Dieselgate: l'ancien patron d'Audi évite la prison ferme grâce à des aveux tardifs

Vêtu d'un costume bleu sombre et d'une chemise blanc col ouvert, M. Stadler n'a pas montré de réaction à l'énoncé de sa peine. (Photo, AFP)
Vêtu d'un costume bleu sombre et d'une chemise blanc col ouvert, M. Stadler n'a pas montré de réaction à l'énoncé de sa peine. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Dieselgate: l'ancien patron d'Audi évite la prison ferme grâce à des aveux tardifs

  • L'ancien dirigeant avait toujours contesté les faits reprochés avant d'accepter, en mai, de faire des aveux complets sur le délit de fraude par omission qui lui était reproché, sur proposition du tribunal
  • Il a ainsi pu éviter une peine qui pouvait atteindre jusqu'à dix ans de prison. Il avait effectué 4 mois de détention provisoire en 2018

MUNICH: L'ancien PDG d'Audi, premier dirigeant du groupe Volkswagen jugé dans l'affaire du Dieselgate, a écopé mardi en Allemagne d'une peine de prison avec sursis grâce à des aveux tardifs sur son rôle dans le scandale mondial des moteurs diesels truqués.

Rupert Stadler, ancien patron de la firme aux anneaux entre 2007 et 2018, filiale de Volkswagen, a été condamné à 21 mois de prison avec sursis ainsi qu'à une amende de 1,1 million d'euros par le tribunal régional de Munich qui le jugeait depuis septembre 2020.

Vêtu d'un costume bleu sombre et d'une chemise blanc col ouvert, M. Stadler n'a pas montré de réaction à l'énoncé de sa peine.

Le manager de 60 ans a eu "au plus tard" en juillet 2016 une "connaissance établie" de l'installation de logiciels illégaux sur des modèles de la marque Audi et VW, mais sans avoir pris les "mesures nécessaires" pour cesser leur commercialisation, a détaillé le juge Stefan Weickert lors de la lecture du jugement.

L'ancien dirigeant avait toujours contesté les faits reprochés avant d'accepter, en mai, de faire des aveux complets sur le délit de fraude par omission qui lui était reproché, sur proposition du tribunal. Il a ainsi pu éviter une peine qui pouvait atteindre jusqu'à dix ans de prison. Il avait effectué 4 mois de détention provisoire en 2018.

Le "Dieselgate" a provoqué un scandale mondial et lourdement entaché la réputation de l'industrie automobile allemande.

En 2015, à la suite d'accusations de l'agence environnementale américaine (EPA), Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de moteurs de type "EA 189" sur ses véhicules diesel d'un logiciel capable de les faire apparaître comme moins polluants lors de tests en laboratoire et sur les routes.

Clémence ?

Deux coaccusés de M. Stadler, un ancien directeur technique chez Audi et Porsche, Wolfgang Hatz, et son bras droit chez Audi, Giovanni Pamio, ont avoué durant le procès avoir manipulé des moteurs de véhicules pour que les valeurs légales de gaz d'échappement soient respectées durant les tests, mais pas sur route.

Il ont été condamnés mardi respectivement à deux ans de prison avec sursis assortis d'une amende de 400.000 euros pour le premier et 21 mois de prison avec sursis assortis d'une amende de 50.000 euros pour le second.

Le procès aura nécessité "plus de 170 jours d'audience" avec "plus de 190 témoins entendus et plus de 1.400 documents lus", a détaillé Laurent Lafleur, porte-parole au tribunal.

Or, la procédure de plaider-coupable et la relative mansuétude des peines proposées par le tribunal ont suscité des critiques en Allemagne.

"Un gigantesque scandale économique, des millions de clients trompés dans le monde entier, des milliards d'euros d'amendes pour l'entreprise - et le seul haut dirigeant jugé jusqu'à présent s'en tire avec une peine aussi clémente?", s'était emporté le quotidien Süddeutsche Zeitung.

La rémunération de Rupert Stadler s'élevait à quelque 5 millions d'euros en 2017, avant son éviction, selon le rapport annuel de Volkswagen. M. Stadler a causé des dommages à hauteur de 41 millions d'euros, correspondant à la commercialisation à tort de quelques 17.000 véhicules entre 2016 et 2018, selon le jugement.

Questions sans réponse

Le groupe Volkswagen a dû payer depuis plus de 30 milliards d'euros en remboursements, dédommagements et frais judiciaires, dont le plus gros aux États-Unis. M. Stadler s'était entendu en 2021 avec Volkswagen pour renoncer à certains bonus, payant ainsi 4,1 millions d'euros de dommages au groupe.

Le procès laisse aussi des questions sans réponse: qui a initié la fraude? Quels autres dirigeants de Volkswagen étaient au courant et ont laissé la fraude perdurer?

Quatre anciens responsables de Volkswagen, accusés de fraude, sont jugés depuis 2021 au tribunal de Brunswick (nord), non-loin du siège historique du constructeur.

Des audiences sont prévues jusqu'en 2024 mais toujours sans le principal accusé, l'ancien PDG du premier constructeur européen à l'époque du scandale, Martin Winterkorn, dispensé de procès pour raison médicale.

Des investisseurs réclament par ailleurs réparation en justice, alors que le titre de VW s'était effondré de quelque 40% dans les jours suivant l'éclatement du scandale.

D'autres volets judiciaires restent ouverts, comme en France où la cour d'appel de Paris a confirmé en mars la mise en examen pour tromperie aggravée de Volkswagen, à côté des constructeurs Renault, Peugeot, Citroën et Fiat-Chrysler.


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.