Sultan, un club social et sportif fondé il y a plusieurs décennies par des immigrants musulmans originaires du village libanais de Sultan Yacoub, dans la vallée de la Beqaa, près de la frontière syrienne.

« Depuis que j’ai pris mes fonctions, j’ai décidé qu’il était temps de rassembler toutes les communautés. Je voulais promouvoir une célébration commune et intensifier notre travail communautaire, en invitant à la fête des personnes qui n’auraient normalement pas les moyens d’assister à un tel événement », déclare M. Hindi à Arab News

Autrefois, chaque communauté organisait ses propres célébrations, conséquence historique de l’installation à Sao Paulo des immigrants levantins arrivés depuis la fin du 19e siècle et qui représentent toujours une part importante de la population musulmane de ce pays d’Amérique du Sud.

« Un homme pouvait venir seul de Syrie ou du Liban et, après s’être installé, inviter ses proches à le rejoindre, en leur apportant toutes sortes de soutien, y compris de l’argent », décrit le cheikh Jihad Hammadeh, éminent homme de religion musulman au Brésil, né en Syrie.

La plupart des hommes travaillaient comme vendeurs et menaient une vie difficile. Le peu de temps libre dont ils disposaient était consacré à la famille, une raison supplémentaire pour que les membres d’une même famille vivent les uns près des autres.

« Ainsi, toutes les communautés musulmanes de Sao Paulo étaient formées de personnes originaires du même village au Liban ou en Syrie », explique le cheikh Hammadeh.

Pendant des décennies, Sao Paulo n’avait qu’une seule mosquée centrale, où se déroulaient toutes les célébrations. Toutefois, l’augmentation du nombre de musulmans et les progrès réalisés par la communauté ont obligé les dirigeants communautaires à construire de nouvelles mosquées.

Les mosquées construites dans chaque quartier reflètent en partie les divisions initiales des groupes, une grande partie des fidèles ayant des liens avec une région spécifique du Levant.

En même temps, de nombreuses transformations se sont produites. Les jeunes générations ont progressivement quitté leurs quartiers traditionnels, de nouvelles vagues d’immigrants musulmans sont arrivées de différentes régions d’Asie et d’Afrique, et de nombreux Brésiliens non arabes se sont convertis à l’islam. La démographie de la plupart des communautés musulmanes a connu des changements considérables.

« Une célébration unifiée de l’Aïd al-Adha était importante pour changer la dynamique traditionnelle et rassembler la communauté musulmane dans son ensemble, y compris les personnes dont les proches ne vivent pas près d’elles à Sao Paulo », souligne le cheikh Hammadeh.

M. Hindi a déployé des efforts intenses pour organiser la célébration en collaboration avec les mosquées. Son équipe a visité dix-sept d’entre elles au cours des deux derniers mois, les invitant à participer et à contribuer à l’événement.

Certaines communautés ont pu apporter un soutien financier en achetant des billets supplémentaires et en les distribuant à des familles et des groupes musulmans pauvres. Des mosquées, des entreprises et des particuliers ont fait des dons pour l’événement, offrant des prix pour la tombola organisée pendant celui-ci. Le club Sultan a loué dix bus pour transporter gratuitement les gens vers le lieu du rassemblement.

« L’événement a connu un énorme succès. Nous avons réuni des personnes qui ne s’étaient pas vues depuis plusieurs années. Nous avons accueilli des musulmans qui vivent seuls à São Paulo. Nous avons prié ensemble », raconte M. Hindi. 

« La communauté musulmane de Sao Paulo est très diverse et la célébration en était la preuve. Des personnes originaires d’Afghanistan, de Guinée-Bissau, du Sénégal, du Ghana, du Nigeria, de Syrie, et du Mozambique, ainsi que des Brésiliens convertis, étaient présents », mentionne le cheikh Hammadeh.

« Pour les immigrants et les réfugiés, il s’agissait d’une occasion particulièrement spéciale. L’idée était de les amener au centre de notre communauté et de leur montrer que nous sommes tous des branches d’un même arbre ». 

Le cheikh Mustafa Anis Orra dirige une mosquée dans le quartier d’Interlagos depuis 30 ans. Sa communauté comprend des personnes originaires du Bangladesh, de Syrie, du Liban, d’Égypte, du Pakistan et d’ailleurs, « chaque groupe ayant ses propres habitudes culturelles, mais tous ayant le même objectif d’adorer Allah », affirme-t-il.

« Ils étaient très heureux de passer notre fête la plus importante en compagnie de tant de frères musulmans. C’est là le véritable sens de l’islam : se réunir et unifier nos cœurs », indique-t-il à Arab News

Mohammed Malam Dabo, un Bissau-Guinéen de 31 ans qui effectue un master en linguistique à l’université de Sao Paulo, a participé à l’événement avec un groupe de collègues africains.

« Même en Guinée-Bissau, je ne m’étais jamais rendu à une célébration de ce genre. C’était vraiment un événement mémorable », confie-t-il à Arab News.

Après cinq ans passés loin de son pays d'origine, les célébrations de l’Aïd al-Adha avec ses proches, lorsque les gens portent généralement de nouveaux vêtements et dînent avec leur famille élargie et leurs voisins, lui manquent.

« Être avec l’ensemble de la communauté musulmane de Sao Paulo, c’est comme être chez soi. Nous avons fait la connaissance de plusieurs personnes, y compris des chefs religieux musulmans. Si nous étions restés seuls à la maison, la journée aurait été pénible », dit-il.

M. Dabo a créé un groupe WhatsApp avec ses camarades de classe musulmans et ils s’efforcent constamment de s’encourager mutuellement dans leur foi. La célébration du début de la semaine leur a donné un regain d’énergie.

« Vivre dans un pays où les musulmans sont minoritaires peut parfois s’avérer difficile sur le plan religieux. Mais ici, à Sao Paulo, nous sentons qu’il existe une communauté forte », ajoute-t-il. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.