MOSCOU: La cheffe de l'opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a exhorté lundi les Bélarusses à "être bien préparés à tout scénario", au moment où l'état de santé du dirigeant Alexandre Loukachenko fait l'objet d'intenses spéculations.
M. Loukachenko, qui règne d'une main de fer depuis trois décennies, était apparu amoindri lors de cérémonies militaires à Moscou le 9 mai. Il n'a pas été vu en public depuis et il a même manqué des festivités nationales au Bélarus dimanche.
"De nombreuses rumeurs circulent sur l'état de santé du dictateur Loukachenko", a déclaré sur Twitter sa principale opposante en exil, Mme Tikhanovskaïa.
"Nous devons être bien préparés à tout scénario. Mettre le Bélarus sur la voie de la démocratie et empêcher la Russie d'intervenir", a-t-elle ajouté. "Nous avons besoin d'une communauté internationale qui soit active et rapide", a-t-elle dit.
M. Loukachenko, âgé de 68 ans, dirige depuis 1994 le Bélarus d'une main de fer. Après un large mouvement de contestation déclenché par sa réélection entachée, selon des ONG, de fraudes massives en 2020, son régime a lancé une répression implacable qui se poursuit aujourd'hui.
En parallèle, alors que ses relations avec l'Europe se sont tendues, il s'est rapproché du président russe Vladimir Poutine dont il a soutenu l'offensive contre l'Ukraine dès son déclenchement en février 2022.
Plusieurs journalistes russes ont noté que M. Loukachenko avait l'air fatigué lors de sa venue à Moscou le 9 mai pour les commémorations annuelles de la défaite de l'Allemagne nazie en 1945.
De plus, il n'a pas assisté à un déjeuner offert par M. Poutine et ne s'est pas non plus adressé aux anciens combattants bélarusses le 9 mai à Minsk, rompant avec la tradition.
Interrogé sur l'état de santé du dirigeant bélarusse, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov Peskov a appelé lundi les journalistes à "se fier seulement aux informations officielles".
"Or, il n'y a aucune information provenant de Minsk" à ce sujet, a-t-il conclu.