WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a évoqué vendredi, dans un rare échange direct avec le pouvoir nicaraguayen, "l'importance d'un dialogue constructif" après la libération par Managua de plus de 200 opposants, expulsés vers les Etats-Unis.
Le secrétaire d'Etat américain et le ministre des Affaires étrangères nicaraguayen Denis Moncada ont discuté de la libération de ces 222 prisonniers et de "l'importance d'un dialogue constructif", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Ned Price dans un communiqué.
Les opposants libérés par Managua ont été privés de leurs droits civiques et politiques et déchus de leur nationalité. Parmi eux figurent d'anciens candidats à la présidence, des journalistes, d'anciens chefs de la guérilla sandiniste, d'anciens ministres et d'anciens diplomates. Madrid a annoncé vendredi sa décision de leur offrir la nationalité espagnole.
Les Etats-Unis ont salué jeudi une décision "positive" qui "ouvre la porte à un dialogue", tout en insistant sur le fait qu'elle avait été prise "de manière unilatérale" par le régime du président Daniel Ortega, sans aucune promesse d'assouplissement des sanctions américaines.
Le président Ortega Ortega de son côté a nié que cette libération massive soit le résultat d'une "négociation" avec Washington, avec qui les relations se sont fortement dégradées ces dernières années et qui a imposé des sanctions à Managua après la répression des manifestations antigouvernementales de 2018.
M. Price a indiqué que toutes les personnes libérées avaient choisi le départ vers les Etats-Unis, sauf deux qui ont décidé de rester au Nicaragua.
L'évêque nicaraguayen Rolando Álvarez, critique du pouvoir mais qui a refusé de faire partie des personnes envoyées vers les Etats Unis, a été condamné vendredi à 26 ans d'emprisonnement pour "conspiration et diffusion de fausses nouvelles".
Les relations entre l'Eglise catholique et le gouvernement de M. Ortega sont exécrables depuis qu'en 2018 des manifestants qui réclamaient la démission du président nicaraguayen ont trouvé refuge dans des églises.
Le président Ortega a accusé l'Eglise catholique d'être complice d'une tentative de coup d'Etat ourdie par Washington.