Macron lundi au Mont Saint-Michel, symbole de «résilience»

Le président français Emmanuel Macron dans la base aérienne des pompiers de Nîmes-Garons à Garons, dans le sud de la France, le 2 juin 2023. (Photo Daniel Cole / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron dans la base aérienne des pompiers de Nîmes-Garons à Garons, dans le sud de la France, le 2 juin 2023. (Photo Daniel Cole / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 05 juin 2023

Macron lundi au Mont Saint-Michel, symbole de «résilience»

  • Le chef de l'Etat est attendu dans l'après-midi sur le célèbre îlot rocheux de la Manche pour célébrer le millénaire de la fondation de son abbaye
  • Le Mont Saint-Michel, confronté à des problèmes récurrents d'ensablement, a fait l'objet de gigantesques travaux, achevés en 2015

LE MONT SAINT-MICHEL: Emmanuel Macron se rend lundi au Mont Saint-Michel, symbole de "l'esprit français" de "résilience" et de "résistance", à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites.

Le chef de l'Etat est attendu dans l'après-midi sur le célèbre îlot rocheux de la Manche pour célébrer le millénaire de la fondation de son abbaye. Il va annoncer une campagne pour classer davantage d'édifices cultuels en France des XIXe et XXe siècles comme monuments historiques, afin d'en faciliter la préservation, avec le possible lancement d'une souscription financière auprès des Français pour restaurer ce "patrimoine religieux modeste".

Sur quelques 50 000 lieux de cultes (dont 42 000 catholiques) en France, seuls 10 500 sont protégés au titre des monuments historiques, un label qui ouvre l'accès aux aides du ministère de la Culture, a fait valoir l'Elysée.

Sur place, le président doit visiter l'exposition "La demeure de l'archange", qui retrace au travers d'une trentaine d'objets l'histoire de ce joyau du patrimoine français, et prononcer un discours.

Le chef de l'Etat fera-t-il le lien avec l'actualité politique, ponctuée ces dernières semaines par la longue crise des retraites, alors que sa cote de popularité rebondit après plusieurs mois de forte défiance ?

Depuis François Mitterrand en 1983, les présidents se pressent dans ce lieu emblématique pour y porter leur message.

En 2007, Nicolas Sarkozy avait choisi d'y lancer sa campagne présidentielle.

Les "murailles et l'éternité du Mont" incarnent tout comme les forces qui débarquèrent le 6 juin 1944 en Normandie "les notions de résistance et de résilience", souligne un conseiller d'Emmanuel Macron.

La silhouette de l'abbatiale, entre terre et mer, symbolise "tout ce qui fait des Français un peuple de conquérants et de bâtisseurs", relève encore l'Elysée. "C'est un lieu qui atteste de la capacité de notre peuple à faire preuve d'adaptation aux époques" et qui incarne les "combats qu'il faut et va falloir mener" face au changement climatique.

Enjeu écologique

Le Mont Saint-Michel, confronté à des problèmes récurrents d'ensablement, a fait l'objet de gigantesques travaux, achevés en 2015, pour lui permettre de redevenir une île.

En 1983 déjà, François Mitterrand était venu y dire que l'homme devait venir au secours de la nature pour réparer ce qu'il avait lui-même contribué à détruire.

Site le plus fréquenté du pays hors Ile-de-France, il a attiré l'an dernier 2,8 millions de visiteurs, dont 1,3 million pour l'abbaye.

Il ne sera pas fermé aux visiteurs durant la visite présidentielle, mais le préfet de la Manche a instauré un périmètre de protection, avec fouille à l'entrée, pour les commémorations du millénaire.

Le chef de l'Etat est régulièrement accueilli par des concerts de casseroles lors de ses déplacements depuis la promulgation de la réforme des retraites, mi-avril.

Et l'exécutif fera de nouveau face à une journée de mobilisation mardi, deux jours avant l'examen au Parlement d'une proposition de loi visant à abroger la retraite à 64 ans.

Poursuivant un itinéraire mémoriel entamé le 8 mai par un hommage à Jean Moulin à Lyon, Emmanuel Macron lancera également mardi les préparatifs du 80e anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944 qui aura lieu en 2024.

Il se déplacera à Colleville-Montgomery, dans le Calvados, sur les lieux du débarquement, pour assister non pas aux traditionnelles cérémonies du 6-Juin, prévues à Ver-sur-Mer et présidées par le ministre des Armées Sébastien Lecornu, mais à la commémoration annuelle de l'Ecole de fusiliers marins.

M. Macron remettra - avec Léon Gautier, 100 ans, dernier Français vivant à avoir participé au débarquement - les bérets verts aux élèves qui ont réussi leur stage commando.

Sa présence se veut un hommage aux 177 Français qui débarquèrent le 6 juin 1944, regroupés au sein du Commando Kieffer, au côté des 132 000 alliés.

Surtout, le chef de l'Etat va installer officiellement le groupement d'intérêt public qui sera chargé de préparer les grandes commémorations prévues pour le 80e anniversaire.

La Première ministre Elisabeth Borne, élue du Calvados, sera aussi présente à Colleville, l'occasion pour les deux têtes de l'exécutif de s'afficher ensemble après le recadrage d'Emmanuel Macron à la cheffe du gouvernement la semaine dernière sur la stratégie à adopter face au Rassemblement national.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".