PARIS: Deux des trois sites parisiens d'incinération des déchets étaient toujours bloqués lundi, trois semaines après le début de la grève contre la réforme des retraites, et 7 300 tonnes d'ordures jonchaient encore les rues de la capitale, ont annoncé la Ville et le syndicat métropolitain Syctom.
A la veille de la dixième journée de mobilisation contre la réforme du gouvernement, seul le site de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) fonctionnait normalement lundi.
Ceux d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le plus important, étaient toujours bloqués en fin de journée, a-t-on appris auprès du Syctom et de la CGT.
"Les salariés d'Issy ont voté vendredi la fin du mouvement et ont repris le travail. Une chaudière a redémarré ce week-end, mais le site a été bloqué toute la journée de lundi par l'interpro", a expliqué Philippe Giraud, membre de la CGT.
A Ivry, plus d'une centaine de personnes bloquaient dans le calme lundi matin l'entrée du site pour démontrer que "la détermination est pleine et entière", a constaté une journaliste de l'AFP.
Vendredi, la préfecture de police de Paris avait ordonné la réquisition du personnel du site, mais les salariés ont repris leur mouvement de grève lundi, a précisé à l'AFP Karim Kerkoudi, membre de la CGT.
Une assemblée générale était en cours en soirée pour décider de la suite à donner au mouvement.
Dans un communiqué lundi soir, la Ville de Paris a fait état de 7 300 tonnes estimées de déchets non ramassés dans les rues de la capitale, contre 8 000 dimanche et 10 500 vendredi.
La maire PS Anne Hidalgo a de nouveau réuni une cellule de crise lundi pour centraliser les remontées d'information sur le terrain. "La collecte des déchets reste dégradée ce jour dans un contexte social tendu", précise le communiqué.
Ce lundi, 162 bennes sont sorties dans tous les arrondissements et la priorité est donnée "au traitement des parcours de la manifestation", a-t-on ajouté.
Préavis levé chez Derichebourg
A Paris, la collecte quotidienne des ordures ménagères est assurée pour moitié par la régie de la ville de Paris et pour l'autre par des prestataires privés.
"Nous avons signé un protocole de sortie de conflit" à l'issue de discussions entre la direction et l'organisation syndicale et "il n'y aura pas de grève dans les Xe et XVIIIe arrondissements", a indiqué à l'AFP Thomas Derichebourg, président de Derichebourg Environnement.
Le dirigeant, qui n'a pas souhaité détailler les termes de l'accord trouvé, a indiqué avoir tenu informée la ville de Paris alors que la grève devait commencer ce lundi pour une durée indéterminée.
Il s'agissait du "seul préavis que nous avions", a-t-il rappelé.
L'organisation syndicale n'était pas joignable dans l'immédiat.
Le refus de la réforme des retraites figurait parmi les revendications, derrière la hausse des salaires, l'amélioration des conditions de travail ou encore la réduction du temps de travail à 32 heures.
Derichebourg est le premier intervenant privé, couvrant les Ier, IIIe, IVe, VIIe, Xe et XVIIIe arrondissements. Sépur couvre le XIIIe arrondissement, Urbasser les XIe et XIXe et Pizzorno le XVe.