Donald Trump, inculpé, se dit victime d'une «chasse aux sorcières»

L'ancien président américain et candidat à l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump, arrive pour prendre la parole lors de la convention d'État 2023 du Parti républicain de Géorgie à Columbus, Géorgie, le 10 juin 2023. (Photo de Christian Monterrosa / AFP)
L'ancien président américain et candidat à l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump, arrive pour prendre la parole lors de la convention d'État 2023 du Parti républicain de Géorgie à Columbus, Géorgie, le 10 juin 2023. (Photo de Christian Monterrosa / AFP)
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

Donald Trump, inculpé, se dit victime d'une «chasse aux sorcières»

  • «C'est pour cela qu'ils le font, si je ne l'étais pas (candidat), il n'y aurait pas de chasse aux sorcières, il n'y aurait pas d'inculpation», a soutenu Donald Trump face à des militants réunis à Colombus en Géorgie
  • Lors de deux réunions républicaines dans le sud-est des Etats-Unis, il a estimé être la cible de poursuites en raison de sa candidature à un deuxième mandat à la Maison Blanche

GREENSBORO, Etats-Unis : Donald Trump a affirmé samedi être victime d'une «chasse aux sorcières» lors de sa première prise de parole publique depuis son inculpation la veille par la justice fédérale, inédite pour un ex-président américain et aux conséquences incertaines sur la primaire républicaine pour 2024.

Lors de deux réunions républicaines dans le sud-est des Etats-Unis, il a estimé être la cible de poursuites en raison de sa candidature à un deuxième mandat à la Maison Blanche.

«C'est pour cela qu'ils le font, si je ne l'étais pas (candidat), il n'y aurait pas de chasse aux sorcières, il n'y aurait pas d'inculpation», a-t-il soutenu face à des militants réunis à Colombus en Géorgie.

L'ancien magnat de l'immobilier est visé par 37 chefs d'inculpation pour avoir, lorsqu'il a quitté la Maison Blanche, emporté des milliers de documents dont certains confidentiels alors qu'il aurait dû les confier aux Archives nationales, et pour avoir ensuite refusé d'en restituer la majeure partie en dépit des relances du FBI (police fédérale).

Cette inculpation, la deuxième en deux mois après une première en avril par la justice de l'Etat de New York pour fraudes comptables, pave le chemin pour une présidentielle 2024 à nulle autre pareille où le ministère de la Justice du président démocrate sortant poursuit le favori de la primaire républicaine.

«Vous avez affaire à des fous furieux», a déclaré un peu plus tard Donald Trump à Greensboro en Caroline du Nord.

«L'inculpation sans fondement dont je fais l'objet par le ministère instrumentalisé de l'injustice du gouvernement (de Joe) Biden figurera parmi les abus de pouvoir les plus terribles de l'histoire de notre pays», a-t-il lancé.

- «Dérangé» -

Les deux réunions ont eu lieu trois jours seulement avant sa comparution attendue mardi devant un tribunal fédéral à Miami. Il est accusé d'avoir mis en danger la sécurité nationale des Etats-Unis en conservant des documents confidentiels, y compris des secrets militaires et nucléaires, à son départ de la Maison Blanche.

L'ex-président ne cesse de répéter qu'il est victime d'une cabale politique, s'emportant contre ce qu'il a qualifié d'attaque judiciaire injuste à son encontre.

Parmi les 37 chefs d'accusation contenus dans l'acte d'inculpation rendu public vendredi, figurent une «rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale», une «entrave à la justice» et un «faux témoignage».

La veille, il avait annoncé son inculpation et sa convocation mardi devant un tribunal de Miami.

L'ancien dirigeant avait réagi à l'annonce de son inculpation via une série de publications sur son réseau Truth Social ainsi que dans une déclaration vidéo diffusée sur Twitter, qualifiant de «dérangé» le procureur spécial en charge de l'enquête, Jack Smith, et dénonçant une ingérence électorale supposément orchestrée par son rival Joe Biden.

Ce dernier a indiqué n'avoir «pas parlé» à son ministre de la Justice à ce sujet.

«Ils m'attaquent car nous sommes à nouveau devant Biden dans les sondages, de beaucoup», a assuré Donald Trump, en dépit du fait que les enquêtes d'opinion ne démontrent pas d'avantage clair à ce stade.

Le camp républicain a jusqu'ici globalement resserré les rangs autour de l'ex-président.

Le chef républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dont la relation avec le tumultueux milliardaire n'a pas toujours été au beau fixe, a estimé que son inculpation marquait un «jour sombre» pour les Etats-Unis.

«Moi et tous les Américains qui croient en l'État de droit, nous nous tenons au côté du président Trump», a assuré M. McCarthy.

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, son principal adversaire pour l'investiture républicaine, s'est joint aux dénonciations d'un ministère de la Justice supposément «instrumentalisé».


Les Etats-Unis ont frappé des installations Houthies au Yémen à l'aide de bombardiers B-2

Un bombardier furtif B-2 survole le Washington Monument sur le National Mall, lors des célébrations de la fête de l'indépendance à Washington DC, le 4 juillet 2020. Le 16 octobre 2024, les États-Unis ont mené plusieurs frappes de bombardiers B-2 sur des installations de stockage d'armes dans des zones du Yémen contrôlées par les rebelles huthis soutenus par l'Iran, selon l'armée et le ministère de la défense américains. (AFP)
Un bombardier furtif B-2 survole le Washington Monument sur le National Mall, lors des célébrations de la fête de l'indépendance à Washington DC, le 4 juillet 2020. Le 16 octobre 2024, les États-Unis ont mené plusieurs frappes de bombardiers B-2 sur des installations de stockage d'armes dans des zones du Yémen contrôlées par les rebelles huthis soutenus par l'Iran, selon l'armée et le ministère de la défense américains. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont frappé cinq dépôts souterrains de munitions des rebelles Houthis au Yémen à l'aide de bombardiers stratégiques furtifs B-2
  • Il s'agit du premier emploi connu à ce jour de bombardiers B-2 par les forces américaines depuis le début de leurs frappes contre les Houthis

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont frappé cinq dépôts souterrains de munitions des rebelles Houthis au Yémen à l'aide de bombardiers stratégiques furtifs B-2, a annoncé mercredi soir le ministre de la Défense américain Lloyd Austin.

"Les forces américaines ont ciblé plusieurs installations souterraines des Houthis abritant plusieurs types d'armes que les Houthis ont utilisé pour cibler des navires civils et militaires dans toute la région", a indiqué M. Austin dans un communiqué.

Il s'agit du premier emploi connu à ce jour de bombardiers B-2 par les forces américaines depuis le début de leurs frappes contre les Houthis, un groupement soutenu par l'Iran.

"L'emploi de bombardiers furtifs à long rayon d'action B-2 Spirit de l'armée de l'air américaine prouve la capacité de frappe" américaine "à tout moment et en tout lieu", s'est félicité M. Austin, évoquant une "démonstration sans pareille".

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, mènent depuis des mois des attaques contre Israël et les navires qui leur seraient liés, en affirmant agir en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, opposé à Israël dans la bande de Gaza depuis un an.

En réponse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni procèdent régulièrement à des frappes contre des installations houthies, mais sans être parvenus à ce stade à anéantir la capacité opérationnelle du mouvement.


L'agence atomique iranienne juge « improbable » une attaque d'Israël sur des sites nucléaires.

Installations d'enrichissement atomique au centre de recherche nucléaire de Natanz, en Iran. (AFP/File)
Installations d'enrichissement atomique au centre de recherche nucléaire de Natanz, en Iran. (AFP/File)
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  • Mercredi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a estimé qu'une éventuelle attaque israélienne contre ses installations nucléaires « ne réussirait pas »
  • Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays déciderait seul des éventuelles cibles à frapper en Iran

TEHERAN : Mercredi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a estimé qu'une éventuelle attaque israélienne contre ses installations nucléaires « ne réussirait pas » ou ne causerait pas de « sérieux dommages », tout en jugeant un tel scénario « improbable ».

Ces déclarations interviennent sur fond d'escalade entre l'Iran et Israël. L'Iran a lancé le 1^(er) octobre quelque 200 missiles sur Israël, qui a juré d'y riposter.

« Il est très improbable » qu'une attaque se produise, a affirmé le porte-parole de l'OIEA, Behrouz Kamalvandi, dans une interview accordée à l'agence de presse iranienne Nournews, estimant qu'il s'agirait d'un acte « stupide ».

« Dans le cas d'une attaque sur un site clé, soyez sûrs, elle ne réussira pas » et il « est très peu probable qu'ils (Israël) nous causent de sérieux dommages », a-t-il ajouté, précisant que l'Iran serait en mesure de « rapidement compenser » tout dégât potentiel.

Les tirs de missiles du 1er octobre ont été présentés par l'Iran comme des représailles à l'assassinat en juillet à Téhéran du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, imputé à Israël, et à celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais pro-iranien, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre près de Beyrouth.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays déciderait seul des éventuelles cibles à frapper en Iran, malgré les appels du président américain Joe Biden à épargner les sites pétroliers et nucléaires.

« Toute attaque contre les infrastructures iraniennes entraînera une réponse plus forte », a mis en garde mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par la télévision d'État.


Des entreprises israéliennes interdites au salon Euro naval de novembre à Paris

Le porte-avions français Charles de Gaulle (Photo, AFP)
Le porte-avions français Charles de Gaulle (Photo, AFP)
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JERUSALEM : Mercredi, Israël a accusé le président Emmanuel Macron de faire « honte » à la France après la décision du gouvernement français d'interdire à des entreprises israéliennes d'exposer leurs matériels lors du salon de défense Euronaval début novembre, près de Paris.

« Les actes du président français Macron sont une honte pour la France et les valeurs du monde libre qu'il affirme vouloir protéger », a affirmé sur X le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

« La décision de discriminer une nouvelle fois l'industrie de la défense israélienne en France profite aux ennemis d'Israël en temps de guerre », a-t-il ajouté.

Il a également accusé M. Macron de vouloir « mettre en place un embargo sur les armes » après que le président français a appelé la semaine dernière à « cesser les exportations d'armes » utilisées par Israël à Gaza et au Liban.

La France « a adopté et ne cesse de mettre en œuvre une politique hostile envers Israël », a estimé le ministre israélien.

Les organisateurs du salon Euronaval, consacré au secteur naval de défense, avaient auparavant indiqué que celui-ci n'accueillerait ni stands ni matériels israéliens lors de sa prochaine édition, à la demande du gouvernement français.

« Le gouvernement français a fait part le mardi 15 octobre à Euronaval de sa décision de valider la participation des délégations israéliennes au salon Euronaval 2024, sans stands ni exposition de matériels », a précisé dans un communiqué l'organisation du salon, selon laquelle « sept entreprises israéliennes sont concernées par cette décision ».

- Le ton monte - 

« Conformément à la décision du gouvernement français, les entreprises et les ressortissants israéliens qui le souhaitent seront accueillis au salon selon les modalités précitées », a-t-on ajouté.

« Euronaval se prépare à accueillir chaque entreprise et chaque visiteur dans le respect des directives internationales et gouvernementales. Près de 500 entreprises et 22 000 visites sont attendues pour la 29^e édition du salon, du 4 au 7 novembre au Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte (dans la banlieue nord de Paris), ont rappelé les organisateurs.

Fin mai, la présence des industriels israéliens de la défense au salon Eurosatory avait été annulée par décision du gouvernement, sur fond d'offensive israélienne dans la bande de Gaza. Cette décision avait ensuite été contredite par la justice.

La décision concernant Euronaval intervient dans un contexte où le ton est monté ces derniers jours entre Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, alors que les opérations israéliennes se poursuivent à Gaza, un an après l'attaque meurtrière du groupe palestinien Hamas en Israël et contre le Hezbollah au Liban.

Le 5 octobre, M. Macron avait déjà estimé que « la priorité » pour un cessez-le-feu était « qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza ».

Ses déclarations avaient suscité la colère de M. Netanyahu, qui les avait qualifiées de « honte ».

Paris appelle avec insistance à un cessez-le-feu à la fois à Gaza et au Liban. Le pays dénonce les frappes israéliennes ainsi que les tirs israéliens jugés « délibérés » contre des positions des Casques bleus de la force de paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), dont plusieurs ont été blessés.