Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris: quels partenariats pour une croissance verte?

Le président français Emmanuel Macron lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris (Photo: Ammar Abd Rabbo)
Le président français Emmanuel Macron lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris (Photo: Ammar Abd Rabbo)
(Photo: Ammar Abd Rabbo)
(Photo: Ammar Abd Rabbo)
the African Development Bank
the African Development Bank
Short Url
Publié le Vendredi 23 juin 2023

Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris: quels partenariats pour une croissance verte?

  • «Vous pouvez compter sur la France pour poursuivre ces partenariats afin de financer nos ambitions communes», a lancé Catherine Colonna
  • Le président égyptien a plaidé pour la mise en œuvre d’un système de financement équitable dans tous les secteurs qui favorisent le développement durable

PARIS: Comment faire face aux défis du climat, de la biodiversité et du développement durable? Quels moyens disposent les États pour répondre aux urgences climatiques et aux enjeux de développement, notamment ceux qui concernent les pays les plus pauvres, souvent très endettés? Telles sont les problématiques qui sont abordées lors des six tables rondes programmées au grand auditorium du Palais Brongniart, à Paris, dans le cadre du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, qui se tient à Paris les 22 et 23 juin 2023.

Ces échanges de haut niveau sont assurés par des chefs d’État et de gouvernement, de hauts responsables, des directeurs d’organisations internationales et d’organisations non gouvernementales (ONG), ainsi que par de nombreux acteurs financiers, des directeurs de banques de développement, d’institutions financières, d’organisations internationales, de fonds souverains et de fondations philanthropiques. Leur objectif est de définir les moyens ainsi que les méthodes à adopter pour faire face à ces importants enjeux mondiaux et de trouver des solutions concrètes pour répondre aux objectifs en matière de développement durable (ODD), conformément à l’accord de Paris et au cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal.

«Pour une croissance verte»

La mise en œuvre de partenariats multipartites et multisectoriels qui permettent d’assurer une croissance verte a été abordée à l’occasion d’une table ronde intitulée «Une nouvelle méthode: les partenariats pour une croissance verte». Cette dernière, animée par Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, a réuni de nombreux chefs d’État. Étaient notamment présents le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, ou encore la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

«Vous pouvez compter sur la France pour poursuivre ces partenariats afin de financer nos ambitions communes», a déclaré Catherine Colonna lors de l’ouverture de la table ronde. De son côté, Cyril Ramaphosa a plaidé pour le lancement de commissions composées de spécialistes du changement climatique, de scientifiques ainsi que de toutes les parties prenantes pour participer aux débats autour des programmes créateurs de richesses.

«Vous pouvez compter sur la France pour poursuivre ces partenariats afin de financer nos ambitions communes», a déclaré Catherine Colonna.

Interrogé par la ministre française des Affaires étrangères sur les enjeux actuels du changement climatique, Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que «le changement climatique menace tous les pays à travers le monde et impose aux États de travailler ensemble pour faire faire face aux enjeux». Il a rappelé les engagements pris lors de la COP27, qui s’est déroulée à Charm el-Cheikh, en Égypte. «Nous avons entendu beaucoup d’engagements lors de la COP27, mais le problème persiste au sujet de l’accès au financement, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale», a-t-il précisé. «Pour réaliser un développement durable, nous devons nous focaliser sur l’apport de la science dans le travail et la production».

Le président égyptien a plaidé pour la mise en œuvre d’un système de financement équitable dans tous les secteurs qui favorisent le développement durable, évoquant l’accessibilité aux ressources vitales telles que l’eau, la nourriture et l’énergie. «Ces programmes de développement nécessitent la mise en place de partenariats. Nous devons continuer à financer les projets qui entrent dans les objectifs de l’accord de Paris. Nous constatons des évolutions; il faudra continuer à développer des partenariats multilatéraux avec des programmes définis et centrés sur le développement durable», a-t-il ajouté.

Il a en outre souligné l’importance que revêt le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial pour trouver des solutions et des recommandations afin de freiner ou d’effacer les endettements des pays les pauvres. L’objectif est de suspendre ou d’annuler les taxes pour que les banques puissent répondre aux exigences du moment.

«Ces programmes de développement nécessitent la mise en place de partenariats. Nous devons continuer à financer les projets qui entrent dans les objectifs de l’accord de Paris», a expliqué le président égyptien.

«En Égypte, nous avons mis en place un plan de développement en matière d’énergies renouvelables. Nous avons besoin de l’aide de nos partenaires et des institutions financières internationales pour nous soutenir dans la réalisation des projets», a-t-il conclu.

Lors de son intervention, Ursula von der Leyen a souhaité quant à elle «rendre hommage à la tenue de ce pacte financier» qu’elle considère comme une nécessité. Cette dernière plaide pour la création d’un «environnement propice aux capitaux privés» propre à inciter les investisseurs à s’impliquer davantage dans les projets de transition énergétique. La présidente de la Commission européenne affirme que l’accès aux marchés des capitaux est primordial.

«Au niveau de la Commission européenne, nous nous intéressons aux secteurs les plus attractifs de la croissance verte, notamment dans les pays émergents et les pays en voie de développement, qui connaissent des financements timides, souffrent d’un manque de formation et d’une augmentation des taux d’intérêt pratiqués par les banques», a-t-elle ajouté, recommandant de résoudre ce problème d’accès au financement. «Nous devons partager nos expertises et limiter les risques pour les investisseurs», a-t-elle précisé.

La présidente de la Commission européenne a déclaré qu’elle était favorable à l’application de la tarification du carbone. L’idée, selon elle, est de faire payer les pollueurs tels que les transporteurs. Ces derniers pourront «adopter des méthodes plus protectrices de l’environnement» ou devront payer une taxation qui permettra de financer des projets durables, protecteurs de l’environnement, poursuit-elle. Cette stratégie qui permettra d’encourager les initiatives vers les investissements plus durables est transposable et pourra être appliquée dans les pays en développement. «La tarification du carbone générera des revenus qui seront destinés au financement de l’économie plus verte», a-t-elle encore indiqué.

Changer les méthodes de production

Quant au président colombien, Gustavo Petro Urrego, il a fait savoir que tous les pays devaient changer les méthodes de production dans l’industrie et l’agriculture. Il a plaidé pour l’accès aux ressources en eau, une source vitale qui doit être au centre de l’ordre local et mondial. «Nous devons réorganiser les territoires et changer les méthodes, mais ces stratégies nécessitent la mobilisation de milliards de dollars», a-t-il expliqué. «Nous le savons tous, le capital est essentiel dans la réalisation des objectifs de la transition écologique et du développement durable», a-t-il ajouté, précisant que même le système financier est limité. Selon lui, les pistes étudiées jusque-là pour faciliter l’accès au financement ne peuvent pas, à elles seules, être suivies de manière équitable et juste. Le président colombien préconise de penser à la mise en œuvre d’un «plan Marshall mondial» afin de répondre aux défis mondiaux liés au changement climatique et au développement durable dans tous les pays du monde. Il s’est déclaré favorable à l’effacement de la dette des pays pauvres contre des engagements concrets vis-à-vis du développement durable.

Dans l’objectif de répondre aux enjeux actuels, les intervenants ont appelé à multiplier les partenariats multipartites dans divers domaines, notamment dans la mobilisation d’une série d’instruments financiers internationaux et nationaux, publics et privés. Le but est d’assurer le financement de programmes susceptibles de répondre aux impératifs de la transition écologique juste et de la préservation de la biodiversité à travers le monde. Il s’agit aussi de mettre en œuvre des stratégies globales ainsi qu’une utilisation optimale des ressources financières et d’adapter les actions en fonction des urgences de chaque région du monde.

Les intervenants

Abdel Fattah al-Sissi, président de la république arabe d’Égypte;

Denis Sassou-Nguesso, Président de la république populaire du Congo;

Cyril Ramaphosa, président de la république d’Afrique du Sud;

Gustavo Petro Urrego, président de la république de Colombie;

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne;

M. SanJayan, directeur exécutif de Conservation international.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

Short Url
  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

Short Url
  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.