Le régime iranien dénoncé pour l'exécution d'un ancien fonctionnaire irano-britannique de la Défense

Une photo non datée fournie par l'agence de presse Khabar Online montre l'ancien vice-ministre iranien de la Défense, Alireza Akbari, de nationalité irano-britannique, lors d'une interview à Téhéran. (Photo par Khabar Online / AFP)
Une photo non datée fournie par l'agence de presse Khabar Online montre l'ancien vice-ministre iranien de la Défense, Alireza Akbari, de nationalité irano-britannique, lors d'une interview à Téhéran. (Photo par Khabar Online / AFP)
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Publié le Dimanche 15 janvier 2023

Le régime iranien dénoncé pour l'exécution d'un ancien fonctionnaire irano-britannique de la Défense

  • Ancien haut responsable du ministère de la Défense iranien, Alireza Akbari, 61 ans, a été condamné pour «corruption sur Terre et pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays»
  • Le Royaume-Uni, comme les Etats-Unis, avaient exhorté l'Iran à ne pas procéder à l'exécution d'Akbari

PARIS: Téhéran a annoncé samedi avoir pendu un Irano-Britannique condamné à mort pour espionnage pour le compte des services de renseignements britanniques, provoquant la colère et le "dégoût" de Londres.

Ancien haut responsable du ministère de la Défense iranien, Alireza Akbari, 61 ans, a été condamné pour "corruption sur Terre et pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays pour avoir transmis des renseignements" au Royaume-Uni, selon l'agence de l'Autorité judiciaire iranienne Mizan Online.

Son exécution, annoncée samedi par cette même agence, est intervenue trois jours après l'annonce de la condamnation à mort de cet homme présenté comme ayant été un "espion clé" pour le "Secret intelligence service" britannique (SIS), connu aussi comme MI6, en raison de "l'importance de sa position".

Dans un tweet, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a dénoncé une condamnation "impitoyable et lâche".

Il s'agit d'un "acte barbare" qui "ne restera pas sans réponse", a réagi le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly, ajoutant que "Londres allait convoquer le chargé d'affaires iranien pour lui faire part de notre dégoût".

«Faux aveux»

Il a ensuite fait savoir que le procureur général d'Iran, Mohammad Jafar Montazeri, avait été placé sous sanctions, sans toutefois en préciser la nature. "Nous demandons au régime (iranien) de rendre des comptes pour ses effroyables violations des droits humains", a-t-il ajouté dans un tweet.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé pour sa part avoir convoqué samedi l’ambassadeur de Royaume-Uni.

"Le gouvernement britannique doit être tenu pour responsable d'avoir établi des contacts non conventionnels" ayant représenté "une atteinte à la sécurité nationale" du pays, a-t-il indiqué.

Le Royaume-Uni, comme les Etats-Unis, avaient exhorté l'Iran à ne pas procéder à l'exécution d'Akbari.

"L'exécution d'Alireza Akbari est un acte odieux et barbare (...) Solidarité avec le Royaume-Uni. Solidarité avec le peuple iranien", a tweeté pour sa part le président français Emmanuel Macron. La France a par ailleurs convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran.

Le diplomate américain Vedant Patel avait fait état vendredi de "fortes préoccupations" de Washington après des informations selon lesquelles Akbari aurait été "drogué, torturé pendant sa garde à vue, interrogé pendant des milliers d'heures et contraint de faire de faux aveux".

Des médias iraniens ont récemment diffusé une vidéo dans laquelle il raconte notamment comment il a été approché par le MI6.

Des militants des droits humains accusent régulièrement l'Iran de forcer des détenus à faire de faux aveux.

Sur Twitter, Amnesty International a dénoncé l'exécution, l'ONG appelant le gouvernement britannique à "enquêter pleinement" sur les accusations de torture dont il aurait été victime.

"Le fait que l'Iran ait procédé à cette exécution alors que le Royaume-Uni et l'UE envisagent d'inscrire le CGRI (les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ndlr) sur des listes terroristes montre que cela fait partie de la politique diplomatique de prise d'otages" des autorités iraniennes, a déclaré à l'AFP le directeur du groupe Iran Human Rights basé à Oslo, Mahmood Amiry-Moghaddam.

«Ancien vice-ministre»

Ancien combattant de la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-1988), Alireza Akbari a été notamment vice-ministre de la Défense pour les Affaires étrangères, chef d'une unité dans un centre de recherche ministériel et conseiller pour le commandant de la Marine, selon l'agence officielle Irna.

En février 2019, le journal officiel du gouvernement Iran avait publié un entretien avec Alireza Akbari en le présentant comme "ancien vice-ministre de la Défense" sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005).

Akbari a été arrêté entre mars 2019 et mars 2020, selon l'agence Irna, tandis que Mizan Online a affirmé qu'il avait reçu des paiements de plus de deux millions de dollars pour ses services.

L'Iran annonce régulièrement l'arrestation de personnes présentées comme travaillant pour des services de renseignements étrangers. Quatre personnes accusées de coopérer avec les services de renseignement israéliens avaient été exécutées début décembre.

L'exécution d'Akbari intervient alors que l'Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après avoir été arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.