NIORT: Sept personnes seront jugées en septembre en correctionnelle à Niort pour l'organisation de manifestations interdites contre la "mégabassine" de Sainte-Soline les 29 octobre et 25 mars dernier, a annoncé mercredi le parquet de Niort dans un communiqué.
Selon le procureur de la République de Niort Julien Wattebled, six hommes, "âgés de 38 à 46 ans et se revendiquant des collectifs Bassines Non Merci, Les Soulèvements de la Terre et de la Confédération paysanne", avaient été placé en garde à vue mercredi matin pour l'organisation de la manifestation du 25 mars 2023, interdite par la préfecture des Deux-Sèvres.
Cinq de ces six hommes seront convoqués devant le tribunal correctionnel de Niort le 8 septembre prochain pour "organisation de manifestation interdite sur la voie publique", a ajouté le procureur sans dévoiler leur identité.
Le sixième homme a été laissé libre sans poursuite.
Deux autres hommes, représentants de la CGT et du syndicat Solidaires dans les Deux-Sèvres, "entendus en audition libre" sont quant à eux, poursuivis pour l'organisation de la manifestation du 29 octobre 2022 à Sainte-Soline, déjà interdite par la préfecture, contre ce projet de réserve d'eau -appelé "bassine" par les opposants- destiné à l'irrigation agricole.
Selon les organisations impliquées, parmi les six gardés à vue, figuraient trois membres des Soulèvements de la Terre, dissous la semaine dernière par le gouvernement, deux du syndicat agricole la Confédération paysanne - son ancien porte-parole national Nicolas Girod, et son représentant dans les Deux-Sèvres Benoît Jaunet, ainsi que le leader du collectif Bassines non Merci Julien Le Guet.
Trois de ces six personnes sont également poursuivies pour l'organisation de la manifestation du 29 octobre 2022, selon le procureur.
"Pour ces faits, tous encourent six mois d'emprisonnement", a-t-il ajouté.
Dès mercredi matin, la Confédération paysanne a dénoncé "des manoeuvres d'intimidation et de répression scandaleuses", tandis qu'à Rezé (Loire-Atlantique), une trentaine de personnes, s'étaient rassemblés devant la gendarmerie pour soutenir trois militants convoqués, qui habitent l'ex-ZAD de Notre-Dame-des-Landes, a constaté une correspondante de l'AFP.
"Le gouvernement continue sa répression aveugle contre ceux qui défendent l'eau et le vivant", a également réagit sur Twitter la cheffe des députés LFI Mathilde Panot après les placements en garde à vue.
La semaine dernière, un homme de 42 ans a été condamné à dix mois de prison et écroué pour des violences contre des gendarmes commises lors de la manifestation de mars, qui avait fait 200 blessés parmi les manifestants, selon les organisateurs.
Quatre autres hommes, interpellés la semaine dernière pour des faits survenus lors de ce rassemblement, seront jugés fin juillet.