PARIS: Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a loué lundi l'accord trouvé entre partenaires sociaux sur le partage de la valeur en entreprise, qualifié d'"historique pour tous les salariés des PME".
"Nous respecterons cet accord qui est un bon accord et qui est même historique pour tous les salariés des PME", a déclaré le ministre au micro de BFMTV/RMC, alors qu'une convention du parti présidentiel Renaissance doit formuler lundi des propositions afin de traduire l'accord entre organisations patronales et syndicales dans un texte de loi.
"L'avancée historique de cet accord entre les partenaires sociaux c'est de rendre obligatoire, pour toute PME qui a fait des profits importants au cours des trois dernières années, soit un accord d'intéressement, soit un accord de participation, soit le versement d'une prime défiscalisée", a explicité Bruno Le Maire.
Il a rappelé qu'actuellement, 80% des salariés des grands groupes étaient couverts par un accord de participation ou d'intéressement aux résultats de l'entreprise, contre seulement 20% de ceux des PME.
L'accord sur le partage de la valeur est ouvert à la signature des organisations syndicales jusqu'à mercredi. La CFDT et la CFTC l'ont déjà signé, ce qui suffit à valider l'accord en l'absence d'opposition majoritaire à ce texte.
Les syndicats considèrent toutefois que ces dispositifs de partage des profits ne peuvent se substituer à des hausses salariales.
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait appelé dimanche le gouvernement à respecter l'accord, sans le vider de sa substance. "Je souhaite que le gouvernement reprenne cet accord" et "tout détricotage de cet accord serait pour moi un coup de poignard dans le dos des partenaires sociaux", avait-il averti lors du "Grand Rendez-vous" Europe 1/Cnews/Les Echos.
De son côté, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, en déplacement dans le Gers, a tenu à communiquer de nouveaux chiffres sur l'utilisation par les entreprises d'une autre forme de partage des profits, la prime de partage de la valeur (PPV), facultative pour l'employeur, aussi connue comme "prime Macron".
Selon M. Attal, cette prime, défiscalisée et exonérée de cotisations sociales dans certains cas, a été perçue en 2022 par 5,5 millions de salariés travaillant dans 460 000 entreprises, pour un montant total de 4,4 milliards d'euros, en hausse de 50% par rapport à 2021.
"Notre conviction est que le profit n'est pas que pour les patrons ou les actionnaires, ça doit aussi être pour les salariés", a-t-il précisé, lors d'une visite dans l'entreprise spécialisée en cartographie Parera, qui emploie 800 salariés à l'Isle-Jourdain, dans le Gers.