Pour le chef de l’IRENA, «l’ancien système d’énergies fossiles ne peut pas s’arrêter en un seul jour»

La présentatrice de l’émission Frankly Speaking, Katie Jensen, a interrogé Francesco La Camera, dirigeant de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Photo fournie).
La présentatrice de l’émission Frankly Speaking, Katie Jensen, a interrogé Francesco La Camera, dirigeant de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Photo fournie).
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Publié le Lundi 13 mars 2023

Pour le chef de l’IRENA, «l’ancien système d’énergies fossiles ne peut pas s’arrêter en un seul jour»

  • Une transition régulière vers les énergies renouvelables permettrait de maintenir un approvisionnement stable et de répondre aux demandes énergétiques des pays en développement
  • L’Arabie Saoudite a exprimé son ambition de produire 50% de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 – les 50% restants provenant du gaz naturel

DUBAÏ: Pour que le monde effectue sa transition vers l’énergie verte sans perturbation des lignes d’approvisionnement actuelles, le désinvestissement des énergies fossiles doit être un processus graduel, a déclaré Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), à Arab News.

« Il faut comprendre que l’ancien système centralisé et basé sur les énergies fossiles ne peut s’arrêter en un jour », a déclaré La Camera à Katie Jensen, animatrice de l’émission d'Arab News Frankly Speaking.

 

 

« Il y aura un lent déclin du pétrole et du gaz. Pour maintenir une baisse régulière, nous avons encore besoin d’investissements dans le pétrole et le gaz. Sans quoi, nous nous exposerons à un ébranlement du secteur ».

Une transition équilibrée vers le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, la géothermie et d’autres énergies renouvelables contribuerait à maintenir un approvisionnement stable pour le monde industrialisé, tout en répondant aux besoins énergétiques des pays en développement, explique le chef de l’IRENA.

 

« Tout doit être équilibré. Nous devons comprendre que nous avons une demande d’énergie nécessaire au développement. Cette demande augmentera, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est ».

 

L’IRENA est une agence intergouvernementale pour la transformation énergétique qui soutient les pays dans leurs transitions énergétiques et fournit également des données sur la technologie, l’innovation, la politique, la finance et l’investissement.

La Camera, directeur général de l’agence depuis avril 2019 a contribué à forger une série de partenariats stratégiques avec des organisations affiliées à l’ONU, notamment le PNUD, la Convention-cadre des Nations Unies pour le changement climatique et le Fonds vert pour le climat, afin de mettre en œuvre une approche plus active en la matière.

Le diplomate italien conserve néanmoins une approche réaliste quant au rythme de la transition énergétique, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine qui a entraîné une flambée des prix mondiaux, poussant plusieurs nations à réadopter des alternatives moins chères mais moins « propres », telles que le charbon.

 

Les écologistes ont accusé les pays développés d’hypocrisie suite aux récentes mesures prises en Europe et au Royaume-Uni pour rouvrir les mines de charbon à une époque où la plupart des pays éliminent progressivement les énergies fossiles.

« À très court terme, afin d’éviter les effondrements et les perturbations de l’approvisionnement énergétique, les pays font ce qu’ils peuvent » a déclaré La Camera. « Dans certains cas, cela a réactivé les mines de charbon, mais ils n’investissent pas dans de nouvelles mines de charbon. »

Cependant, La Camera estime qu’il ne s’agit que de mesures à court terme, mises en œuvre en réponse à la hausse des coûts de l’énergie causée par les sanctions occidentales contre le pétrole et le gaz russes. La trajectoire à long terme vers les énergies renouvelables est inéluctable selon lui.

« Nous devons comprendre que nous vivons à l’époque de la crise ukrainienne et que les pays doivent répondre au manque de gaz russe. Il est impératif de faire la distinction entre le court terme et le moyen-long terme, » a-t-il précisé.

« À court terme, les pays essaient de faire ce qu’ils peuvent pour ne pas priver leur propre public du chauffage et de la climatisation dont ils ont besoin…ils essaient de trouver des solutions à la pénurie de gaz russe. Pourtant, leurs politiques à moyen et long terme sont très claires. Nous ne sommes pas en train de reculer »

« L’année dernière a été une année record pour les investissements dans les énergies renouvelables. Nous avons battu de nouveaux records dans leur nouvelle capacité d’installation des énergies renouvelables. »

« Ce processus est inéluctable. La seule question qui se pose aujourd’hui n’est pas de l’ordre de l’orientation de ce changement – qui est clair et que rien ne changera. La question est la vitesse ainsi que l’ampleur de cette transformation, puisque son rythme actuel ne permettra pas d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ainsi que les objectifs de développement durable des Nations Unies. »

L’Accord de Paris est un traité international sur le climat, adopté en 2015. Il adopte l’atténuation, l’adaptation et le financement du changement climatique. Son objectif premier est de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale sous les 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts afin de limiter l’augmentation de la température à 1,5 degrés Celsius.

« Nous ne sommes pas alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris », a déclaré La Camera. « Nous disons très clairement que nous avons besoin, cette décennie, de 57 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) d’investissement dans la transition énergétique. Nous n’en sommes pas du tout là. Nous parlons également de la nécessité de tripler notre capacité d’installation d’énergies renouvelables d’ici 2030 et cela ne se produit pas. »

« D’où vient cet argent ? Nous avons une idée claire là-dessus. Il y a beaucoup de liquidités sur le marché. Selon nous, aujourd’hui, il n’y a pas de bonnes politiques en place pour activer la demande, par exemple, pour l’hydrogène vert. »

« D’ailleurs, l’accent n’est pas encore suffisamment mis sur l’infrastructure nécessaire pour soutenir la construction du nouveau système énergétique. Lorsque nous parlons d’infrastructure, nous parlons de la capacité physique, juridique et institutionnelle ainsi que des carrières de compétences professionnelles. »

L’Arabie saoudite s’est engagée à atteindre zéro émission nette d’ici 2060. Le Royaume a entrepris des initiatives de lutte contre le réchauffement climatique d’un milliard de dollars dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, visant à établir un centre régional de capture et de stockage du carbone, un centre d’alerte précoce aux tempêtes, et l’ensemencement des nuages dans le cadre de ses efforts pour créer un avenir plus vert. »

Le prince héritier Mohamed Ben Salmane a déclaré que le Royaume plantera 450 millions d’arbres et réhabilitera 8 millions d’hectares de terres d’ici 2030, réduisant ainsi 200 millions de tonnes d’émissions de carbone avec des initiatives supplémentaires qui seront annoncées dans les années à venir.

L’Arabie Saoudite a également exprimé son ambition de produire 50% de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 – les 50% restants provenant du gaz naturel.

Le Royaume a lancé plusieurs grands projets d’énergie renouvelable, tirant parti de son potentiel naturel dans le solaire et l’éolien, notamment la centrale solaire Sakaka, le premier projet d’énergie solaire à grande échelle en Arabie Saoudite et Dumat Al-Jandal, son premier grand projet éolien.

Par ailleurs, le Royaume a pour ambition de devenir le premier producteur mondial d’hydrogène. Saudi Aramco et SABIC, en partenariat avec l’Institut d’économie de l’énergie du Japon, ont annoncé en 2020 la première expédition d’ammoniac bleu du Royaume vers le Japon.

NEOM, le giga-projet de la ville intelligente du Royaume a également l’intention de construire une des plus grandes usines d’hydrogène vert au monde.

« Ils ont des ambitions pour l’hydrogène vert » a déclaré La Camera. « Ils sont prêts à signer des contrats pour vendre de l’hydrogène vert. Or, la demande n’y est pas encore. Et donc, il faut prendre en considération les partenaires de la demande afin de faire bouger les choses. »

Alors, que peut-on faire pour encourager une plus grande demande de produits à base d'hydrogène afin d’en faire une source d'énergie alternative viable ?

« Premièrement, les politiques industrielles », a déclaré La Camera. « Les pays développés ont des politiques industrielles capables de favoriser une demande d'hydrogène vert plutôt que d’énergies fossiles. Cela est très important et signifie que l'environnement juridique est essentiel.

« Entre-temps, nous avons besoin de l'infrastructure pour mettre sur le marché ce que nous produisons en termes d'hydrogène vert. En Afrique du Nord, ils ont cinq gazoducs qui peuvent probablement être adaptés pour transporter, non pas du gaz en tant que tel, mais de l'hydrogène. Nous pourrons peut-être avoir plus de navires pour le commerce de l'ammoniac. Nous pouvons aussi penser à des électroducts qui pourraient permettre aux pays d'échanger de l'énergie de manière efficace. »

« Tous ces éléments font partie d’un ensemble complet qui, avec un peu de chance, incitera les pays à agir plus vite. »

« Mais encore une fois, je ne doute pas du tout de l’ambition de l’Arabie Saoudite. Je n’ai aucun doute sur l’ambition des Émirats arabes unis. J’ai également vu d’autres pays du Golfe évoluer rapidement avec cette tendance. »

La COP28, la 28ème session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, se réunit du 30 novembre au 12 décembre de cette année aux Émirats arabes unis - ce n'est que la deuxième fois que le sommet se tient dans le monde arabe après la présidence égyptienne l'an dernier.

Selon La Camera, les nations participantes doivent profiter du sommet de cette année pour aller au-delà des engagements et des promesses et, à la place, prendre des mesures concertées afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et passer aux énergies renouvelables.

« Tout le monde doit participer à la discussion. Les compagnies pétrolières et gazières, les gouvernements et les pays où les gaz sont pertinents d'un point de vue économique. Ils doivent tous en faire partie » a-t-il déclaré.

« Les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite ont déjà fait preuve d'une grande ambition en optant pour les énergies renouvelables. Voici une région où l'on peut produire de l'électricité à moindre coût. Et nous avons vu que les pays du Golfe optent pour le zéro net, établissant leur propre stratégie hydrogène. »

« Pour la première fois, la COP aux Émirats arabes unis certifiera que nous ne sommes pas sur la bonne voie. Cette COP doit trouver un moyen de combler le fossé entre où nous en sommes et où nous devrions être. L'IRENA essaie également de travailler là-dessus, au-delà de la COP28, en offrant à la présidence quelque chose sur quoi baser son travail, en finançant un compromis entre tous les autres pays.

« Nous sommes persuadés que cette COP28 sera historique. »

En tenant compte du pessimisme répandu dans de nombreux milieux, l’optimisme de La Camera quant à la transition vers les énergies renouvelables et le rôle proactif joué par les producteurs de pétroles du Golfe est rassurant.

Il n'est cependant pas satisfait et affirme qu'il continuera à faire pression pour une adoption plus rapide et plus ambitieuse de l'énergie propre à la COP28 et au-delà.

« Les énergies renouvelables jouent un rôle primordial », a-t-il déclaré. « Nous allons vers un nouveau système énergétique qui sera prochainement dominé par les énergies renouvelables et avec le complément de l'hydrogène, principalement de l'hydrogène vert, et l'utilisation durable de la bioénergie. »

« Il n'y a aucun moyen d'arrêter ce processus. Il faut savoir comment le maintenir à la vitesse et à l'échelle nécessaires. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Arabie saoudite : les transactions POS dépassent 3 Mds $, les hôtels en hausse

Les dépenses dans les hôtels affichent la plus forte augmentation, avec 19,8 %. (Shutterstock)
Les dépenses dans les hôtels affichent la plus forte augmentation, avec 19,8 %. (Shutterstock)
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  • Les transactions par terminaux de paiement en Arabie saoudite dépassent 12,5 milliards de riyals hebdomadaires
  • Les données de la SAMA montrent un repli dans la majorité des catégories et dans les grandes villes, mais confirment la croissance continue des paiements numériques, en ligne avec la Vision 2030

RIYAD : Le total des transactions par terminaux de paiement (POS) en Arabie saoudite est resté au-dessus du seuil des 3 milliards de dollars lors de la semaine se terminant le 22 novembre, atteignant 12,5 milliards de riyals (3,3 milliards de dollars).

Selon les dernières données de la Banque centrale saoudienne (SAMA), le montant global des paiements par POS représente une baisse hebdomadaire de 4,4 %, tandis que le nombre total de transactions a diminué de 5,4 %, passant à 220,15 millions contre 232,67 millions la semaine précédente.

Cinq catégories ont enregistré une légère hausse, les dépenses hôtelières affichant la plus forte progression, en hausse de 19,8 % à 381,98 millions de riyals, suivies de la location automobile et d’équipements, en hausse de 10,8 % à 578,2 millions de riyals.

Les dépenses en soins personnels ont progressé de 4,8 %, suivies d’une hausse de 4,5 % pour les livres et la papeterie. Les achats de bijoux ont augmenté de 3,2 %, atteignant 335,8 millions de riyals.

Les données montrent des baisses dans le reste des catégories, l’éducation enregistrant la plus forte diminution : –17,6 % à 104,48 millions de riyals. Les achats en pharmacies et fournitures médicales suivent avec une baisse de 11,2 % à 197,2 millions de riyals.

Les dépenses en alimentation et boissons ont reculé de 8,6 % à 1,8 milliard de riyals, tout en restant la plus grande catégorie de dépenses. Les restaurants et cafés suivent malgré une baisse de 3,8 % à 1,6 milliard de riyals.

L’habillement a diminué de 4 % à 1,13 milliard de riyals, représentant la troisième plus grande part des dépenses POS de la semaine observée.

Les principales zones urbaines du Royaume reflètent la tendance nationale. Riyad, qui représente la part la plus importante des dépenses POS, a enregistré une baisse de 4,9 %, à 4,46 milliards de riyals, contre 4,68 milliards la semaine précédente. Le nombre de transactions dans la capitale a reculé à 72 millions, soit –6,3 % sur une semaine.

À Djeddah, la valeur des transactions a diminué de 1,8 % à 1,72 milliard de riyals, tandis que Dammam a enregistré une baisse de 4,1 % à 621,22 millions de riyals.

Les données POS, suivies chaque semaine par la SAMA, constituent un indicateur des tendances de consommation et de la progression continue des paiements numériques en Arabie saoudite.

Elles mettent également en lumière l’expansion de l’infrastructure POS, désormais déployée au-delà des grands centres commerciaux, jusque dans les plus petites villes et services, soutenant les efforts d’inclusion numérique.

Le développement des technologies de paiement numérique s’inscrit dans les objectifs de la Vision 2030, favorisant les transactions électroniques et contribuant à l’économie numérique du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Femmes arabes en STEM: le programme L’Oréal-UNESCO Middle East célèbre 12 ans de recherche scientifique

Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
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  • Le programme célèbre 12 ans de promotion des femmes scientifiques au Moyen-Orient, avec 63 chercheuses arabes déjà soutenues et 3,8 M AED attribués
  • Les lauréates 2025–2024 mènent des recherches en robotique, climat, sécurité alimentaire, médecine personnalisée et santé publique

DUBAI: Pour sa douzième édition, le programme régional L’Oréal-UNESCO For Women in Science Middle East Regional Young Talents, organisé en partenariat avec l’Université Khalifa des sciences et de la technologie, met à l’honneur douze chercheuses arabes dont les travaux novateurs façonnent l’avenir scientifique de la région.

Initiative phare au Moyen-Orient, ce programme distingue les contributions majeures de femmes scientifiques en STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), dont les recherches apportent des réponses concrètes à des défis urgents et inspirent les générations futures. Depuis 1998, l’initiative mondiale L’Oréal-UNESCO a célébré plus de 4 700 chercheuses dans plus de 140 pays – dont 63 issues du CCG – attribuant au total 3,8 millions AED pour soutenir leurs projets.

Pourtant, les progrès restent inégaux : selon l’UNESCO, les femmes ne représentent encore qu’un tiers des chercheurs dans le monde.

En valorisant l’excellence scientifique et en renforçant le rôle des femmes dans la recherche, l’édition régionale contribue non seulement à réduire ces écarts, mais aussi à soutenir les stratégies nationales du CCG axées sur l’innovation, l’économie du savoir et le développement durable.

La ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis, Sarah Al Amiri, a salué l’engagement constant du programme, rappelant son soutien depuis sept ans. « Ce programme ne se limite pas à reconnaître l’excellence scientifique ; il renforce la volonté de bâtir des sociétés innovantes et résilientes. Soutenir les femmes scientifiques, c’est libérer le plein potentiel de notre capital humain et garantir que la science demeure un moteur de progrès sociétal », a-t-elle déclaré.

Laurent Duffier, Directeur général de L’Oréal Moyen-Orient, a souligné l’impact du programme sur l’innovation régionale comme mondiale. « En amplifiant les voix des chercheuses arabes depuis plus de 12 ans, nous avons accéléré le progrès scientifique et inspiré la prochaine génération d’innovatrices. »

De son côté, Salah Khaled, Directeur du bureau de l’UNESCO à Doha, a rappelé que l’autonomisation des femmes en science est un pilier du développement durable : « Soutenir ces chercheuses d’exception contribue autant aux priorités nationales d’innovation qu’à l’avancée de la science mondiale. »

Le Président de l’Université Khalifa, Pr. Ebrahim Al Hajri, a mis en avant l’importance de cette collaboration, affirmant que les femmes scientifiques de l’université façonnent déjà l’avenir de l’énergie propre, de la santé, de la durabilité, de l’espace et de l’IA.

Les douze lauréates de 2025 et 2024 illustrent la diversité et la profondeur de la recherche dans le monde arabe : robotique aérospatiale, résilience climatique, sécurité alimentaire, médecine personnalisée, thérapies épigénétiques, maladies métaboliques, autisme, infections respiratoires ou encore innovations en nanotechnologie.


Le Forum d’affaires franco-saoudien lance la quatrième cohorte « Booster Grow Global » à Riyad

Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
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  • Le forum a réuni responsables, diplomates et entreprises pour lancer une cohorte de 22 entreprises françaises
  • La France et l’Arabie saoudite ont réaffirmé leur partenariat stratégique et une coopération renforcée

RIYAD : Le Forum d’affaires franco-saoudien s’est tenu du 23 au 25 novembre, marquant le lancement de la quatrième cohorte du programme Booster Grow Global, un parcours d’accélération de neuf mois conçu pour aider les entreprises françaises en phase de croissance à localiser leurs solutions et à bâtir des partenariats durables dans l’ensemble du Royaume.

Organisé par Business France en collaboration avec l’Ambassade de France à Riyad, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le Conseil d’affaires saoudo-français et Bpifrance, le forum a réuni des responsables gouvernementaux de haut niveau, des diplomates et plus de 100 représentants d’entreprises françaises et saoudiennes.

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France au Royaume, et le Dr Majid ben Abdallah Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, ont présidé la cérémonie d’ouverture, soulignant la solidité et la profondeur stratégique de la relation bilatérale.

Dans son allocution, Al-Qasabi a mis en avant le « mélange unique » d’atouts qui, selon lui, fait de la France l’un des partenaires les plus précieux de l’Arabie saoudite.

« La France possède une recette magnétique : une base industrielle diversifiée, une culture riche, un patrimoine emblématique, une excellence touristique mondiale et une gastronomie reconnue », a-t-il déclaré. « En même temps, l’Arabie saoudite ne connaît pas un simple changement, mais une transformation totale, menée par la vision et l’action de Son Altesse Royale le Prince Héritier. »

Al-Qasabi a souligné la force démographique du Royaume, notant que 84 % de la population a moins de 45 ans, créant un bassin de talents dynamique et technophile prêt à porter la prochaine phase de croissance économique.

Il a également mis en avant les ressources naturelles du Royaume, sa position géographique stratégique et son agenda de développement rapide dans des secteurs tels que la logistique, l'exploitation minière, la cybersécurité, la santé et l’éducation.

« Aucun pays au monde ne dispose d’une combinaison d’opportunités aussi unique qui se produisent en même temps », a-t-il affirmé. « Nous avons besoin de votre expertise. Nous pouvons doubler notre commerce bilatéral, qui a augmenté de 77 %, passant de 6,2 à 11 milliards de dollars. »

Le forum, événement phare du partenariat économique croissant entre les deux pays, a présenté les 22 PME et scale-ups françaises sélectionnées pour la cohorte 2025 de Booster Grow Global. Ces entreprises, choisies lors de VivaTech 2025 à Paris après avoir présenté leur projet à un jury saoudien composé de grandes institutions et d’acteurs industriels, représentent des secteurs alignés sur les priorités nationales de France 2030 et de la Vision 2030 saoudienne.

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Vue de la salle du Forum d’affaires franco-saoudien lors des sessions plénières. (Photo: Arab News en français)

Durant deux jours, la cohorte a participé à plus de 300 rencontres B2B et réunions d’investisseurs spécialement organisées, aboutissant à plus de 10 protocoles d’accord et posant les bases de processus de qualification de fournisseurs, d’initiatives de localisation et de projets de mise en œuvre à grande échelle dans le Royaume.

Les responsables français ont réaffirmé l’engagement de leur pays à renforcer ses liens avec l’Arabie saoudite alors que le Royaume accélère les préparatifs pour l’Expo 2030 à Riyad et la Coupe du monde de la FIFA 2034.

Nicolas Forissier, ministre délégué français chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité économique, a souligné la constance du soutien de la France. « Nous avons été parmi les tout premiers à soutenir la candidature de Riyad pour l’Expo 2030 », a-t-il rappelé. « La France a célébré votre succès. Aujourd’hui, notre engagement est concret. Nous travaillons activement avec le Royaume à la préparation de l’Expo 2030, et notre pavillon reflétera la créativité et la profondeur stratégique de notre partenariat. »

Forissier a annoncé un dispositif financier de 3 milliards de dollars dédié aux grands projets du Royaume.

« Ce mécanisme a été conçu spécifiquement pour répondre à l’ambition de la Vision 2030. C’est une première », a-t-il précisé. « La France et l’Arabie saoudite ont toutes les raisons de se tenir côte à côte, d’innover ensemble et de construire la prospérité de demain. »

Plus tôt dans la cérémonie, Didier Boulogne, directeur général délégué de Business France, a accueilli les participants et remercié les partenaires saoudiens et français pour leur collaboration.

« De l’Expo 2030 à la Coupe du monde 2034, nous sommes aujourd’hui unis par une énergie extraordinaire », a-t-il déclaré.

Mohamed Ben Laden, président du Conseil d’affaires Franco-Saoudien, a ajouté que les expériences communes de la France et de l’Arabie saoudite dans la réalisation de méga-projets — des Jeux olympiques de Paris à l’Expo 2025 d’Osaka — constituent une base solide pour une coopération à forte valeur ajoutée.

« Ce forum crée une plateforme où les ambitions saoudiennes rencontrent l’ingénierie, la créativité et l’excellence technologique françaises », a-t-il souligné.

Le programme Booster Grow Global se poursuivra avec une immersion de deux semaines sur le terrain à Riyad, Djeddah, Dammam et Khobar, où les entreprises françaises participeront à des rendez-vous ciblés avec acheteurs, sessions de mise en relation avec investisseurs, visites de sites industriels et ateliers spécialisés.

La délégation continuera également ses échanges avec les principales entités sur les processus de qualification fournisseurs et les calendriers potentiels de mise en œuvre.

Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a indiqué que le programme est conçu pour aider les entreprises françaises à forte croissance à se déployer rapidement et efficacement sur le marché saoudien.

« En alignant talents, technologie et partenariats locaux, ces entreprises sont positionnées pour contribuer de manière significative aux priorités de la Vision 2030 du Royaume », a-t-il expliqué. « Notre rôle est de réduire le temps de mise sur le marché et de créer l’accès de haut niveau nécessaire pour passer de l’intention à l’exécution. »

À mesure que la cohorte avance dans son immersion saoudienne, les deux gouvernements ont clairement exprimé leur intention d’approfondir leur coopération économique.