Vingt morts dans la dernière attaque de missiles russes visant des civils en Ukraine

L'immeuble fortement endommagé par une frappe de missile russe à Dnipro le 14 janvier 2022 (Photo, Reuters).
L'immeuble fortement endommagé par une frappe de missile russe à Dnipro le 14 janvier 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 15 janvier 2023

Vingt morts dans la dernière attaque de missiles russes visant des civils en Ukraine

  • La Moldavie a affirmé avoir trouvé des débris de missile sur son territoire, près du village de Larga, dans le nord
  • La Russie «doit être expulsée du Conseil de sécurité de l'ONU dès maintenant», a dit Mikhaïlo Podoliak

KIEV: Le bilan de la frappe russe survenue samedi sur un immeuble à Dnipro, dans l'est de l'Ukraine, s'est alourdi à 20 morts, a annoncé dimanche le chef de l'administration militaire régionale de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznichenko.

«Vingt innocentes victimes», a déploré M. Reznichenko sur Telegram, précisant que 73 personnes avaient été blessées. «Les opérations de secours se poursuivent. Le sort de plus de 40 personnes demeure inconnu», a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni va livrer "dans les prochaines semaines" des chars lourds à l'Ukraine, où les secours s'activaient dimanche à l'aube pour tenter de trouver des survivants dans les ruines d'un immeuble de Dnipro (est) touché par une frappe russe qui a fait 14 morts.

Une vidéo publiée par les services de secours ukrainiens sur Facebook et Telegram montrait les sauveteurs fouillant dans la nuit les décombres de l'immeuble de Dnipro. Ces services ont dit avoir eu des échanges verbaux avec une femme coincée sous les gravats qu'ils tentaient désespérément de délivrer.

Au moins 14 personnes, dont une adolescente de 15 ans, ont été tuées et 64 blessées dans le bombardement de cet immeuble, a indiqué tôt dimanche matin le chef de l'administration militaire régionale de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznichenko.

Selon lui, les secours ont jusqu'à présent réussi à extraire 38 survivants des décombres. D'après la présidence ukrainienne, entre 100 et 200 personnes sont sans abri à la suite de cette frappe, et quelque 1.700 habitants de Dnipro étaient privés d'électricité et de chauffage.

Dans le sud, à Kryvyi Rig, une personne a été tuée et une autre blessée dans la destruction d'immeubles d'habitation par une frappe, selon un bilan officiel.

Au total, "l'ennemi a procédé à trois frappes aériennes et à une cinquantaine de tirs de missiles dans la journée", a précisé l'état-major de l'armée ukrainienne. "En outre, les occupants ont lancé 50 attaques avec des lance-roquettes multiples".

Des coupures de courant affectaient par ailleurs la plupart des régions du pays après de nouvelles attaques russes contre des installations de production d'électricité, selon les autorités ukrainiennes.

"Est-il possible d'arrêter la terreur russe ? Oui, c'est possible. Peut-on le faire autrement que sur le champ de bataille en Ukraine ? Malheureusement, non", a commenté le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Le monde doit arrêter ce mal", a-t-il imploré.

La Moldavie a affirmé avoir trouvé des débris de missile sur son territoire, près du village de Larga, dans le nord. "La guerre brutale que la Russie livre à l'Ukraine a de nouveau affecté la Moldavie", s'est insurgée sa présidente Maia Sandu.

Chars lourds

Le Royaume-Uni a quant à lui promis samedi la livraison "dans les prochaines semaines" de 14 chars lourds Challenger 2 à l'Ukraine.

Cette livraison reflète "l'ambition du Royaume-Uni d'intensifier son soutien à l'Ukraine", a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak à M. Zelensky lors d'un appel téléphonique, selon un communiqué de Downing Street.

Le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à s'engager à envoyer en Ukraine ce type de blindés. M. Zelensky a remercié le Royaume-Uni sur Twitter pour avoir pris des décisions qui "non seulement nous renforceront sur le champ de bataille, mais enverront également le bon signal aux autres partenaires".

L'annonce a fait réagir la diplomatie russe qui a estimé que cet envoi d'armes n'allait "en rien accélérer la fin des hostilités militaires, mais seulement les intensifier, en provoquant de nouvelles victimes", selon un communiqué de l'ambassade de Russie à Londres samedi.

Kiev avait déjà reçu de ses alliés des chars lourds de conception soviétique -près de 300-, mais encore aucun de fabrication occidentale.

La Pologne s'était déjà dite prête mercredi à livrer 14 chars lourds Leopard 2 de conception allemande, ce qui requiert l'aval de Berlin.

Plusieurs Etats occidentaux ont en outre récemment annoncé la fourniture de chars d'infanterie ou de reconnaissance, plus légers.

Kiev assure contrôler Soledar

Le bourg de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, est toujours "sous contrôle" ukrainien, a assuré samedi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko, notant que "les combats continuent dans la ville et à l'extérieur".

Cette localité et celle proche de Bakhmout restent actuellement les points "les plus chauds" du conflit, a-t-il affirmé à la télévision.

Près de Soledar, des journalistes de l'AFP ont vu des équipes de secours soigner des blessés ukrainiens.

"La situation est difficile, mais les Ukrainiens tiennent leurs positions", a assuré Vadim, un secouriste, qui aidait à évacuer un soldat touché à la jambe.

Le ministère russe de la Défense avait affirmé vendredi que la "libération" de Soledar avait eu lieu "le 12 janvier dans la soirée".

Les combats dans et autour de ce bourg font rage depuis plusieurs mois, mais leur intensité a fortement augmenté ces derniers jours.

Sa prise par les forces de Moscou constituerait une victoire notable pour la Russie, après la série d'échecs enregistrés par ses troupes ces derniers mois.

Sur le plan diplomatique, la Turquie a dit souhaiter promouvoir des "cessez-le-feu localisés" en Ukraine faute d'espérer un accord de paix plus global à l'heure actuelle.

Pour Ibrahim Kalin, un des proches conseillers du président turc Recep Tayyip Erdogan, ni la Russie ni l'Ukraine "n'est en situation de l'emporter militairement".

"A la fin, elles devront négocier pour parvenir à une issue acceptable" pour les deux belligérants, a-t-il estimé.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.