La prochaine réunion du G20 placée sous haute sécurité au Cachemire

Des peintres mettent la dernière touche à une fresque murale le long d'une rue avant la réunion du G20 à Srinagar, le 19 mai 2023. (Photo, AFP)
Des peintres mettent la dernière touche à une fresque murale le long d'une rue avant la réunion du G20 à Srinagar, le 19 mai 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 19 mai 2023

La prochaine réunion du G20 placée sous haute sécurité au Cachemire

  • Le Cachemire est divisé entre l'Inde et le Pakistan qui, depuis leur indépendance en 1947, revendiquent la souveraineté sur la totalité de ce territoire himalayen majoritairement musulman
  • La réunion du G20, qui doit durer trois jours, se déroulera sous bonne garde sur les rives du lac Dal à Srinagar à partir de lundi

SRINAGAR: Des commandos d'élite indiens patrouillent vendredi dans les rues de Srinagar, au Cachemire administré par l'Inde où s'ouvre lundi une réunion du G20 sur le tourisme et dont l'organisation sur ce territoire a été condamnée par la Chine et le Pakistan.

Le Cachemire est divisé entre l'Inde et le Pakistan qui, depuis leur indépendance en 1947, revendiquent la souveraineté sur la totalité de ce territoire himalayen majoritairement musulman. Il a été la cause de deux des trois guerres qui les ont opposés depuis.

La partie administrée par l'Inde a connu plus de trois décennies de troubles, qui ont fait des dizaines de milliers de morts.

La réunion du G20, qui doit durer trois jours, se déroulera sous bonne garde sur les rives du lac Dal à Srinagar à partir de lundi.

Les routes menant au site ont récemment été recouvertes de bitume et les couleurs du drapeau de l'Inde scintillent sur les poteaux semblant marquer un "retour à la normale et à la paix" dans la région.

L'Inde promeut le tourisme au Cachemire où plus d'un million d'Indiens se sont rendus l'an dernier.

La police a prévenu que la sécurité avait été renforcée "dans les endroits vulnérables pour éviter tout risque d'attaque terroriste pendant la réunion du G20", premier événement diplomatique dans le territoire depuis que New Delhi l'a placé sous son contrôle direct en 2019, après avoir révoqué sa semi-autonomie.

L'Inde assure la présidence du G20 pour 2023 et a prévu plus de 100 réunions dans le pays. Pékin s'est déjà tenu à l'écart des événements organisés au Ladakh et dans l'Arunachal Pradesh.

«arrogance à l'égard du monde»

La Chine ne sera pas non plus représentée à la réunion de Srinagar. L'Inde et son grand voisin du Nord sont dans une impasse militaire le long de leur frontière de facto, dans la région du Ladakh. Pékin revendique aussi l'Etat indien de l'Arunachal Pradesh comme partie du Tibet et considère le Cachemire comme territoire contesté.

"La Chine s'oppose fermement à la tenue de toute forme de réunion du G20 sur un territoire contesté et ne participera pas à de telles réunions", a déclaré vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin.

Selon des informations de presse, la Turquie et l'Indonésie ne devraient pas y participer non plus.

Le Pakistan, qui n'est pas membre du G20 mais qui contrôle une petite partie du Cachemire, a déclaré que l'organisation de la réunion sur ce territoire violait le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et les accords bilatéraux.

Bilawal Bhutto Zardari, ministre pakistanais des Affaires étrangères, a déclaré que l'Inde faisait preuve d'"arrogance à l'égard du monde".

L'Inde accuse le Pakistan d'entraîner et de soutenir des séparatistes au Cachemire, ce qu'Islamabad dément.

Pour Hartosh Singh Bal, rédacteur en chef du magazine d'actualité indien The Caravan, le choix du lieu est "manifestement une tentative de montrer que tout est normal au Cachemire".

"L'absence de la Chine et d'autres pays à la réunion n'est pas surprenante", a-t-il dit à l'AFP.

«pas de répercussions»

En revanche, "si des démocraties occidentales n'y participaient pas, le signal envoyé serait différent", a-t-il fait valoir, mais "l'Inde sait qu'il n'y aura pas de répercussions.

Lundi, le rapporteur spécial des Nations unies sur les questions relatives aux minorités, Fernand de Varennes, a jugé que New Delhi "instrumentalisait" la réunion du G20 figurant comme "un sceau international d'approbation" pour une situation qui "devrait être décriée et condamnée". Ses commentaires ont été rejetés par l'Inde.

Depuis la révocation de la semi-autonomie du Cachemire indien, l'insurrection séparatiste a été en grande partie écrasée, même si de jeunes hommes continuent de la rejoindre, mais le nombre de morts a baissé l'an dernier.

Vendredi, des soldats, dont des commandos d'élite de la Garde nationale de sécurité et des troupes paramilitaires, accompagnés de chiens renifleurs et de détecteurs de bombes, sillonnaient les rues de Srinagar.

Des centaines de personnes ont été détenues dans des commissariats de police et des milliers d'autres, dont des commerçants, ont reçu des appels de responsables les mettant en garde contre tout "signe de protestation ou de trouble".

"Nous redoutons cette réunion ici", a confié à l'AFP un habitant de Srinagar, s'exprimant sous couvert d'anonymat. "Si un policier m'entend vous dire cela, je serais sans doute arrêté".

"Ces mesures sont un exercice standard que nous connaissons bien", a souligné un haut fonctionnaire, "il peut y avoir quelques désagréments dans le processus, mais c'est inévitable".


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Short Url
  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

Short Url
  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.