Macron dévoile jeudi sa stratégie pour «accélérer» la réindustrialisation

Dans son discours jeudi, Emmanuel Macron va notamment dévoiler les grands axes de la loi "industrie verte" qui sera présentée mardi en Conseil des ministres. (Photo, AFP)
Dans son discours jeudi, Emmanuel Macron va notamment dévoiler les grands axes de la loi "industrie verte" qui sera présentée mardi en Conseil des ministres. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Macron dévoile jeudi sa stratégie pour «accélérer» la réindustrialisation

  • Pour démarrer cette longue séquence qui s'inscrit dans les efforts du chef de l'Etat pour relancer son quinquennat après la crise des retraites, il réunit jeudi après-midi à l'Elysée les acteurs de l’industrie française
  • La présidence met en avant les 300 créations nettes d'usines en France entre 2017 et 2022, à comparer avec les 600 destructions nettes entre 2008 et 2016

PARIS: Emmanuel Macron va dévoiler jeudi sa stratégie pour "accélérer" la "réindustrialisation" de la France, qui sera ensuite illustrée avec un déplacement vendredi à Dunkerque, le sommet "Choose France" lundi à Versailles et la présentation mardi du projet de loi "industrie verte".

Pour démarrer cette longue séquence qui s'inscrit dans les efforts du chef de l'Etat pour relancer son quinquennat après la crise des retraites, il réunit jeudi après-midi à l'Elysée les acteurs de l’industrie française.

Selon ses conseillers, il dressera "un bilan de la politique qui a été menée depuis six ans" et qui, estiment-ils, "porte ses fruits".

La présidence met en avant les 300 créations nettes d'usines en France entre 2017 et 2022, à comparer avec les 600 destructions nettes entre 2008 et 2016.

"Cette reconquête industrielle doit se poursuivre et s’accélérer pour préparer la France de demain, répondre au défi climatique, préserver le modèle social et atteindre le plein emploi", affirme l'Elysée.

L'exécutif entend montrer qu'il met les moyens face au plan colossal de soutien à la transition énergétique des Etats-Unis, Inflation Reduction Act (IRA), mais aussi face à l'accélération de la Chine sur ces mêmes sujets.

Dans son discours jeudi, Emmanuel Macron doit annoncer des mesures pour mettre en oeuvre cette accélération, financements publics à la clé. Il va notamment dévoiler les grands axes de la loi "industrie verte" qui sera présentée mardi en Conseil des ministres.

Interrogé sur une réforme du bonus écologique versé aux acheteurs de véhicules électriques pour favoriser les modèles produits en France, l'Elysée a dit à des journalistes que cela ferait "partie des sujets qui seront présentés" par Emmanuel Macron.

Macron promet de «diviser par deux les délais» pour une implantation industrielle en France

Le président Emmanuel Macron a annoncé la prochaine mise en place de "procédures hypersimplifiées" pour "diviser par deux les délais" d'une nouvelle implantation industrielle en France, dans un entretien mis en ligne mercredi par l'hebdomadaire Challenges.

"La priorité des grands investisseurs, qu'il s'agisse de data center, d'usines d'automobiles ou de grandes usines de batteries, d'Américains, d'Asiatiques ou d'Européens, c'est la rapidité. Vous pouvez leur proposer des milliards d'aides, si vous mettez deux ans à instruire une procédure et que ce sont des mètres cubes de papier, l'échec est assuré", a-t-il estimé.

"La clé, c'est la simplicité et la rapidité", "surtout face à la Chine et aux Etats-Unis".

"Réindustrialiser, c'est créer du pouvoir d'achat, financer notre modèle social, construire un avenir pour nos enfants, attirer l'innovation et les talents de tous les secteurs, réduire le déficit du commerce extérieur", a-t-il plaidé dans Challenges.

"Si on ne gagne pas la bataille de l'industrialisation, on ne pourra pas gagner celle du plein emploi, redonner des perspectives et des projets aux territoires et donc cimenter à nouveau notre unité nationale", a-t-il insisté.

Emmanuel Macron vante longuement le bilan de sa politique économique des six dernières années, qu'il juge "cohérente" après "des décennies" d'"incohérence" et de "lâcheté".

"Depuis six ans, nous avons créé 1,7 million d'emplois, avec plus de 300 créations nettes d'usines depuis 2017", a-t-il fait valoir. Si cette "dynamique" se maintient, "nous aurons rattrapé d'ici la fin du quinquennat le choc de désindustrialisation dû à la crise de 2008 en recréant autant d'usines et d'emplois".

Le chef de l'Etat affirme que la France a été en 2022 "pour la quatrième année consécutive" le "premier pays d'Europe en nombre de décisions d'investissements étrangers".

Vendredi, le chef de l'Etat doit se rendre à Dunkerque, dans le Nord, où le groupe taïwanais ProLogium veut implanter une quatrième usine de batteries pour véhicules électriques en France, pour une entrée en production à partir de la fin de 2026.

Il devrait confirmer sur place cet investissement, qui a déjà largement filtré dans les médias, et qui fait partie des annonces attendues lundi à la sixième édition du sommet "Choose France" organisée au château de Versailles. Cette réunion annuelle lancée par Emmanuel Macron en 2018 vise à attirer les investissements étrangers dans le pays.

Cette année, plus de 200 patrons d'entreprises étrangères ont confirmé leur présence, "un record" selon l'Elysée, dont "plus de 50%" qui participeront pour la première fois.

La présidence s'attend aussi à "un record en termes de montants d'investissements annoncés": ils s'étaient élevés à 10,8 milliards d'euros l'an dernier sur deux éditions.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".