Les cicatrices de la guerre sont profondes dans la ville d'Izium, autrefois très dynamique

L'hôpital principal d'Izium détruit. Des banderoles avec le mot «MINES» peint en grandes lettres rouges se trouvent dans toutes les rues (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
L'hôpital principal d'Izium détruit. Des banderoles avec le mot «MINES» peint en grandes lettres rouges se trouvent dans toutes les rues (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
L'hôpital principal d'Izium détruit. Des banderoles avec le mot «MINES» peint en grandes lettres rouges se trouvent dans toutes les rues (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
L'hôpital principal d'Izium détruit. Des banderoles avec le mot «MINES» peint en grandes lettres rouges se trouvent dans toutes les rues (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
L'hôpital principal d'Izium détruit. Des banderoles avec le mot «MINES» peint en grandes lettres rouges se trouvent dans toutes les rues (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
L'hôpital principal d'Izium détruit. Des banderoles avec le mot «MINES» peint en grandes lettres rouges se trouvent dans toutes les rues (Photo, AN / Mykhaylo Palinchak).
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Publié le Dimanche 26 mars 2023

Les cicatrices de la guerre sont profondes dans la ville d'Izium, autrefois très dynamique

  • La ville d'Izium de la province de Kharkiv est tombée aux mains des Russes en mars, avant d'être reprise par les forces ukrainiennes en septembre
  • Avec 1 000 civils tués et 80% des infrastructures détruites, la dévastation d'Izium parle d'elle-même

IZIUM: Izium, ville autrefois dynamique et peuplée d'environ 44 000 habitants, est située sur la rivière Donets, dans la province ukrainienne de Kharkiv. Elle s'est rapidement développée après la Seconde Guerre mondiale, à la suite de sa libération des forces allemandes, devenant connue pour ses nombreuses églises et cathédrales, ainsi que pour son point de rencontre, la place Lénine, qui a été rebaptisée place John Lennon en février 2016.

Ces jours-ci, cependant, les rues d'Izium sont étrangement silencieuses, à l'exception des haut-parleurs qui diffusent les nouvelles sur la place principale. Pour de nombreux habitants, c'est le seul moyen de savoir ce qui se passe autour d'eux.

Les 10 000 habitants qui ont survécu vivent parmi des chars russes détruits et des éclats d'obus. Le pont principal de la ville n'est plus que ruines. Leurs propriétaires ayant été déplacés ou tués dans le conflit, les animaux domestiques sans abri errent dans les rues à la recherche de nourriture.

Quatre-vingts ans après avoir été détruite par une guerre, Izium lutte contre les ravages d'une autre: l'invasion de l'Ukraine qui a débuté le 24 février 2022 et l'occupation qui s'en est suivie.

En l'espace de quinze jours, le 4 mars pour être précis, les forces russes se sont emparées d'Izium, devenant ainsi un point de commandement stratégique pour elles. Mais six mois plus tard, dans un étonnant retournement de situation militaire, le drapeau de l'Ukraine a été hissé sur la ville après une contre-offensive féroce des forces ukrainiennes.

La reprise d'Izium a privé la Russie de la possibilité d'utiliser la ville comme base clé et voie de réapprovisionnement pour ses forces dans l'est de l'Ukraine. Mais avec 1 000 civils tués et 80% des infrastructures détruites, les dégâts et la destruction subis par Izium en l'espace d'un an parlent d'eux-mêmes.

Aujourd’hui, Izium ressemble à un champ de mines. Les habitants marchent dans les rues avec prudence, mais la sécurité n'est jamais garantie. Ils affirment que les soldats d'occupation ont laissé derrière eux plusieurs types de mines cachées dans toute la ville — le long de la rivière, dans les rues, devant les maisons et dans les bois. 

Le gouvernement ukrainien affirme que les forces russes ont effectué 476 attaques de missiles sur Izium, un nombre sans précédent, même selon les normes d'une guerre caractérisée par des bombardements intensifs.

À un moment donné, le docteur Yuriy Kuznetsov, chirurgien local spécialisé dans les traumatismes, était le seul médecin encore présent à Izium.

«La vue des chars russes empruntant le pont de la ville reste un souvenir impérissable. J'ai évacué ma femme et mes enfants en lieu sûr, mais je devais rester sur place pour m'occuper de ma mère alitée et de mon frère handicapé», a-t-il déclaré à Arab News depuis son bureau à l'hôpital.

Pendant l'occupation, l'hôpital a fait face à une pénurie de médicaments et de personnel. «Nous avons fait de notre mieux pour fonctionner avec succès. Notre appareil de radiographie est tombé en panne, si bien que j'ai parfois été obligé de m'en remettre à mes connaissances pour traiter les patients. Nous avons également manqué d'anesthésie. Certains patients n'ont pas pu être sauvés», a expliqué Kuznetsov.

Au plus fort du contrôle russe sur Izium, se souvient Kuznetsov, l'hôpital recevait jusqu'à 100 civils blessés par jour. Le bâtiment de l'hôpital lui-même a été partiellement démoli, obligeant le peu de personnel restant à transformer les couloirs du sous-sol en salles d'opération.

Le personnel médical dépendait en grande partie de dons privés et des médicaments contre le coronavirus qu'il avait stockés pendant la pandémie.

L'électricité, en revanche, n'était pas un problème, selon Kuznetsov.

«Nous soignions les personnes souffrant de troubles antérieures, les civils blessés et les mères accouchant et nous avions un petit générateur qui nous permettait de rester à flot», a-t-il indiqué à Arab News.

Alors que l'hôpital est en cours de reconstruction, les professionnels de la santé, dont il fait partie, sont contraints de vivre dans de petites pièces le long d'un couloir, leurs maisons ayant été détruites depuis longtemps. Ils souffrent de dépression à des degrés différents.

Kuznetsov a affirmé qu'il n'avait pas vu sa famille depuis un an et qu'il passait désormais ses journées à soigner les victimes de mines terrestres.

Les hauts responsables et diplomates russes ont défendu à plusieurs reprises ce qu'ils appellent «l'opération militaire spéciale» en Ukraine et ont rejeté les accusations de violence criminelle contre les civils.

«L'opération militaire spéciale se déroule conformément aux dispositions fondamentales de la charte des Nations unies, qui donne aux États le droit de légitime défense en cas de menace de recours à la force, droit que nous avons exercé», a écrit Sergueï Kozlov, l'ambassadeur russe en Arabie saoudite, dans une tribune publiée par Arab News en février.

«Comme vous pouvez le constater, la Russie suit le véritable esprit du droit international, et non une sorte d'ordre fondé sur des règles, introduit arbitrairement par l'Occident et ses sbires.»

À cinq kilomètres du centre-ville, dans une pinède silencieuse, se trouve un sinistre souvenir des jours les plus sombres d'Izium. Plus de 440 personnes, dont une infime partie serait des soldats, sont enterrées dans des tombes de fortune sur lesquelles sont plantées des croix de bois. Certaines croix portent des noms et des dates de décès, tandis que d'autres ne portent que des numéros.

Les fosses communes ont été découvertes lors du retour des forces ukrainiennes à Izium en septembre 2022. Les corps exhumés présentaient des traces de torture. Plusieurs d'entre eux avaient les mains liées, et l'un d'entre eux avait une corde autour du cou. Les crânes d'autres victimes contiennent plusieurs balles.

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Plus de 440 personnes, dont une infime partie serait des soldats, sont enterrées dans des tombes de fortune à l'extérieur d'Izium. Les fosses communes ont été découvertes lors du retour des forces ukrainiennes à Izium en septembre 2022 (Photo, AN /Mykhaylo Palinchak).

Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Pesko, a qualifié ces allégations de «mensonges» et a déclaré que la Russie «défendra bien entendu la vérité dans cette affaire».

Une équipe d'enquêteurs internationaux et ukrainiens s'est lancée dans un travail minutieux d'identification des victimes. De nombreuses familles attendent avec impatience de connaître le sort de leurs proches et de leur offrir un enterrement digne de ce nom.

Au café Auto-Stop d'Izium, Olga Alekseychuk prépare la nourriture et sert le café. Le café appartient à ses proches, qui lui ont proposée de s'en occuper.

«C'est triste d'avoir perdu nos maisons», a-t-elle déclaré à Arab News. «L'hiver de l'occupation était très difficile à affronter. Nous nous réchauffions en portant plusieurs couches de vêtements, en faisant bouillir de l'eau et en nous blottissant près de la casserole.»

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Des banderoles portant le mot «MINES» peint en grandes lettres rouges se trouvent dans une rue sur deux. L'une d'entre elles se trouve devant l'hôpital principal de la ville (Photo, AN /Mykhaylo Palinchak).

Selon Alekseychuk, elle se cachait avec sa famille de 17 heures à 23 heures dans leur sous-sol pour se mettre à l'abri; parfois, ils y passaient des nuits entières. 

«Cette guerre a détruit d'innombrables vies et elle n'est pas encore terminée. Les Russes sont partis, mais nous sommes maintenant confrontés à un problème de mines. Il y a quelques jours, la femme d'un ami a marché sur une mine. Heureusement, elle a survécu, mais elle a été gravement blessée», a-t-elle prévenu.

Alekseychuk a signalé que la vie que connaissaient les habitants d'Izium était révolue. «Nous menons aujourd'hui une vie primitive. Avoir une connexion Wi-Fi est presque un luxe. Les gens se promènent comme des zombies — sans argent, sans emplois, sans maisons.»

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Le Dr Yuriy Kuznetsov, un chirurgien traumatologue local, dans l'hôpital principal détruit d'Izium (UNE photo de Mykhaylo Palinchak).

Son sentiment a été partagé par une femme qui tient un petit kiosque alimentaire à proximité. Cette femme, qui a préféré garder l’anonymat, a révélé à Arab News qu'elle vivait pratiquement dans son sous-sol et qu'elle avait pris l'habitude de faire bouillir de l'eau pour se réchauffer avec son fils. Ils ont survécu grâce à des boîtes de conserve.

Outre les dégâts matériels d'une ampleur colossale, la vie à Izium reste marquée par l'angoisse et le traumatisme, plusieurs mois après le départ des troupes d'occupation.

«Les souvenirs qu'ils ont créés resteront gravés à jamais. Mes problèmes de santé mentale se sont aggravés après le départ des occupants. J'étais en mode de survie pendant qu'ils étaient ici», a confié Alekseychuk.

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Olga Alekseychuk au café Auto Stop d'Izium(Photo, Mykhaylo Palinchak).

«Maintenant, je ne sais pas comment me réadapter à la vie normale, qui n'est plus normale du tout», a-t-elle ajouté.

Récemment, un groupe d'adolescentes se trouvait près du kiosque à nourriture. Elles ont précisé qu'au cours des six mois d'occupation, elles avaient passé leur temps à jouer aux cartes et à des jeux de société alors qu'elles étaient confinées chez elles.

Il n'y avait rien d'autre à faire, ont-elles expliqué à Arab News. Néanmoins, elles étaient simplement heureuses de pouvoir récupérer leur connexion internet.

Le coût de la reconstruction d'Izium n'a pas encore été déterminé; certains experts estimant qu'il pourrait s'élever à des centaines de millions de dollars.

Si certaines petites entreprises ont rouvert leurs portes, la relance économique de la ville est encore loin d'être acquise.

La plupart des citoyens attendent une aide financière du gouvernement ukrainien, mais la manière dont les autorités prévoient l'allocation des fonds n'est pas claire, d'autant plus que la majeure partie de son budget est toujours affectée à la lutte contre les forces russes.

Quant aux citoyens d'Izium, ils attendent non seulement la reconstruction de leur ville, mais aussi celle de leur vie.

«Nous avons tous besoin de services de santé mentale aujourd'hui», a soutenu la propriétaire du kiosque alimentaire.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.