Telecom Italia: L'État avance ses pions pour prendre le contrôle du réseau

La cession du réseau devrait permettre à Telecom Italia de réduire son énorme dette (Photo, AFP).
La cession du réseau devrait permettre à Telecom Italia de réduire son énorme dette (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Telecom Italia: L'État avance ses pions pour prendre le contrôle du réseau

  • L'État italien est le deuxième actionnaire de Telecom Italia, avec une part de 9,81% détenue par la CDP
  • Cette offre vient concurrencer celle du fonds d'investissement américain KKR

MILAN: Après moult tergiversations, la Caisse des dépôts italienne (CDP) a fini par lancer dimanche une offre pour acquérir 100% du réseau fixe de Telecom Italia, que le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni veut faire passer sous contrôle public.

Cette offre vient concurrencer celle du fonds d'investissement américain KKR qui a soumis début février une proposition pour racheter une participation majoritaire dans le réseau fixe, le valorisant à plus de 20 milliards d'euros.

"Le conseil d'administration a donné son feu vert à la présentation d'une offre non contraignante" pour acquérir la future société de Telecom Italia regroupant son réseau fixe et les câbles sous-marins, indique la CDP dans un bref communiqué.

"L'offre sera valable jusqu'au 31 mars", ajoute la banque, contrôlée à 82,7% par l'Etat italien, sans dévoiler son montant. L'offre a été lancée conjointement avec la société d'investissement australienne Macquarie.

Telecom Italia a confirmé dans la foulée avoir reçu une offre de la CDP, qu'il compte examiner lors de son prochain conseil d'administration prévu le 15 mars ou "à une autre date à définir". De source proche du dossier, l'offre de la CDP surenchérit sur celle de KKR.

Au nom de l'intérêt national et de la défense de l'emploi, le gouvernement Meloni a multiplié depuis sa prise de fonctions en octobre 2022 les interventions dans des secteurs jugés stratégiques, dont les télécommunications.

Giorgia Meloni a affiché à plusieurs reprises son objectif de créer "un réseau national sous contrôle public" et préserver les emplois au sein du groupe de télécommunications.

Coté en Bourse, Telecom Italia est "un actif stratégique avec des implications claires en matière de sécurité", avait commenté début mars le ministre des Entreprises Adolfo Urso.

Réduire l'énorme dette 

La cession du réseau devrait permettre à Telecom Italia de réduire son énorme dette, qui a grimpé fin décembre à 25,4 milliards d'euros.

Son PDG Pietro Labriola avait présenté en juin 2022 un plan stratégique axé sur la scission entre le réseau de téléphonie fixe, mis en vente, et les activités de services.

Le conseil d'administration de Telecom Italia avait demandé fin février à KKR de revoir à la hausse son offre, fixant la date-butoir pour une nouvelle proposition au 31 mars.

Son offre est "appréciée, mais à améliorer", a tranché le groupe italien, qui s'est toujours dit prêt à "considérer d'autres options alternatives".

Le géant français des médias Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia avec une part de 23,75%, avait mis la barre très haut, en réclamant une valorisation de 31 milliards d'euros.

KKR est déjà actionnaire à hauteur de 37,5% de FiberCop, l'opérateur du réseau de Telecom Italia, une participation pour laquelle le fonds avait déboursé 1,8 milliard d'euros en 2021.

Réaction de Vivendi? 

L'État italien est le deuxième actionnaire de Telecom Italia, avec une part de 9,81% détenue par la CDP.

De toute manière, le gouvernement aura son mot à dire car il dispose de pouvoirs spéciaux ("golden power") dans des secteurs stratégiques comme les télécommunications.

Rome a bloqué en novembre un premier projet de rachat de la CDP du réseau de TIM, suspendant de fait l'accord préliminaire en ce sens conclu en mai 2022 entre la banque publique et Telecom Italia.

Cet accord, négocié sous l'égide de l'ancien gouvernement de Mario Draghi, prévoyait la fusion du réseau de TIM avec celui de son concurrent Open Fiber, dont la CDP et Macquarie détiennent respectivement 60% et 40%.

L'objectif affiché d'un tel rapprochement était d'accélérer le développement d'internet haut et très haut débit dans la péninsule, en retard en termes de réseau fixe.

Une fusion permettrait aussi d'éviter des doublons dans les investissements, extrêmement coûteux dans ce domaine, mais pourrait susciter des interrogations de la part des autorités de concurrence européennes.

Reste à connaître la réaction de Vivendi à l'offre de la CDP. Son président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, avait à la mi-janvier claqué la porte du conseil d'administration de Telecom Italia.

Il souhaitait ainsi se donner davantage de marges de manœuvre dans les tractations avec le gouvernement sur l'avenir du réseau de l'opérateur de télécoms.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.