Les négociateurs du traité pour protéger la haute mer sous pression

«Nous ne pouvons plus ignorer l'urgence pour l'océan», a déclaré Antonio Guterres dans un message adressé aux délégations réunies à New York depuis le 20 février et jusqu'à vendredi (Photo, AFP).
«Nous ne pouvons plus ignorer l'urgence pour l'océan», a déclaré Antonio Guterres dans un message adressé aux délégations réunies à New York depuis le 20 février et jusqu'à vendredi (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 mars 2023

Les négociateurs du traité pour protéger la haute mer sous pression

  • Le projet de texte actualisé publié samedi à mi-parcours était toujours truffé de parenthèses et de multiples options sur certains sujets majeurs
  • Malgré les progrès réalisés depuis le début de la semaine, salués mercredi par plusieurs délégations, il reste de nombreuses divergences

NATIONS UNIES: Le secrétaire général de l'ONU a mis la pression mercredi sur les négociateurs du traité sur la haute mer en réclamant un texte "robuste et ambitieux" pour protéger l'océan, à deux jours de la fin de pourparlers qui semblent avoir trouvé un second souffle.

"Nous ne pouvons plus ignorer l'urgence pour l'océan", a déclaré Antonio Guterres dans un message adressé aux délégations réunies à New York depuis le 20 février et jusqu'à vendredi.

"Les conséquences du changement climatique, de la disparition de la biodiversité et de la pollution sont profondément ressenties sur toute la planète, affectant notre environnement, nos moyens de subsistance et nos vies."

"En adoptant un accord robuste et ambitieux lors de cette session, vous pouvez faire un pas important pour contrer ces tendances destructrices et améliorer la santé des océans pour les générations à venir", a insisté le secrétaire général.

Après plus de 15 ans de discussions informelles puis formelles, les représentants des Etats membres de l'ONU sont réunis pour la troisième "dernière" session de négociations en moins d'un an, et tentent d'éviter une nouvelle avarie.

La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes. Elle n'est donc sous la juridiction d'aucun pays.

Représentant plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle est cruciale pour la protection de l'océan tout entier, vital pour l'humanité.

Le projet de texte actualisé publié samedi à mi-parcours était toujours truffé de parenthèses et de multiples options sur certains sujets majeurs, mais à l'approche de la date butoir, l'atmosphère semblait mercredi plus optimiste.

"Lors de la première semaine, ça tournait en rond, mais nous avons l'impression que le rythme s'accélère et que les opinions se rapprochent", a déclaré Laura Meller, de Greenpeace, estimant désormais qu'un "traité fort et global est vraiment à portée".

«Sortez les sacs de couchage»

"Je ne le qualifierais pas d'ambitieux, mais je pense qu'il serait assez fort pour être significatif, pour mettre en place quelque chose sur lequel les Etats pourront s'appuyer", a estimé de son côté Glen Wright, chercheur à l'Institut du développement durable et des relations internationales.

Malgré les progrès réalisés depuis le début de la semaine, salués mercredi par plusieurs délégations, il reste de nombreuses divergences, notamment sur les modalités de création et d'application des aires marines protégées, outil emblématique du futur traité.

La Chine est montrée du doigt sur ce chapitre. Elle pousse en effet pour que ces sanctuaires ne puissent être créés par la future Conférence des parties (COP, qui rassemblera tous les futurs signataires) que par consensus – ce qui crée de fait un droit de veto. Elle demande également une référence explicite au fait que les zones maritimes "disputées" soient exclues du traité.

C'est pourtant sous la présidence chinoise qu'en décembre à Montréal, l'ensemble des gouvernements du monde se sont engagés à protéger 30% des terres et des océans de la planète d'ici 2030. Un défi quasi impossible sans inclure la haute mer, dont environ 1% seulement est protégé aujourd'hui.

Tout n'est pas réglé non plus sur le chapitre des études d'impact sur l'environnement des activités envisagées en haute mer.

Autre contentieux hautement politique, la répartition des possibles bénéfices issus de l'exploitation des ressources génétiques de la haute mer, où industries pharmaceutiques, chimiques et cosmétiques espèrent découvrir des molécules miraculeuses.

Une manne potentielle dont les pays en développement craignent d'être exclus, faute d'avoir les moyens de mener ces recherches très coûteuses.

Une proposition sur la table suggère que la future COP revienne sur ce sujet ultérieurement, quand les bénéfices seront effectivement là, et qu'une contribution financière obligatoire au fonctionnement du traité soit mise en place en attendant.

Mais le temps presse. "Tic-tac, tic-tac", a lancé mercredi la présidente des négociations Rena Lee lors d'une courte séance plénière.

"Je vous encourage tous à y mettre toute votre énergie et tous vos efforts, à sortir les sacs de couchage et à travailler très dur."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.