Deux morts dans une attaque contre un centre musulman chiite à Lisbonne

Les services d'urgence portugais se tiennent devant le centre islamique ismaili de Lisbonne, après la mort de deux personnes suite à une attaque au couteau, le 28 mars 2023 (Photo, AFP).
Les services d'urgence portugais se tiennent devant le centre islamique ismaili de Lisbonne, après la mort de deux personnes suite à une attaque au couteau, le 28 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

Deux morts dans une attaque contre un centre musulman chiite à Lisbonne

  • La police a neutralisé l'attaquant, qui était muni d'un «couteau de grande taille», en usant d'une arme à feu
  • Les musulmans ismaéliens, une communauté chiite de 15 millions de personnes réparties dans une trentaine de pays, comptent environ 7.000 membres au Portugal

LISBONNE: Un homme armé d'un couteau a tué deux femmes et grièvement blessé une troisième personne avant d'être neutralisé par la police portugaise à Lisbonne au cours d'une attaque contre le siège mondial des Ismaéliens, une communauté musulmane chiite dirigée par l'Aga Khan.

Selon les éléments fournis par les autorités et des représentants de la communauté ismaélienne, cette agression meurtrière serait un "acte isolé" commis par un réfugié afghan dont les motivations restent à éclaircir.

L'attaque a eu lieu vers 11H00 locales (10H00 GMT) quand "un homme armé d'un objet tranchant" s'est introduit dans les locaux du centre ismaélien de Lisbonne et a "attaqué trois personnes (...) atteignant mortellement deux d'entre elles et en blessant une troisième", a indiqué le président du Conseil national de la communauté musulmane ismaélienne, Rahim Firozali.

"La communauté musulmane ismaélienne, connue pour ses principes d’humanité, de paix et d'entraide, est en deuil et choquée par ces événements tragiques", a réagi Faizal Ali, l'un des responsables de la communauté, dans une brève déclaration aux journalistes en début de soirée.

"Nous collaborons avec les autorités" pour faire toute la lumière sur ces événements, a-t-il ajouté.

La police portugaise avait d'abord fait état de "plusieurs blessés", mais le ministre de l'Intérieur, José Luis Carneiro, a ensuite précisé que l'assaillant avait tué deux personnes et qu'un homme avait été "grièvement blessé". Il s'agit d'un professeur, qui a pu donner l'alerte ensuite, selon Faizal Ali.

"Tout porte à penser qu'il s'agit d'un acte isolé", a affirmé M. Carneiro devant les médias, en précisant que l'auteur présumé était un réfugié qui avait perdu son épouse "dans des circonstances difficiles" dans un camp d'exilés en Grèce. Il n'a pas fourni de détails sur ces circonstances.

"Il ne faisait l'objet d'aucun signalement" de la part des forces de sécurité et semblait mener "une vie assez tranquille" au Portugal avec ses trois enfants âgés de 4 à 9 ans, a ajouté le ministre.

La police a neutralisé l'attaquant, qui était muni d'un "couteau de grande taille", en usant d'une arme à feu. Le suspect a ensuite été admis dans un hôpital de la capitale portugaise. Il est "vivant et en détention", a indiqué la police.

Les ismaéliens, une communauté chiite dirigée par l'Aga Khan

Les Ismaéliens sont une communauté chiite dirigée par l'Aga Khan et dont le siège mondial est installé depuis quelques années dans la capitale portugaise.

Etablis dans plus de 25 pays, et notamment en Asie centrale et du sud, en Afrique et au Moyen-Orient, la communauté ismaélienne nizârite, deuxième groupe musulman chiite le plus important numériquement, compte de 12 à 15 millions de membres dans le monde, selon son site internet officiel.

Leur chef spirituel est le prince Karim al-Hussaini, dit Karim Aga Khan IV, que ses fidèles considèrent comme un descendant du prophète Mahomet.

Agé de 86 ans, ce philanthrope à la fortune colossale, installé en région parisienne, est le 49e imam héréditaire des Ismaéliens.

Il est également président du réseau Aga Khan de développement, qui emploie 80 000 personnes dans le monde et finance des programmes de développement notamment en Asie et en Afrique.

"L'éthique sociale est un principe fort en islam. Et je pense que tous les musulmans seraient bien avisés de respecter cela comme une éthique fondamentale de notre foi et de vivre en conformité avec elle", avait-il expliqué en 2017 lors d'une interview téléphonique accordée à quelques médias, dont l'AFP.

L'Aga Khan a installé le siège mondial de sa communauté au Portugal après un accord signé en juin 2015 avec l'Etat portugais prévoyant des avantages fiscaux et des privilèges diplomatiques, en échange notamment d'investissements dans les domaines de la recherche scientifique et du développement.

Le Portugal lui a également accordé la nationalité portugaise.

Il avait rassemblé plus de 40 000 ismaéliens en 2018 à Lisbonne pour le 60e anniversaire de son intronisation à la tête de la communauté.

Considérés comme hérétiques par les islamistes sunnites radicaux, les ismaéliens ont été la cible d'attaques à plusieurs reprises.

Dans l'une des plus meurtrières, au moins six hommes armés circulant à moto avaient ouvert le feu sur un autobus transportant une soixantaine de membres de la communauté en mai 2015 à Karachi, tuant 44 d'entre eux. Cet attentat avait été le premier revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique au Pakistan.

«Motivations personnelles»

"J'exprime ma solidarité et mes condoléances envers les victimes et la communauté ismaélienne", a réagi le Premier ministre portugais Antonio Costa devant la presse, en évoquant lui aussi l'hypothèse d'un "acte isolé" plutôt que celle d'une attaque terroriste.

Selon le président de l'association de la communauté afghane au Portugal, Omed Taeri, l'assaillant présumé est un réfugié qui "souffre de problèmes psychologiques" après avoir "perdu son épouse en Grèce".

Il serait arrivé au Portugal il y a un peu plus d'un an et s'inquiétait pour le sort de ses trois enfants, a-t-il affirmé dans un entretien à la chaîne d'information CNN Portugal.

D'après les médias locaux, l'agresseur suivait des cours au centre ismaélien et les victimes, deux femmes de nationalité portugaise, employées du centre ismaélien de Lisbonne, seraient âgées d'une quarantaine et d'une vingtaine d'années.

"Tout indique qu'il s'agit d'une attaque pour motivations personnelles (...) néanmoins, rien ne justifie un acte criminel comme celui-ci", a déclaré à la presse le président de la République portugaise Marcelo Rebelo de Sousa après s'être rendu au Centre ismaélien.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.