Pour le chef de l’IRENA, «l’ancien système d’énergies fossiles ne peut pas s’arrêter en un seul jour»

La présentatrice de l’émission Frankly Speaking, Katie Jensen, a interrogé Francesco La Camera, dirigeant de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Photo fournie).
La présentatrice de l’émission Frankly Speaking, Katie Jensen, a interrogé Francesco La Camera, dirigeant de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Photo fournie).
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Publié le Lundi 13 mars 2023

Pour le chef de l’IRENA, «l’ancien système d’énergies fossiles ne peut pas s’arrêter en un seul jour»

  • Une transition régulière vers les énergies renouvelables permettrait de maintenir un approvisionnement stable et de répondre aux demandes énergétiques des pays en développement
  • L’Arabie Saoudite a exprimé son ambition de produire 50% de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 – les 50% restants provenant du gaz naturel

DUBAÏ: Pour que le monde effectue sa transition vers l’énergie verte sans perturbation des lignes d’approvisionnement actuelles, le désinvestissement des énergies fossiles doit être un processus graduel, a déclaré Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), à Arab News.

« Il faut comprendre que l’ancien système centralisé et basé sur les énergies fossiles ne peut s’arrêter en un jour », a déclaré La Camera à Katie Jensen, animatrice de l’émission d'Arab News Frankly Speaking.

 

 

« Il y aura un lent déclin du pétrole et du gaz. Pour maintenir une baisse régulière, nous avons encore besoin d’investissements dans le pétrole et le gaz. Sans quoi, nous nous exposerons à un ébranlement du secteur ».

Une transition équilibrée vers le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, la géothermie et d’autres énergies renouvelables contribuerait à maintenir un approvisionnement stable pour le monde industrialisé, tout en répondant aux besoins énergétiques des pays en développement, explique le chef de l’IRENA.

 

« Tout doit être équilibré. Nous devons comprendre que nous avons une demande d’énergie nécessaire au développement. Cette demande augmentera, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est ».

 

L’IRENA est une agence intergouvernementale pour la transformation énergétique qui soutient les pays dans leurs transitions énergétiques et fournit également des données sur la technologie, l’innovation, la politique, la finance et l’investissement.

La Camera, directeur général de l’agence depuis avril 2019 a contribué à forger une série de partenariats stratégiques avec des organisations affiliées à l’ONU, notamment le PNUD, la Convention-cadre des Nations Unies pour le changement climatique et le Fonds vert pour le climat, afin de mettre en œuvre une approche plus active en la matière.

Le diplomate italien conserve néanmoins une approche réaliste quant au rythme de la transition énergétique, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine qui a entraîné une flambée des prix mondiaux, poussant plusieurs nations à réadopter des alternatives moins chères mais moins « propres », telles que le charbon.

 

Les écologistes ont accusé les pays développés d’hypocrisie suite aux récentes mesures prises en Europe et au Royaume-Uni pour rouvrir les mines de charbon à une époque où la plupart des pays éliminent progressivement les énergies fossiles.

« À très court terme, afin d’éviter les effondrements et les perturbations de l’approvisionnement énergétique, les pays font ce qu’ils peuvent » a déclaré La Camera. « Dans certains cas, cela a réactivé les mines de charbon, mais ils n’investissent pas dans de nouvelles mines de charbon. »

Cependant, La Camera estime qu’il ne s’agit que de mesures à court terme, mises en œuvre en réponse à la hausse des coûts de l’énergie causée par les sanctions occidentales contre le pétrole et le gaz russes. La trajectoire à long terme vers les énergies renouvelables est inéluctable selon lui.

« Nous devons comprendre que nous vivons à l’époque de la crise ukrainienne et que les pays doivent répondre au manque de gaz russe. Il est impératif de faire la distinction entre le court terme et le moyen-long terme, » a-t-il précisé.

« À court terme, les pays essaient de faire ce qu’ils peuvent pour ne pas priver leur propre public du chauffage et de la climatisation dont ils ont besoin…ils essaient de trouver des solutions à la pénurie de gaz russe. Pourtant, leurs politiques à moyen et long terme sont très claires. Nous ne sommes pas en train de reculer »

« L’année dernière a été une année record pour les investissements dans les énergies renouvelables. Nous avons battu de nouveaux records dans leur nouvelle capacité d’installation des énergies renouvelables. »

« Ce processus est inéluctable. La seule question qui se pose aujourd’hui n’est pas de l’ordre de l’orientation de ce changement – qui est clair et que rien ne changera. La question est la vitesse ainsi que l’ampleur de cette transformation, puisque son rythme actuel ne permettra pas d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris ainsi que les objectifs de développement durable des Nations Unies. »

L’Accord de Paris est un traité international sur le climat, adopté en 2015. Il adopte l’atténuation, l’adaptation et le financement du changement climatique. Son objectif premier est de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale sous les 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts afin de limiter l’augmentation de la température à 1,5 degrés Celsius.

« Nous ne sommes pas alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris », a déclaré La Camera. « Nous disons très clairement que nous avons besoin, cette décennie, de 57 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) d’investissement dans la transition énergétique. Nous n’en sommes pas du tout là. Nous parlons également de la nécessité de tripler notre capacité d’installation d’énergies renouvelables d’ici 2030 et cela ne se produit pas. »

« D’où vient cet argent ? Nous avons une idée claire là-dessus. Il y a beaucoup de liquidités sur le marché. Selon nous, aujourd’hui, il n’y a pas de bonnes politiques en place pour activer la demande, par exemple, pour l’hydrogène vert. »

« D’ailleurs, l’accent n’est pas encore suffisamment mis sur l’infrastructure nécessaire pour soutenir la construction du nouveau système énergétique. Lorsque nous parlons d’infrastructure, nous parlons de la capacité physique, juridique et institutionnelle ainsi que des carrières de compétences professionnelles. »

L’Arabie saoudite s’est engagée à atteindre zéro émission nette d’ici 2060. Le Royaume a entrepris des initiatives de lutte contre le réchauffement climatique d’un milliard de dollars dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, visant à établir un centre régional de capture et de stockage du carbone, un centre d’alerte précoce aux tempêtes, et l’ensemencement des nuages dans le cadre de ses efforts pour créer un avenir plus vert. »

Le prince héritier Mohamed Ben Salmane a déclaré que le Royaume plantera 450 millions d’arbres et réhabilitera 8 millions d’hectares de terres d’ici 2030, réduisant ainsi 200 millions de tonnes d’émissions de carbone avec des initiatives supplémentaires qui seront annoncées dans les années à venir.

L’Arabie Saoudite a également exprimé son ambition de produire 50% de son électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 – les 50% restants provenant du gaz naturel.

Le Royaume a lancé plusieurs grands projets d’énergie renouvelable, tirant parti de son potentiel naturel dans le solaire et l’éolien, notamment la centrale solaire Sakaka, le premier projet d’énergie solaire à grande échelle en Arabie Saoudite et Dumat Al-Jandal, son premier grand projet éolien.

Par ailleurs, le Royaume a pour ambition de devenir le premier producteur mondial d’hydrogène. Saudi Aramco et SABIC, en partenariat avec l’Institut d’économie de l’énergie du Japon, ont annoncé en 2020 la première expédition d’ammoniac bleu du Royaume vers le Japon.

NEOM, le giga-projet de la ville intelligente du Royaume a également l’intention de construire une des plus grandes usines d’hydrogène vert au monde.

« Ils ont des ambitions pour l’hydrogène vert » a déclaré La Camera. « Ils sont prêts à signer des contrats pour vendre de l’hydrogène vert. Or, la demande n’y est pas encore. Et donc, il faut prendre en considération les partenaires de la demande afin de faire bouger les choses. »

Alors, que peut-on faire pour encourager une plus grande demande de produits à base d'hydrogène afin d’en faire une source d'énergie alternative viable ?

« Premièrement, les politiques industrielles », a déclaré La Camera. « Les pays développés ont des politiques industrielles capables de favoriser une demande d'hydrogène vert plutôt que d’énergies fossiles. Cela est très important et signifie que l'environnement juridique est essentiel.

« Entre-temps, nous avons besoin de l'infrastructure pour mettre sur le marché ce que nous produisons en termes d'hydrogène vert. En Afrique du Nord, ils ont cinq gazoducs qui peuvent probablement être adaptés pour transporter, non pas du gaz en tant que tel, mais de l'hydrogène. Nous pourrons peut-être avoir plus de navires pour le commerce de l'ammoniac. Nous pouvons aussi penser à des électroducts qui pourraient permettre aux pays d'échanger de l'énergie de manière efficace. »

« Tous ces éléments font partie d’un ensemble complet qui, avec un peu de chance, incitera les pays à agir plus vite. »

« Mais encore une fois, je ne doute pas du tout de l’ambition de l’Arabie Saoudite. Je n’ai aucun doute sur l’ambition des Émirats arabes unis. J’ai également vu d’autres pays du Golfe évoluer rapidement avec cette tendance. »

La COP28, la 28ème session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, se réunit du 30 novembre au 12 décembre de cette année aux Émirats arabes unis - ce n'est que la deuxième fois que le sommet se tient dans le monde arabe après la présidence égyptienne l'an dernier.

Selon La Camera, les nations participantes doivent profiter du sommet de cette année pour aller au-delà des engagements et des promesses et, à la place, prendre des mesures concertées afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et passer aux énergies renouvelables.

« Tout le monde doit participer à la discussion. Les compagnies pétrolières et gazières, les gouvernements et les pays où les gaz sont pertinents d'un point de vue économique. Ils doivent tous en faire partie » a-t-il déclaré.

« Les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite ont déjà fait preuve d'une grande ambition en optant pour les énergies renouvelables. Voici une région où l'on peut produire de l'électricité à moindre coût. Et nous avons vu que les pays du Golfe optent pour le zéro net, établissant leur propre stratégie hydrogène. »

« Pour la première fois, la COP aux Émirats arabes unis certifiera que nous ne sommes pas sur la bonne voie. Cette COP doit trouver un moyen de combler le fossé entre où nous en sommes et où nous devrions être. L'IRENA essaie également de travailler là-dessus, au-delà de la COP28, en offrant à la présidence quelque chose sur quoi baser son travail, en finançant un compromis entre tous les autres pays.

« Nous sommes persuadés que cette COP28 sera historique. »

En tenant compte du pessimisme répandu dans de nombreux milieux, l’optimisme de La Camera quant à la transition vers les énergies renouvelables et le rôle proactif joué par les producteurs de pétroles du Golfe est rassurant.

Il n'est cependant pas satisfait et affirme qu'il continuera à faire pression pour une adoption plus rapide et plus ambitieuse de l'énergie propre à la COP28 et au-delà.

« Les énergies renouvelables jouent un rôle primordial », a-t-il déclaré. « Nous allons vers un nouveau système énergétique qui sera prochainement dominé par les énergies renouvelables et avec le complément de l'hydrogène, principalement de l'hydrogène vert, et l'utilisation durable de la bioénergie. »

« Il n'y a aucun moyen d'arrêter ce processus. Il faut savoir comment le maintenir à la vitesse et à l'échelle nécessaires. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La France encouragée à donner plus vite la priorité à l'électricité

Un employé du gestionnaire du réseau de transport d'électricité français RTE (Réseau de Transport d'Électricité) travaille à la rénovation des lignes à très haute tension autour d'Arèches-Beaufort, sur le sentier du Cormet de Roselend, le 6 septembre 2022. (AFP)
Un employé du gestionnaire du réseau de transport d'électricité français RTE (Réseau de Transport d'Électricité) travaille à la rénovation des lignes à très haute tension autour d'Arèches-Beaufort, sur le sentier du Cormet de Roselend, le 6 septembre 2022. (AFP)
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  • RTE appelle à accélérer l’électrification pour réduire la dépendance coûteuse aux énergies fossiles, combler le retard de la France et tenir ses objectifs climatiques et industriels
  • Le gestionnaire du réseau prône une stratégie combinant nucléaire et renouvelables,

PARIS: En plein débat sur les choix énergétiques de la France, le gestionnaire du réseau français de haute tension RTE sonne la mobilisation générale pour accélérer la transition vers l'électricité et réduire la dépendance coûteuse aux énergies fossiles.

Sans cela, le pays pourrait manquer ses objectifs de décarbonation et de réindustrialisation, avertit l'opérateur.

"La pertinence d’une électrification rapide du pays pour réduire ses dépendances aux fossiles importés, améliorer sa balance commerciale et permettre sa décarbonation rapide est attestée", écrit RTE dans son bilan prévisionnel 2025, destiné à éclairer les choix du gouvernement sur le futur énergétique du pays.

Le gardien de l'équilibre électrique français rappelle que les importations d'hydrocarbures (gaz, pétrole) constituent la première source du déficit commercial, une note salée de 50 à 70 milliards d'euros chaque année, et même près de 120 milliards lors de la crise énergétique.

La stratégie de décarbonation de la France vise à réduire d'ici 2035 la part des hydrocarbures dans sa consommation d'énergie de 60% aujourd'hui à 30-35% en augmentant l'usage de l'électricité bas carbone - nucléaire ou renouvelable - dans les transports, l'industrie, les bâtiments...

Problème: le pays accuse aujourd'hui un "retard" dans cette "électrification" alors qu'il dispose de "l’avantage quasi-unique en Europe d’une production d’électricité particulièrement abondante et déjà décarbonée à 95%", avec des prix sur les marchés de gros parmi les plus bas du continent, souligne RTE.

L'impératif de remplacement des énergies fossiles par de l’électricité décarbonée "va bien au-delà" des objectifs climatiques de baisse des émissions, précise à l'AFP Thomas Veyrenc, directeur général Economie, stratégie et finances de RTE. "C’est un enjeu de souveraineté de réduire des importations d’énergies fossiles de la Russie, du Moyen-Orient, ou même des Etats-Unis".

Ce rapport "confirme la nécessité d’accélérer sur l’électrification des usages pour atteindre nos objectifs: transition écologique, des logements plus résilients, décarbonation de l’industrie et réindustrialisation, indépendance énergétique", a commenté le ministère français de l'Industrie et de l'Energie.

Sa publication doit ouvrir une séquence politique avec des annonces du gouvernement sur une "stratégie d'électrification complémentaire" à la future feuille de route énergétique de la France, selon le ministère. Des décisions seront d'ailleurs "prises d’ici Noël", assure-t-il.

- Avancer sur deux jambes -

La publication du décret sur cette feuille de route a déjà plus de deux ans de retard en raison de profondes divisions politiques sur le partage entre nucléaire et énergies renouvelables, auxquelles est notamment opposé le Rassemblement national, le principal parti d'extrême droite français.

Leurs adversaires venus aussi d'une partie de la droite les accusent de coûter cher en aides publiques et de déséquilibrer le système électrique en raison de leur intermittence.

Mais du point de vue de RTE, nucléaire et renouvelables ne se concurrencent pas. "Le système énergétique de demain devra marcher sur deux jambes, les renouvelables et le nucléaire. Il n'y aurait aucun intérêt à se priver de l'une maintenant, au risque de ne plus pouvoir avancer", estime Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.

Le rapport actualise la trajectoire de décarbonation de la France en tenant compte du retard pris dans l’électrification depuis 2023, de la dégradation du contexte macroéconomique et des conséquences durables des actions de sobriété instaurées durant la crise énergétique de 2022-2023.

La France tend ainsi à s'inscrire actuellement dans une trajectoire de décarbonation dite "lente" dans laquelle elle n'atteint pas ses objectifs climatiques et voit la part de l'industrie manufacturière dans son PIB (Produit intérieur brut) baisser. Cela se traduit par une demande d'électricité en berne et un épisode de surcapacité avérée jusqu'en 2027-2028.

Pour en sortir, RTE prône une accélération de la consommation électrique dans les secteurs qui n'en consomment pas, correspondant à une trajectoire de décarbonation "rapide" alignée sur ses objectifs climatiques et de réindustrialisation - la solution la moins coûteuse et la plus efficace selon RTE.

"Face à cette situation de surcapacité électrique temporaire, la France a le choix entre actionner un levier de décarbonation rapide, possible car les projets industriels existent ou bien ralentir transitoirement le rythme d’installation des renouvelables", ajoute M. Piechaczyk.

Mais il met en garde: ce levier-là est "bien moins efficace économiquement".


Les Bourses mondiales patientent avant la Fed

Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine. (AFP)
Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine. (AFP)
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  • "Toutes les attentions cette semaine seront tournées vers la réunion (de politique monétaire) de mercredi" de la Réserve fédérale américaine, commente Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank
  • Les marchés "s'attendent à ce que la Fed procède à une dernière et troisième baisse de taux de 0,25% pour 2025, portant à 6 le nombre de baisses et à 1,75% l'assouplissement cumulé depuis septembre 2024", résume M. Reid

PARIS: Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine.

En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,30% quand Francfort (+0,02%), Londres (+0,06%) et Milan (-0,01%) restaient à l'équilibre.

En Asie, à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a oscillé autour de l'équilibre, terminant en hausse de 0,18%. A Séoul, l'indice Kospi a gagné 1,34%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng lâchait 1,23% dans les derniers échanges.

"Toutes les attentions cette semaine seront tournées vers la réunion (de politique monétaire) de mercredi" de la Réserve fédérale américaine, commente Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank.

Les marchés "s'attendent à ce que la Fed procède à une dernière et troisième baisse de taux de 0,25% pour 2025, portant à 6 le nombre de baisses et à 1,75% l'assouplissement cumulé depuis septembre 2024", résume M. Reid.

"La faiblesse récente des données sur l'emploi et un indice PCE stable (...) soutiennent cette perspective", note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

A 2,8% sur un an contre 2,7% en août, l'inflation s'éloigne encore de la cible de la banque centrale américaine, qui est de 2%. L'inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie et de l'alimentation) a, elle, légèrement ralenti à 2,8% en glissement annuel, contre 2,9% le mois précédent.

La répartition des votes au sein du FOMC, le Comité de politique monétaire de la Fed, devrait également être scrutée.

"Le FOMC est divisé", souligne Mme Ozkardeskaya. "Certains membres craignent qu'une inflation alimentée par les droits de douane ne contrebalance les forces désinflationnistes et plaident pour la prudence — face à ceux qui veulent des baisses plus rapides, en ligne avec les pressions politiques et la préférence du public."

L'hypothèse la plus probable pour l'analyste reste que "les taux continueront de baisser à mesure que le comité se tourne vers des membres plus alignés sur les positions de la nouvelle administration, à commencer par un nouveau président de la Réserve fédérale".

Parmi les personnalités vues comme de potentiels successeurs de Jerome Powell, l'actuel principal conseiller à l'économie du président américain, Kevin Hasset, est régulièrement cité.

Et "au-delà de cette décision de premier plan, le ton de la conférence de presse du président Powell et le communiqué qui l'accompagne seront essentiels", note Jim Reid.

La Chine menacée de droits de douane

L'excédent commercial colossal de la Chine a dépassé pour la première fois les 1.000 milliards de dollars en 2025, les exportations à travers le reste du monde compensant la forte baisse des livraisons vers les États-Unis, indiquent des chiffres officiels publiés lundi.

Le président français Emmanuel Macron, tout juste de retour de Chine où il a plaidé la cause européenne en fin de semaine passée, a menacé Pékin dimanche de droits de douane "dans les tout prochains mois" si la Chine ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial qui ne cesse de se creuser avec l'Union européenne.

Lundi, les valeurs européennes exposées à la Chine comme le luxe français, perdaient du terrain. A Paris, L'Oréal cédait 1,64%, Hermes 1,57%, Christian Dior 1,36%, LVMH 1,00% et Kering 0,59% vers 08H30 GMT.

La défense japonaise soutenue

"Les tensions entre la Chine et le Japon montent, soutenant les actions japonaises de la défense", commente Ipek Ozkardeskaya.

Tokyo a convoqué l'ambassadeur de Chine au Japon pour lui exprimer sa "vive protestation" après que des avions militaires chinois ont verrouillé leurs radars sur des chasseurs japonais, au moment où les tensions sont fortes entre les deux pays au sujet de Taïwan.

La Première ministre Sanae Takaichi a suggéré le mois dernier que le Japon pourrait intervenir militairement en cas d'attaque chinoise contre Taïwan, île dont Pékin revendique la souveraineté. La Chine n'exclut pas de recourir à la force pour la reprendre.

A Tokyo, Mitsubishi Heavy Industries a terminé en hausse de 3,06%, Kawasaki Heavy Industries de 2,48% et Japan Steel Works de 4,68%.


L'Arabie saoudite approuve le budget 2026 avec 306 milliards de dollars de recettes prévues

 Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a approuvé le budget 2026 du royaume lors d'une réunion du cabinet à Dammam mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a approuvé le budget 2026 du royaume lors d'une réunion du cabinet à Dammam mardi. (SPA)
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  • Le budget 2026, approuvé mardi par le prince héritier Mohammed ben Salmane lors d'une réunion du cabinet à Dammam, fixe les dépenses totales à 1,31 trillion de SR
  • Le déficit budgétaire devrait atteindre environ 165 milliards de SR en 2026, soit 3,3 % du PIB, grâce à des politiques de dépenses anticycliques ciblées

RIYADH : L'Arabie saoudite devrait générer des recettes de 1,15 trillion de francs suisses (306 milliards de dollars) en 2026, soit une augmentation de 5,1 pour cent par rapport à l'estimation de 2025, soulignant les gains du programme de diversification économique en cours du Royaume.

Le budget 2026, approuvé mardi par le prince héritier Mohammed ben Salmane lors d'une réunion du cabinet à Dammam, fixe les dépenses totales à 1,31 trillion de SR, soit un peu moins que les 1,34 trillion de SR prévus pour 2025, selon la déclaration budgétaire publiée par le ministère des Finances.