BASTIA: Un homme présenté comme membre de la bande criminelle corse dite des "Africains" a été mis en examen vendredi pour la tentative d'incendie criminel d'un restaurant à Centuri (Haute-Corse), a appris l'AFP samedi auprès du parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille.
Le suspect, âgé de 22 ans, qui nie être l'auteur des faits, survenus en juillet 2020, a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Il est poursuivi sous les chefs de "tentative de destruction par incendie en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime'', a précisé le parquet de la JIRS, spécialisé dans les affaires liées à la criminalité organisée.
Un ou plusieurs individus avaient tenté de mettre le feu à l'établissement avec de l'essence. Le ou les malfaiteurs auraient été mis en fuite par des personnes présentes sur les lieux à ce moment-là. Quelques heures plus tard, une voiture avait été retrouvée brûlée sur la commune.
Contrairement aux informations recueillies lors de l'interpellation de cet homme, fin décembre, à Sagone (Corse-du-Sud), le restaurant de plage visé par cette tentative d'incendie criminel n'est pas le Kanteen Beach, incendié à Borgo en juin 2018, mais bien un établissement de Centuri visé lui à l'été 2020.
Selon une source judiciaire, l'ADN du jeune homme aurait été retrouvé sur les lieux de l'établissement. Contacté par l'AFP, son avocat n'a pas souhaité s'exprimer.
Dans un document policier consulté par l'AFP, qui liste 25 bandes criminelles à travers l'île de Beauté, cet homme, déjà condamné pour jets de cocktails Molotov lorsqu'il était mineur, est présenté comme étant membre de la bande dite "des Africains", dont le chef présumé est Jean-Luc Codaccioni.
Ces 25 bandes criminelles avaient été évoquées dès juillet par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lors d'une visite à Bastia au cours de laquelle il avait annoncé un "renforcement des moyens judiciaires" contre la criminalité organisée en Corse.
Début décembre, Jean-Luc Codaccioni a été condamné en comparution immédiate à trois ans de prison avec maintien en détention pour transport et détention d'armes par le tribunal correctionnel de Bastia.
Il avait été interpellé avec un autre homme en possession de deux pistolets Glock 26 approvisionnés, d'un fusil semi-automatique, d'une carabine, de deux fusils superposés et d'environ 1 000 cartouches, toutes munitions confondues, mais aussi d'une machine pour le ball-trap.
A la barre, les deux hommes avaient maintenu qu'ils se rendaient à une séance de ball-trap organisée chez des amis sur un terrain privé.