LA MACHINE: Elisabeth Borne a promis vendredi de "changer de méthode" sur l'épineuse question des fermetures de classe en milieu rural, avec davantage d'anticipation, lors d'un déplacement axé sur l'éducation, une des priorités du gouvernement pour sortir de la crise des retraites.
A l'occasion de ce déplacement dans la Nièvre, la Première ministre a abordé "un point sensible dans les territoires ruraux, la question des fermetures de classes", pour lesquelles elle souhaite "un changement de méthode".
"Aujourd'hui, elles sont annoncées quelques mois à l'avance. On veut pouvoir anticiper, partager en transparence avec les élus et avoir une approche sur plusieurs années, afin de trouver des réponses adaptées", a-t-elle précisé.
Il s'agit du premier déplacement de la Première ministre en région depuis près de deux mois, destiné à mettre en lumière l'éducation, sur laquelle l'exécutif veut apporter des "réponses concrètes", comme sur la santé et l'écologie, dans le cadre de la feuille de route que lui a confiée le président.
Accompagnée par le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye et la ministre déléguée à la Ruralité Dominique Faure, Mme Borne a échangé avec les élèves et les équipes pédagogiques de l'école primaire Albert-Camus et du collège Jean-Rostand à La Machine "sur les enjeux de scolarité et d'égalité des chances en milieu rural".
Elle a assisté à un cours d'anglais en co-enseignement entre professeurs de collège et des écoles au collège Jean-Rostand, avant de participer à Nevers au conseil municipal des enfants (8-13 ans) et au conseil municipal des juniors (14-17 ans), qui lui ont fait part de leurs "propositions pour améliorer le service public de l'éducation".
Environ 150 personnes ont manifesté à proximité du Palais Ducal à Nevers, où devait se rendre Elisabeth Borne. "Ils veulent occuper le terrain sur d'autres thématiques et dire que le gouvernement est passé à autre chose", a regretté auprès de l'AFP Carole Douspis, de la CGT de la Nièvre.
Elisabeth Borne a de nouveau assuré devant la presse que le gouvernement "s'engage à ce qu'à partir de la rentrée, il puisse y avoir systématiquement des remplacements, y compris pour les absences de courte durée".
Elle a également évoqué "la généralisation des territoires éducatifs ruraux (TER), en les doublant dès l'année prochaine". Objectif: 300 dans les 3 ans, selon son entourage.
Créés à titre expérimental au printemps 2021, les territoires éducatifs ruraux rassemblent l'ensemble des acteurs (Etat, collectivités et associations) autour de l'enfant pour concourir à son parcours et à sa réussite.
Selon des données du ministère de l'Education nationale, on totalise actuellement "65 TER, dans 10 académies et 40 départements, avec 92 collèges et 665 écoles".
Elle a enfin dit souhaiter le développement des internats dans les lycées les plus isolés, "pour que les jeunes ne soient pas contraints dans le choix de leur lycée par l'éloignement géographique et donc qu'ils puissent accéder aux filières qu'ils souhaitent".