PARIS: Un professeur d'anglais sera jugé en octobre en France après avoir brûlé devant son établissement à Paris un paquet de 63 copies du baccalauréat, un acte de protestation qui lui fait encourir dix ans de prison.
Selon une source proche du dossier, le professeur de 29 ans a agi pour critiquer les méthodes de l'Education nationale et le faible niveau des élèves.
Dans le journal Le Parisien, le professeur a expliqué qu'"avant l'examen", il a choisi de "divulguer le sujet à (ses) élèves et de le préparer avec eux" car "aucun d'entre eux ne sait parler anglais et les cours qu'ils ont suivis durant les sept dernières années sont un échec".
"Les élèves ont été choqués par l'attitude de cet enseignant et les équipes pédagogiques ont été tout autant scandalisées", selon le rectorat de Paris, précisant qu'une plainte avait été déposée.
L'enseignant est convoqué pour une audience le 27 octobre, où il sera jugé pour "destruction d'un bien par moyen dangereux", a indiqué à l'AFP le parquet de Paris.
Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer l'activité d'enseignant et interdiction de se présenter aux abords du lycée où les faits se sont produits. Outre les dix ans d'emprisonnement, il risque 150 000 euros d’amende.
"La scène a été filmée par deux journalistes présents", souligne le rectorat.
Pour les jeunes concernés, "un nouveau sujet sera élaboré par l'équipe pédagogique du lycée, ce qui permettra une nouvelle évaluation des élèves, avec un souci d'objectivité et de bienveillance", indique le rectorat.
Selon l'indice de référence des compétences en anglais EF-EPI 2022, la France se classe au 34e rang mondial, parmi les pays où le niveau d'anglais des adultes est jugé "moyen", au niveau de l'Italie et de l'Espagne. Loin derrière des pays européens comme les Pays-Bas, numéro un de ce classement mondial, l'Autriche (3e), la Norvège (4e), le Danemark (5e) ou la Belgique (6e).
Le rapport EF-EPI 2022 relève une amélioration globale du niveau d'anglais en Europe ces dernières années, avec les adultes comme "moteurs de la hausse des compétences en anglais". "Ceci met à mal l'idée communément admise selon laquelle on apprend mieux l'anglais à l'école", conclut le rapport.